Que dire du risque sécuritaire qui plane sur ces Jeux olympiques ? Et l'ambiance est-elle au rendez-vous ?
"On avait une prise de risque très importante lors de la cérémonie d’ouverture"
Pour Armand de Rendinger, consultant international spécialiste des Jeux olympiques et auteur d Le pari olympique de 2024, chance ou malédiction ? 24 défis à relever (Éditions Vigot), le vrai sujet était la sécurité. "La France a un savoir-faire en termes d'organisation de grands évènements : on a eu des JO d'hiver, on a eu des JO d'été, on a eu des Coupes du monde de football, des Coupes du monde de rugby. En revanche, on avait pris une option stratégique unique qui était de faire la cérémonie d'ouverture sur la Seine, qui posait beaucoup de questions de sécurité. En termes d'image c'était magnifique. Pour moi, les jeux étaient réussis le soir de la cérémonie d'ouverture, même si on avait eu un problème de sécurité. Parce qu’on avait une prise de risque très importante, bien différente des autres jeux. Il y a pu y avoir des problèmes dans des Jeux olympiques précédents, mais c'était toujours des sujets sécurisés ou sécurisables.
Il y avait un autre point de risque, c'étaient évidemment les épreuves sur la Seine, qui ont été décalées d'une journée. Pour l'éternité, j'aurais tendance à dire, ça sera les images de ce pari que le monde a espéré et obtenu. On peut croiser les doigts d'un point de vue sécurité, puisque tout n'est pas fini évidemment. Mais la prise de risque s'est avérée positive", a estimé Armand de Rendinger.
"C'est quand même de très beaux moments à passer ensemble"
Pour Vincent Chaudel, fondateur d’In & Sport et de l’Observatoire du Sport business, ces Jeux sont une réussite car il y a une véritable adhésion populaire. "On a clairement une réussite populaire. Au niveau des télés, pour la cérémonie d’ouverture on a fait 80% des parts d’audience, c’est colossal. Et puis, au niveau des enceintes, on est à plus de 9 millions de billets vendus sur 10 possibles pour les JO, plus d'un million pour les Paralympiques. Depuis le début de la compétition, ça se compte en dizaines de milliers de billets chaque jour de vendus en plus. Donc oui, on a un succès populaire au niveau des enceintes. On a une très belle ambiance. On peut le vérifier quasiment à chaque compétition. Avant la compétition, il peut y avoir beaucoup de critiques. On peut se rappeler la Coupe du monde par rapport au Qatar par exemple. Mais dès que ça commence, c'est l'effet sportif qui prend le dessus. Et une des clés de la réussite, c'est évidemment la performance de nos athlètes, qui est au rendez-vous et qui permet donc de rentrer dans cette spirale. Et puis on est aussi dans un contexte politique français qui était particulier. On était très divisés. Et quelque part, le sport remplit une de ses missions, c'est de nous rassembler.
On voit bien que dans les tribunes des différents sites : il y a la France et non pas les Parisiens. C'est la France entière qui est venue du sud, du nord, de l'est et de l'ouest… passer un bon moment avec un public étranger, qui est là pour passer de bons moments également. Donc, on n'a pas le côté partisan ou tension qu'il peut y avoir dans des compétitions de championnat classique avec les supporters A contre les supporters B. Là, on est globalement dans des publics qui sont là pour faire la fête. Et ça, c'est quand même de très beaux moments à passer ensemble."
Retrouvez "Les grands débats du matin" chaque jour à 9h05 dans le Grand Matin Sud Radio
Cliquez ici pour écouter "Les grands débats du matin"