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Qui sont les "admiratrices" de Salah Abdeslam ?

Farhad Khosrokhavar, sociologue, directeur de l'Observatoire de la radicalisation et directeur d’études à l’EHESS, était interviewé dans "le coup de fil du matin" sur Sud Radio le 19 Septembre. "Le coup de fil du matin" est diffusé tous les jours à 7h12 dans la matinale animée par Cécile de Ménibus et Patrick Roger.

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Qui sont ces femmes qui écrivent à Salah Abdeslam en prison ?

En prison, Salah Abedslam entretient depuis deux ans des échanges de lettres avec plusieurs femmes. L’une d’entre elles, âgée de seulement 20 ans, est originaire du Tarn-et-Garonne. Quelles peuvent être les raisons d’une telle volonté d’échanger avec un criminel ou un terroriste ?

 

Issue de la mouvance islamique radicale

"C’est la fascination qu’exercent sur certaines jeunes femmes les grands criminels et terroristes, ceux qui vivent une vie différente des autres, estime Farhad Khosrokhavar, directeur de l'Observatoire de la radicalisation et directeur d’études à l’EHESS. On l'a très bien vu avec Carlos, Ferrara, Guy George… Une partie des femmes pensent que ces gens-là sont des êtres exceptionnels. Pour elles, c’est important d’avoir une relation avec eux car cela les rehausse à leurs propres yeux."

Pour autant, cette jeune femme originaire de Moissac est présentée comme proche de la mouvance islamique et radicale. Serait-ce la raison profonde de ce lien épistolaire ? "Dans ce cas précis, c’est probable, juge le sociologue. Mais l’écrasante majorité des jeunes femmes qui tentent d’avoir des relations avec ce type de criminels sont des femmes chez qui la motivation idéologique est mineure. C’est plutôt l’inverse."

 

Des admiratrices jusque-là pas dangereuses

Veulent-elles les influencer, les remettre dans le droit chemin ?  "Pas du tout, elles veulent faire partie de l’histoire de leur vie. C’est parce qu’ils ont fait ce qu’ils ont fait qu’ils sont, à leurs yeux, devenus des stars. Elles n’ont pas la volonté de donner un autre sens à leur vie. Ces femmes-là sont fascinées par le côté exceptionnel."

Cela change-t-il l’état d’esprit du détenu ? "Tout-à-fait, cela leur donne le sentiment qu’ils ne sont pas seuls. Quand on est en prison et en isolement, sans contact avec le monde extérieur, recevoir des lettres de ces femmes, c’est du baume au cœur." Pour autant, peuvent-elles devenir dangereuses ? "Jusqu’à présent non. Maintenant, il se peut qu’il leur demande quelque chose et qu’elles le fassent. Mais, de toutes façons, le courrier est lu."

 

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Retrouvez "le coup de fil du matin" du lundi au vendredi à 7h12 sur Sud Radio, dans la matinale de Cécile de Ménibus et Patrick Roger.


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