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Éducation : les proviseurs pourront bloquer les propositions du RN

Par Jean-Baptiste Giraud

Les proviseurs réagissent au « big bang de l’autorité » promis par Jordan Bardella en matière d'éducation.

Les programmes se détaillent alors que les élections législatives approchent. Jordan Bardella vient d’annoncer un big bang de l’autorité de l’éducation. Qu’en pensent les proviseurs des annonces du Rassemblement National ? Est-ce ce dont l’école a besoin ?

Respecter le code de l'éducation

"Ce dont elle a besoin, c’est d’inclure et d’accompagner les élèves les plus fragiles, estime Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du SNPDEN, actuellement proviseur du lycée Buffon à Paris. On est plutôt sur une logique contraire : on exclut, on sanctionne. On exclut les plus fragiles car on souhaite les réorienter. On exclut ceux qui ont des problèmes de discipline car on veut leur donner une sanction forte, pour les mettre dans des centres éducatifs. On exclut les plus défavorisés car on supprime les zones d’éducation prioritaires."

Des chefs d’établissements appellent d'ores et déjà à désobéir si le RN arrive au pouvoir. "En tant que syndicat, nous souhaitons d’abord que le cadre réglementaire soit respecté. Nous avons des règles et des lois dans le système éducatif qui vont nous permettre dans les établissements, de façon assez claire, de ne pas mettre en œuvre les choses proposées car le code de l’éducation ne le prévoit pas ou prévoit le contraire."

Le collège modulaire, "une vieille idée"

"Pour nous, ce ne sont pas du tout des propositions qui vont dans le bon sens, insiste Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du SNPDEN. Elles ne travaillent pas sur une logique éducative et pédagogique, mais d’exclusion. Nous avons un vrai problème avec l’intégralité des propositions faites." Ne faut-il pas sanctionner les élèves perturbateurs ? "Il n’y a pas de problème avec le principe de la sanction. C’est ce que l’on pratique déjà au quotidien dans nos établissements. Comment rendre des sanctions efficaces ? Nous avons des élèves exclus d’établissement en établissement, des polyexclus. Il faut effectivement travailler particulièrement sur ce public. Par ailleurs, dans ce programme, il n’y a rien pour les élèves en difficulté. C’est un champ comportementale et scolaire. Il n’y a rien de scolaire dans les propositions faites par le RN."

Que faudrait-il faire ? "Il faut retravailler la question du collège, la capacité à prendre en charge les élèves en difficulté à l’entrée. Dans de nombreux collèges, nous avons des effectifs à 30 avec une hétérogénéité importante. Les enseignants sont preneurs de groupes plus petits." Quid du collège modulaire en lieu et place du collège unique afin d’orienter plus vite les élèves vers des filières professionnelles ? "C’est en fait une vieille idée. On a connu cela dans le système éducatif, cela a 50 ans. Cela s’appelait le CES et le CET, avec le filtre du certificat d’études à l’époque. C’était les 4e Techno. C’est du connu, et le système a souhaité passer à la massification, d’accompagner le plus longtemps possible pour élever le niveau de qualification et intellectuel global des élèves en France."

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