À Toulouse, dimanche 4 septembre, un conducteur a fait neuf blessés dont deux graves après un refus d’obtempérer. Ces voltes-faces pour échapper à la police semblent se multiplier.
Quatre fois plus de refus d'obtempérer
Y a-t-il vraiment davantage de refus d’obtempérer ou sont-ils plus signalés. "Non, il y a une réalité, confirme François Daoust, professeur en sciences criminelles à l’université de Cergy-Pontoise, directeur du centre de recherche de la gendarmerie. Il suffit de se pencher sur les statistiques officielles du ministère de l’Intérieur. Depuis une vingtaine d’années, on voit que cela augmente."
"Ce n’est pas le fait que les policiers et les gendarmes les signalent plus. Ils les signalent systématiquement car ce sont des infractions supposées en sus du refus d’obtempérer : conduite sans permis, sans assurance, sous l’emprise de stupéfiants… On voit bien que sur les dernières années, on passe de 5.000 refus d’obtempérer à plus de 27.000 l’année passée."
[#SudRadio] 📣 #Toulouse : un conducteur fonce sur des piétons après un refus d’obtempérer
🗣François Daoust, adjoint au maire de Pontoise "Les statistiques du ministère de l’Intérieur sont claires: les refus d’obtempérer augmentent. Une des causes: l’absence de réponse pénale" pic.twitter.com/pUJHyWKhoP
— Sud Radio (@SudRadio) September 5, 2022
Absence de crainte et sentiment d'impunité
Comment expliquer une telle hausse ? "Le premier facteur est sociétal. Les forces de l’ordre ne sont plus craintes ni respectées, pour des raisons d’éducation, d’absence de service militaire. Vous avez la réponse pénale qui, bien que les textes soient là, les condamnations prononcées étant au maximum d'un an de prison, fait que les peines ne sont pas exécutées. Avec les peines de substitution, vous avez un sentiment d’impunité."
"Enfin, il y a la personne elle-même, conclut François Daoust, professeur en sciences criminelles à l’université de Cergy-Pontoise, directeur du centre de recherche de la gendarmerie. Elle a trop bu, n’a pas de permis ou a volé le véhicule. Elle encourt des peines aggravées si elle était interpellée. Donc elle préfère forcer, refuser d’obtempérer plutôt que de s’arrêter."
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