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Procès des viols de Mazan : Tension maximale

Par Jean Baptiste Giraud

Après onze semaines à entendre la cinquantaine de co-prévenus, le procès de Mazan approche de son épilogue.

procès de Mazan
Un dossier, le 2 septembre 2024 au palais de justice d'Avignon, pendant le procès de Dominique Pelicot accusé d'avoir drogué sa femme Gisèle Pelicot pendant près de dix ans et d'avoir invité des étrangers à la violer à leur domicile de Mazan (Christophe SIMON - AFP/Archives)

Place aux plaidoiries des avocats : c’est la dernière ligne droite dans le procès des viols de Mazan. Durant onze semaines, la cinquantaine de prévenus aura été entendue. Ces trois derniers jours auront vu le témoignage des enfants du couple Pélicot, puis les dernières prises de parole de Gisèle puis Dominique Pélicot.

Procès de Mazan : place aux parties civiles

"C’était la dernière fois que Gisèle Pélicot prenait la parole dans ce procès, raconte Mathieu Fourquet, reporter. Ce chroniqueur judiciaire pour le Nouveau Détective est présent sur le procès depuis le premier jour. C’est aussi, peut-être, la dernière fois qu’elle pouvait parler à son ex mari. Aujourd’hui, la plaidoirie des parties civiles va pointer à nouveau la douleur de cette famille, l’explosion que cela a provoqué chez eux."

Que lui a-t-elle dit ? "Elle a parlé du procès de la lâcheté, des cinquante co-accusés qui ont continué de nier les viols, pour la plupart. Elle a encore eu droit à un interrogatoire musclé de la part de la défense. Elle reste dans une sorte d’ambivalence : elle dit ne pas pardonner à son ex-mari, mais ne peut peut-être pas gommer cinquante ans de vie commune. Elle a dit qu’elle garderait le meilleur de lui. Qu’elle avait eu tout de même une vie heureuse, malgré les viols."

Une société qui banalise le viol

"Cela induit quelques tensions avec sa fille Caroline, persuadée d’avoir subi des agressions sexuelles alors qu’elle était endormie. Elle ne peut pas entendre qu’elle conserve un peu d’empathie pour cet accusé. Toute la salle a senti que Caroline était sur un fil, avec un père qui ne reconnaît même pas avoir pris des photos d’elles. C’est très difficile pour elle."

Gisèle Pélicot a rappelé qu’il était grand temps que la société machiste et patriarcale change de regard sur le viol. "C’est en réaction aux accusés qui ont banalisé les faits commis sur elle, sans avoir cherché à obtenir son consentement, explique Mathieu Fourquet, chroniqueur judiciaire pour le Nouveau Détective. Dominique Pélicot est resté figé sur ses déclarations."

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