Officiellement, on compte 60.698 places de prison en France. Mais ces prisons accueillent pourtant 72.809 détenus. Un record absolu. Cherchez l’erreur…
Des prisons occupées à plus de 200%
"Cette situation est un peu explosive, estime Yohan Karar, secrétaire général adjoint du syndicat FO Justice. Au moment du Covid, il y a eu une libération de détenus assez massive afin de simplifier les choses pour l’administration pénitentiaire. Mais nous avons une densité à plus de 200% dans certaines établissements pénitentiaires."
Comment fait-on ? "On gère au jour le jour. Un surveillant gère à lui seul 100 à 150 détenus. Vous avez deux voire trois ou quatre détenus dans les cellules, avec des matelas au sol. C’est très compliqué, avec une violence exacerbée. Nous avons maintenant des prisons qui sont des cocottes minute au bord d’exploser."
📢Le nombre de détenus en France atteint un record absolu
🗣@yoankarar "Un surveillant gère plus de 100 détenus à lui tout seul. Nous travaillons dans des conditions compliquées avec une violence exacerbée. Des établissements sont à deux doigts d'exploser"https://t.co/Xiq2MEDj8j pic.twitter.com/eocuOt4dXs— Sud Radio (@SudRadio) November 28, 2022
Une pénurie de moyens, et de candidats
"Quand vous avez un surveillant seul qui doit gérer cela, c’est très compliqué, insiste Yohan Karar, secrétaire général adjoint du syndicat FO Justice. Inévitablement, quand vous mettez plusieurs personnes ensemble, la cohabitation va être compliquée. Vous essayez tous les jours de voir où affecter certains détenus pour avoir les mêmes profils, les mêmes conditions intellectuelles ou physiques ensemble."
Quelles seraient les solutions ? "Déjà, que les pouvoirs publics fassent ce à quoi ils s’engagent, notamment la construction d’établissements pénitentiaires. Maintenant, nous sommes arrivés à un point où même si nous avions des cellules, nous n’arrivons pas à embaucher des personnels. Au dernier concours des surveillants, à peine 16% des inscrits se sont présentés aux concours. Même en ayant des prisons, nous n’avons pas d’agents. La clé de tout, c’est l’argent. Il faut du budget pour l’administration pénitentiaire."
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