C'est une question tant de justice que de correction : à 96 ans, Catherine Ceres a trouvé son logement cadenassé en rentrant de l’hôpital. En cause : un conflit avec le bailleur, qui entend réhabiliter le site.
Logement : son domicile "racheté dans son dos"
Visiblement, le bailleur est dans son droit, après avoir fait mettre un mot sur la porte du logement par un huissier, comme le relatait Carole Eon dans le quotidien La Montagne. Depuis le 10 novembre, elle loge à l’hôtel, à Clermont-Ferrand. "Le conflit dure depuis 2005. On lui a racheté son bien sans droit de préemption. Elle était locataire des hospices du CHU de Clermont-Ferrand, explique Philippe Penevere, aidant et personne de confiance de Catherine Ceres. À l’époque, le maire, aussi président de l’office HLM, avait racheté le bien dans son dos : 3.830 m2 de terrain, sans droit de préemption, pour 153.200 euros. Sachant que sur Clermont-Ferrand, le prix est de 200 euros le m2…."
En attendant, Catherine Ceres vivait dans son logement, jusqu’à une récente hospitalisation. "Mais en revenant de la clinique où elle était en convalescence, nous avons trouvé le portail cadenassé avec un petit mot de l’huissier lui demandant de se présenter pour éventuellement récupérer les clefs. La veille du 11 novembre. Je n’ai pas pu joindre son avocat, et suis tombé sur le répondeur de l’huissier."
[#SudRadio] 🔴 Témoignage : À 96 ans, Catherine retrouve son logement cadenassé par son bailleur après une hospitalisation
🗣️Philippe Penevere (aidant de Catherine Ceres) : "Elle est très éprouvée. Elle n'a plus d'endroit pour se loger..."
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— Sud Radio (@SudRadio) November 17, 2022
"Les services sociaux essaient de mettre la main sur elle"
La vieille dame de 96 ans s’est ainsi retrouvée sans logement. "C’est un peu compliqué. Nous avons cherché une solution, éventuellement dans la famille. Je suis allé demandé au CHU, mais elle ne voulait pas se faire hospitaliser. Elle n’avait même pas ses papiers pour aller chercher ses médicaments à l’hôpital, souligne Philippe Penevere, aidant et personne de confiance de Catherine Ceres. Les services sociaux essaient de mettre la main sur elle pour essayer de l’évincer du logement. Pourtant, elle y vit depuis plus de 70 ans et sa famille est là depuis les années 1920."
Résultat : à 96 ans, elle s’est retrouvée à l’hôtel. "Nous leur avons demandé de l’aide, et nous avons été bien accueillis. Nous avons dormi la première nuit dans le hall de l’hôtel, elle, les jambes levées avec une couverture." Comment va-t-elle ? "Elle va bien et se repose, on peut le comprendre. Elle est très éprouvée. Elle ne veut pas quitter son logement, et elle a le droit d’usage et d’habitation à vie, ayant obtenu gain de cause en cassation."
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