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Scandale des eaux Nestlé : L’Élysée dans la tourmente ?

La commission d'enquête sur la fraude aux eaux minérales au sein du groupe Nestlé réfléchit à convoquer Alexis Kohler.

Nestlé
Jean-Christophe VERHAEGEN - AFP/Archives

Qui savait ? Le rapporteur de la commission d'enquête sur la fraude aux eaux minérales menace de convoquer Alexis Kohler. En effet, le groupe Nestlé (Hépar, Vittel, Contre, Perrier…) a commercialisé pendant des années des bouteilles labellisées eau de source ou eau minérale naturelle alors qu’elles avaient subi des traitements de purification interdits.

Nestlé : un arbitrage politique illégal

Les eaux étaient contaminées, mais les consommateurs ne le savaient pas. L’État savait-il ? "La réponse est oui à partir de juillet 2021, confirme Alexandre Ouizille, sénateur PS et rapporteur de la commission d'enquête sur la fraude aux eaux minérales. Nestlé se rend compte qu’il va être pris la main dans le sac par l’Etat. Il y au eu des lanceurs d’alerte sur un autre groupe, Alma Sources. Il va au ministère de l’Industrie et voit Agnès Pannier-Runacher."

"Ce qui est plus embêtant est ce qui se passe ensuite : un arbitrage politique est rendu. Un plan de transformation est accepté chez Nestlé qui n’est pas conforme à la réglementation. Et ce plan est accepté en dépit d’une note du directeur général de la santé de l’époque, M. Salomon. Il mettait en place des préconisations qui n’ont pas été suivies."

Une décision prise à Matignon

La Direction Générale de la Santé a demandé pourquoi l’autorisation d’exploiter et de conditionner l’eau n’avait pas été suspendue. "Suspendue ou déclassée. Pour être une eau minérale naturelle, il y a des critères. Il faut avoir une pureté originelle que, dans un certain nombre de cas, on ne retrouve pas. Vous pouvez ensuite être une autre boisson, qui subit des traitements. Mais pour le consommateur ce n’est pas la même valeur, ce n’est pas le même prix. Pour la DGCCRF, il s’agit d’une fraude massive estimée à 3 milliards d’euros. Et pendant un an et trois mois, il n’y a pas eu de contrôle sanitaire renforcé. Le risque virologique était réel."

"Moi, ce que je veux c'est comprendre ce qui s’est passé dans les services administratifs et au niveau de la décision politique. Les responsabilités dans cette affaire. Pendant de longs mois, il y a eu un retard à l’allumage." L’État serait-il intervenu au plus haut niveau ? "On sait qu’à Matignon, une décision a été prise pour valider le plan de transformation de Nestlé." Devant la commission d’enquête vont venir les ministres, un certain nombre de conseillers. "Et grâce aux révélations du journal le Monde, on apprend que l’Élysée était dans la cause. Le nom d’Alexis Kohler a été cité. Il y aurait eu échange de mails, de notes avec la direction de Nestlé. Il faut comprendre les conditions dans lesquelles cette décision a été prise."

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