Ce lundi, les magistrats se rassemblent entre midi et 14h pour protester contre la réforme de la Police Judiciaire.
Police Judiciaire et magistrats solidaires
Pourquoi les magistrats rejoignent-ils la gronde aux côtés des policiers ? "Grâce au gouvernement, nous sommes de nouveau main dans la main, explique Béatrice Brugère, magistrate et secrétaire générale du syndicat Unité Magistrats SNM-FO. Cette manifestation est assez particulière. La police judiciaire est la police spécialisée sur le haut du spectre du crime. Ils contestent cette réforme à l’unanimité."
Qu’est-ce que cette réforme ? "Au début, c’est une petite réforme de réorganisation du ministère de l’Intérieur. Mais, en réalité, derrière, se cachent des enjeux importants pour les acteurs et pour le citoyen." En effet, tout devrait passer demain entre les mains des préfets. "Pour nous, c‘est une réforme à contre sens et à contre temps", souligne la magistrate.
[#SudRadio] 📢 #Réforme de la police judiciaire : les magistrats rejoignent la gronde aux côtés de la police judiciaire
🗣️Béatrice Brugère (@SnmFo) : "À l’unanimité, nous pensons que cette réforme est à contre-temps et à contre-sens"
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— Sud Radio (@SudRadio) October 17, 2022
"La gestion de la pénurie de moyens"
Quel est le problème de la PJ et de la justice ? "Nous avons des stocks de procédures qui s’empilent dans les commissariats par manque de moyens, une procédure pénale d’une complexité énorme, et une filière d’investigation, la PJ, qui ne s’occupe que des crimes les plus complexes. Cette réforme, c’est la gestion de la pénurie des moyens. Sous prétexte de rationalisation, on remet tout le monde sous la direction d’un directeur départemental de la police nationale sous la direction d’un préfet."
À cela s'ajoute un enjeu d’autonomie et d’indépendance des enquêtes. "La police dépend d’un préfet, mais la PJ avait une certaine autonomie car elle travaillait avec les magistrats, qui dirigent l’enquête, explique Béatrice Brugère, magistrate et secrétaire générale du syndicat Unité Magistrats SNM-FO. Cela va être un directeur départemental sous la houlette d’un préfet, qui peut être politisé, qui va la diriger. Au 1er janvier 2023, on a d'ailleurs supprimé le corps des préfets. Il y aura aussi un problème de secret des enquêtes, qui vont dépendre en bout de chaîne d’une vision politique, budgétaire ou administrative, avec le risque de la violation du secret de l’enquête."
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