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Emmanuel Macron prépare-t-il un "coup d'État administratif" ?

Par Jean-Baptiste Giraud

Alors que la perspective d'une cohabitation se dessine, Emmanuel Macron accélèrerait les nominations comme jamais.

Macron
Le président Emmanuel Macron quitte le bureau de vote du Touquet après avoir voté au 1er tour des législatives, le 30 juin 2024 dans le Pas-de-Calais (Ludovic MARIN - AFP)

Un véritable "coup d'État administratif" ? Selon Marine Le Pen, Emmanuel Macron prévoit une large vague de nominations, notamment à la tête de la police et de la gendarmerie nationale. Ceci, dit-elle, afin d’empêcher Jordan Bardella de gouverner comme il le souhaite en cas de cohabitation.

Un usage large et personnel du pouvoir de nomination

"C’est un rappel. Elle a le sens de la formule, mais elle exagère un peu. C’est une inquiétude classique dans un contexte de changement de pouvoir, estime Jean-Baptiste Soufron, ancien haut fonctionnaire et avocat du Barreau de Paris. Seulement, c’est aussi un peu exagéré. Si elle le signale c’est pour qu’il fasse preuve d'une certaine mesure. Mais c’est le Président de la République qui nomme, selon l’article 13 de la Constitution, aux emplois civils et militaires de l’État."

"D’ailleurs, en réalité, c’est un peu faux. La Constitution dit qu’il nomme, mais tout ce qu’il nomme doit être co-signé par le Premier Ministre. Ce qui risque de se passer en cas de cohabitation, c’est que le Premier Ministre va vouloir imposer lui-même les différents emplois. Et comme c’est lui qui gouverne, il y aurait alors des négociations. Mais cela, c’est classique, en fait, en période de cohabitation." En revanche, "Emmanuel Macron est quelqu’un qui a toujours fait un usage très large et très personnel de son pouvoir de nomination."

Emmanuel Macron a déjà nommé tout le monde

"Avant la fin de la période actuelle, le chef de l’État fait donc usage de manière un peu large de son pouvoir de nomination. Cela concerne beaucoup de monde : les conseillers d’État, les ambassadeurs, les conseillers maîtres à la Cour des Comptes, les préfets, les officiers généraux, les recteurs d’académie, les directeurs d’administration centrale. Cela fait déjà sept ans qu’Emmanuel Macron est au pouvoir : tous les gens qui sont là ont déjà été nommés pas ses équipes. Mais un Premier Ministre aura aussi la capacité à nommer et provoquer un changement."

Pour autant, "cela va être compliqué de renverser la vapeur. Vous aurez une certaine inertie de l’administration." Peut-on parler de recasage ? "Ce sont des gens nommés dans un emploi public, rappelle Jean-Baptiste Soufron, ancien haut fonctionnaire et avocat du Barreau de Paris. C’est peut-être un peu excessif de l’appeler comme cela. Parfois, certains ne restent pas, d’autres si. Certains conviennent, et vous avez des ratés. Ce n’est pas quelque chose d’exceptionnel. Mais là, vous avez une accélération. Les gens se rendent bien compte que c’est maintenant, pas plus tard."

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