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Viols de Mazan : le procès de la soumission chimique

Par Jean Baptiste Giraud

Sandrine Josso, député Modem de Loire-Atlantique, avait récemment initié une mission parlementaire sur la soumission chimique.

soumission chimique
Une personne tient une pancarte de soutien à Gisèle Pelicot, victime de viols sous soumission chimique pendant une dizaine d'années, le 14 septembre à Rennes (Damien MEYER - AFP/Archives)

Physiquement amoindri, Dominique Pelicot va de nouveau pouvoir comparaître dans le procès des viols de Mazan. Et avec lui une cinquantaine d’hommes accusés de viols. La soumission chimique est aussi en accusation durant ce procès de Mazan.

Soumission chimique : le MDMA plus répandu que le GHB

Sandrine Josso, députée Modem de Loire-Atlantique, a pour sa part accusé le sénateur de Loire-Atlantique Joël Guerriau de l’avoir droguée à son insu en novembre 2023. L’affaire est toujours en instruction. En janvier 2024, elle avait réclamé une mission parlementaire sur ce fléau méconnu de la soumission chimique. "Avant la dissolution, nous avions fait à peu près un tiers de ce que l’on souhaitait faire avec la collègue sénatrice qui m’accompagne. Il nous reste énormément d’auditions à faire pour proposer des mesures judiciaires, médicales, au gouvernement."

"Il y a énormément à faire concernant la soumission chimique." Hormis le GHB, d’autres drogues circulent. À cela s’ajoutent les piqûres, mais aussi l’alcool. "Il y a la vulnérabilité physique, notamment via l’alcool, et la soumission chimique. Le GHB, la fameuse drogue du violeur, en est une forme, mais pas la plus répandue, contrairement à ce que l’on pensait. Ce qui m’a été administré, le MDMA, est beaucoup plus répandu."

Porter plainte, un contre la montre

Cette soumission chimique s’exerce souvent dans un contexte privé. "Très souvent, la victime connait son agresseur, dans un contexte privé, familial, amical, rappelle Sandrine Josso, député Modem de Loire-Atlantique. Se pose le problème du consentement : une personne sur deux ne se rappelle de rien. Il va falloir revoir énormément de choses pour que les victimes puissent avoir accès aux preuves. Porter plainte n’est pas toujours facile : difficile d’expliquer ce qui vous est arrivé quand vous ne vous en rappelez pas. Il y a aussi une emprise, car très souvent, on connaît son agresseur. C’est une déflagration."

Que faut-il améliorer ? "Le recensement déjà, vu qu’une victime sur deux ne se souvient de rien. On constate une augmentation de 69% des cas signalés entre 2021 et 2022. Ensuite l’accessibilité à la preuve : ces substances disparaissent rapidement du sang et les victimes ont eu un black-out. Dans les commissariats et hôpitaux, très peu sont formés, et ils ne connaissent pas les modes opératoires des prédateurs. C’est un contre la montre, les preuves sont difficiles à obtenir."

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