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Assemblée nationale : se dirige-t-on vers un retour vers la IVème République ?

Par Jean-Baptiste Giraud

Les différents groupes au sein de l'Assemblée nationale sont-ils capables de s'entendre ? Jean-Marie Bordry en parle sur Sud Radio avec Luc Gras, politologue, et Jean Garrigues, historien et président du comité d'histoire parlementaire.

Jean Garrigue et Luc Gras
Jean Garrigue et Luc Gras, invités de Jean-Marie Bordry dans "Les grands débats du matin".

Jean Garrigue appelait à ce qu’on revienne à la IVème République dans laquelle l’assemblée aurait le pouvoir sur le président de la République. Se dirige-t-on vers un retour vers la IVème République avec une Assemblée comme celle-ci ?

Jean Garrigue : "On est obligés de recourir à des coalitions qui ressemblent à celles de la IVème République"

"Il faut constater que la situation politique, le rapport des forces parlementaires aujourd'hui nous oblige à adapter les pratiques de la Vème République. La Vème a été construite pour avoir une majorité claire, sinon absolue, en faveur du président de la République. En tout cas à partir de 1962, parce qu'au début c'était un peu différent. Et donc, ce qui se passe aujourd'hui avec trois forces d'importance égale, c'est que manifestement, aucune de ces forces ne peut gouverner seule. Elle serait presque automatiquement soumise à une motion de censure très rapide.

Ce qui veut dire qu'aujourd'hui, on est obligés, au sein de l'Assemblée nationale, de recourir à des compromis, à des convergences, voire à des coalitions qui peuvent ressembler à ce qui existait sous la IVème République. Il y avait sous la IVème République ce qu'on a appelé à un moment ‘la troisième force’, c'est à dire une alliance qui allait des socialistes jusqu'à la droite républicaine et qui excluait les deux extrêmes : d'un côté, le Parti communiste, de l'autre côté, les gaullistes. On a une situation qui pourrait qui pourrait y ressembler.

Maintenant, est-ce que les partenaires des groupes parlementaires du centre, de la République modérée vont être capables de s'entendre ? Ça, c'est une autre affaire. Parce qu'on a évidemment cette injonction de Nouveau Front Populaire et l'intérêt pour les députés socialistes et écologistes. A priori, l'intérêt à court terme, c'est de s'allier avec La France Insoumise en fonction des prochaines élections. Bref, il y a beaucoup de facteurs qui existent. Mais c'est vrai, on est dans une situation qui oblige la classe politique à changer ses pratiques. Ça, c'est une certitude", a répondu Jean Garrigue.

Luc Gras : "La seule perspective qui obsède Jean-Luc Mélenchon, c’est celle de la présidentielle"

Le 18 août 2024, La France Insoumise agitait la menace de déclenchement d’une procédure de destitution si jamais Emmanuel Macron ne nomme pas Lucie Castets à Matignon. Est-ce légitime d’agiter une telle menace, et cela a-t-il une chance d’arriver ? "Sans aller jusque-là, cet exemple montre bien qu’on ne sera pas dans une ambiance de type 'IVème République' parce qu'on voit bien que c'est très conflictuel. L'article 68, remanié par la révision de 2007, a abouti à une situation où on ne peut pas l'utiliser en réalité. Il faudrait que deux tiers des députés, puis deux tiers de ceux du Sénat, autrement dit, plus qu'une majorité absolue, une majorité renforcée, soit d'accord pour mener à terme cette procédure. Donc, on voit bien qu'il s'agit de la part de LFI, qui a pris la démarche seule, sans en référer manifestement à ses alliés du Nouveau Front Populaire… On voit bien que c'est une démarche pour occuper le terrain dans la perspective, et on le sait tous, la seule et unique perspective qui obsède Jean-Luc Mélenchon, qui est celle de la présidentielle, si possible la plus rapprochée possible", a répondu Luc Gras.

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