À l’approche du second tour des législatives, de plus en plus de voix appellent à ne pas voter pour l’extrême-droite. Des artistes, des sportifs appellent à faire barrage. Pourquoi décider de prendre ainsi position publiquement ?
Législatives : un vote "pour de très mauvaises raisons"
"Malheureusement pour réitérer ce qui a été fait en 2002, explique Mathieu Blin, ancien talonneur du Stade Français Paris et ancien entraîneur du SU Agen. Jean-Marie Le Pen était passé au deuxième tour, et le sport s’était mobilisé autour d’un carton rouge pour l’extrême-droite. C’est un parti à contresens, je crois, de l’histoire, et de ce que le sport prône et inculque. Le vivre ensemble, la pluralité, que la mixité est une richesse dans toutes les équipes."
"C’est contre ce parti, ces représentants, pas la plupart des personnes ayant voté pour le RN. Je suis certain qu’elles l’ont fait pour de très mauvaises raisons, exprimer un ras-le-bol absolu. Quand on voit l’histoire de ce parti, cela fait froid dans le dos." Que dit-il aux électeurs du RN ? "Moi je suis issu d’une famille de gauche contre laquelle je suis très en colère car elle a failli. Des gouvernements de gauche depuis une quarantaine d’années sont passés à côté du fait que tout ne fonctionnait pas bien. Que ce n’était pas un tabou de parler des difficultés d’intégration."
Des sportifs appellent à voter contre l'extrême droite : "Je ne comprends pas pourquoi les sportifs, comme n’importe quel citoyen, ne seraient pas en capacité de donner leur avis" s'interroge @blinmathieu2 #GrandMatin https://t.co/6vmHQDHs9C pic.twitter.com/Tza2A4nwTR
— Sud Radio (@SudRadio) July 3, 2024
Ne pas donner des leçons
"Il était important de ne pas rester sur des postures dogmatiques et de proposer des solutions. Il faut regarder autour de nous : ce pays qu’est la France permet d’avoir accès à des choses incroyables, estime Mathieu Blin, ancien talonneur du Stade Français Paris et ancien entraîneur du SU Agen. La France est une terre qui s’est reconstruite grâce à l’autre. Cela fait des dizaines d’années que l’étranger est le fautif. Au contraire, c’est souvent grâce à lui que des nations sont encore debout."
Est-il agacé qu’on lui dise que les sportifs n’ont pas à donner leur avis sur la politique ? "Je ne comprends pas. Un sportif, comme n’importe quel citoyen, un plombier, un boulanger, un avocat, un professeur, est évidemment en capacité de donner son avis. Je peux entendre que parfois, cela donne l’impression de donner des leçons. Il est important de pouvoir s’engager sans peur et sans créer plus de zizanie."
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