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Matignon : "Macron fait une course de lenteur"

Par Jean Baptiste Giraud

Pour le politique Thomas Guénolé, alors que le Nouveau Front Populaire refuse de jeter l'éponge, c'est une course de lenteur pour Matignon.

Macron
Emmanuel Macron renvoie à après les Jeux Olympiques le choix d'un Premier Ministre. (Ludovic MARIN - AFP)

Pas de Premier Ministre ni de nouveau gouvernement avant la fin des Jeux Olympiques, a annoncé Emmanuel Macron. Quant au nom proposé par le Nouveau Front Populaire pour Matignon, il l’a balayé d’un revers de la main.

Matignon : qui connaît Lucie Castets ?

Le Nouveau Front Populaire avait pourtant enfin désigné une candidate unique pour Matignon, Lucie Castets. Un choix surprenant ? "D’abord, comment est-ce possible que, deux fois, les militants de gauche fassent le choix d’une personne que l’on ne connaît pas, s'interroge Thomas Guénolé, politologue, jadis engagé au sein de La France Insoumise. Comment est-ce possible de ne pas connaître une proposition de chef de gouvernement ? Les forces de la coalition de gauche ne croient pas elles-mêmes à la possibilité qu’un Premier ministre sorte de leurs rangs."

"S’ils y croyaient, on aurait affaire à quelqu’un ayant beaucoup plus d’autorité potentielle sur les partis de gauche, et pas à quelqu’un comme un lapin sorti du chapeau. Les partis du NFP sont en tête en nombre de sièges, mais savent déjà que, s’ils proposent un gouvernement avec des ministres LFI, macronistes et lepénistes vont voter la censure."

Vers une coalition à droite

"L’Assemblée Nationale est coupée en trois tiers, approximativement. Un gouvernement de l’union de la gauche se fera censurer, rappelle Thomas Guénolé, politologue. J’avais dit qu’il n’y aurait pas de gouvernement d’union de la gauche. Ils ont proposé Lucie Castets par défaut, pour ne pas passer pour des incompétents. Mais c’est quelqu’un qui ne pourrait pas concurrencer les candidats à un vrai leadership sur la gauche."

Sacrifie-t-on 2027 à gauche ? "Pas nécessairement. Quitte à proposer un premier ministre pour de faux, autant proposer quelqu’un qui ne fera de l’ombre à personne : Mélenchon, Faure, Tondelier… C’est mon désaccord personnel, citoyen : le NFP n’a pas voulu publiquement jeter l’éponge. Ils ont passé deux semaines à négocier en sachant que cela ne servait à rien. Emmanuel Macron fait la même chose qu’eux, une course de lenteur. Pour derrière, proposer une coalition avec une alliance avec la droite."

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