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Soulèvements de la Terre : "ce sont des enfants gâtés qui vont détruire un outil de travail"

Par Jean Baptiste Giraud

Le Conseil d'Etat a décidé, le 9 novembre 2023, d'annuler la dissolution du mouvement écologiste Les Soulèvements de la Terre. Jean-Paul Pelras, écrivain, ancien maraîcher et rédacteur en chef du journal L’Agri.fr, critique fortement cette décision néfaste pour l'agriculture.

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Le Conseil d’État a annulé le 9 novembre 2023 la dissolution par le gouvernement du mouvement Les Soulèvements de la Terre. (Photo by Gauthier Bedrignans / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP)

Le collectif écologiste Les Soulèvements de la Terre, attaqué par Gérald Darmanin qui en avait demandé la dissolution, a gagné en justice. La dissolution a été annulée par le Conseil d’État, un véritable camouflet pour le ministre de l’Intérieur.

Annulation de la dissolution des Soulèvements de la Terre : "la décision du Conseil d’État conforte l’action de ces activistes"

Une décision qui ne plaît pas aux agriculteurs, une des cibles du mouvement, en particulier lorsqu’il s’agit de la construction de mégabassines pour la récupération de l’eau. "Je pense que la décision du Conseil d’État conforte, finalement, l’action de ces activistes qui se lèvent le matin, comme ça, et se disent ‘Bon, qu’est-ce qu’on pourrait casser aujourd’hui’", analyse Jean-Paul Pelras, ancien maraîcher et rédacteur en chef de L’Agri.fr.

"Je me mets à la place des maraîchers et des agriculteurs qui ont été victimes de ces gens-là." Les Soulèvements de la Terre ont, selon le journaliste, "détruit l’outil de travail" de certains agriculteurs. "C’est totalement inadmissible."

"On peut comprendre à la fois la colère et la peur, désormais, des agriculteurs" face à ce mouvement écologiste. Car ce dernier, juge Jean-Paul Pelras, "vient d’être légitimé".

 

Soulèvements de la Terre : "ce sont des enfants gâtés qui vont détruire un outil de travail"

Si les actions des Soulèvements de la Terre visent avant tout des grands chantiers, comme la ligne TGV Lyon-Turin, les mégabassines ou encore l’aéroport de Notre-Dames-des-Landes où le mouvement est né, Jean-Paul Pelras confirme que les agriculteurs eux-mêmes sont visés. "Il y a eu le saccage d’une exploitation maraîchère à Nantes", rappelle-t-il. Et, grâce au soutien de personnalités politiques et médiatiques, "on sent que ce mouvement est en train de prendre de l’ampleur". "Il y a de quoi être inquiet."

Pour le rédacteur en chef de L’Agri, "ce sont des enfants gâtés qui, quelque part, vont détruire un outil de travail, comme ça, en toute impunité".

 

"Demain, il n’y aura plus d’agriculture en France"

Le mouvement se défend régulièrement, parlant d’une défense de la planète face à l’agriculture productiviste. Un argument qui ne tient pas pour l’écrivain : "je leur répond que quand ils ont mal à la tête, quand ils prennent un médicament, qui est un produit chimique, est-ce qu’il vont casser la pharmacie ? Je ne crois pas".

S’ils continuent à "détruire et déstabiliser" l’agriculture en France, c’est simple : "demain, il n’y aura plus d’agriculture en France, et nous allons tout importer de l’étranger". Pour lui, ils devraient aller dans les pays qui produisent à bas coût, ou contrôler les importations. Mais, "c’est beaucoup moins facile qu’aller emmerder les paysans".

 

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