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À une semaine des Jeux paralympiques, quelle place pour le handicap en France ?

Par Jean Baptiste Giraud

Quel regard notre société porte-t-elle sur les personnes handicapées ? Jean-Marie Bordry en parle sur Sud Radio avec Anthony Martins Misse, entrepreneur, judoka paralympique (déficient visuel), double médaillé aux championnats du monde, Nicolas Merille, conseiller national Accessibilité pour APF France handicap (Association des Paralysés de France) et Fadila Khattabi, Ministre démissionnaire déléguée chargée des personnes âgées et des personnes handicapées.

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Anthony Martins Misse, entrepreneur, judoka paralympique (déficient visuel), double médaillé aux championnats du monde, Nicolas Merille, conseiller national Accessibilité pour APF France handicap (Association des Paralysés de France) et Fadila Khattabi, Ministre démissionnaire déléguée chargée des personnes âgées et des personnes handicapées, invités de Jean-Marie Bordry dans "Les grands débats du matin".

Sofyane Mehiaoui, membre de l'équipe de France de basket fauteuil, a piqué un coup de sang contre notre multi-champion de judo des JO, Teddy Riner, qui qualifiait les athlètes paralympiques avec beaucoup de bienveillance de "super héros d'Avengers". Réponse de Sofyane Mehiaoui : "Arrêtez, vous ne nous rendez pas service en parlant de nous comme de super héros. Tout ce qu'on veut, c'est être considérés comme des personnes normales, ni plus ni moins". Peut-on comprendre ce coup de sang concernant le handicap ?

Handicap : "Il faut espérer que les Jeux paralympiques créent une véritable prise de conscience"

"Je vais rappeler que la France a ratifié la Convention internationale des droits des personnes handicapées. Et à ce titre, l'ONU a rendu un rapport sur comment la France appliquait cette convention internationale. Et il y a une phrase qui résume tout. Et qui dit : 'En France, les personnes handicapées sont perçues comme des objets de soins et non comme des sujets de droit'. Et je pense que parmi toutes les thématiques qui n'avancent pas et toutes les problématiques, je pense que cette phrase illustre véritablement la prégnance de préjugés, avec une vision extrêmement médicale du handicap et donc du coup des personnes. Avant de voir des personnes, on voit des déficiences. Il faut espérer que les Jeux paralympiques créent une véritable prise de conscience, un électrochoc pour montrer que la vie quotidienne des personnes en situation de handicap, quelle que soit leur déficience, ce n'est pas du tout la même vie que pour les personnes valides", a estimé Nicolas Merille, conseiller national Accessibilité pour APF France handicap (Association des Paralysés de France) et Fadila Khattabi, ministre démissionnaire déléguée chargée des personnes âgées et des personnes handicapées.

Fadila Khattabi : "La société française se comporte de manière un peu maladroite, par méconnaissance"

Qu’en pense Fadila Khattabi, ministre démissionnaire déléguée chargée des personnes âgées et des personnes handicapées ? "Je pense que notre grand champion Teddy Riner l'a dit peut-être en pensant bien faire, peut-être par méconnaissance. Mais effectivement, les personnes en situation de handicap veulent qu'on les considère comme des citoyens et des citoyennes à part entière. Parfois, on peut dire les choses un peu de manière maladroite, par méconnaissance. Quand je regarde le film ‘Un p'tit truc en plus’, j'espère que nos Jeux paralympiques vont faire bouger les lignes. Changer le regard pour changer la vie des personnes en situation de handicap. Et le film est un véritable succès. Dix millions d'entrées ! Cela veut dire que la société française n'est pas indifférente. Mais parfois elle se comporte de manière un peu maladroite, par méconnaissance. Et le film rend visible le quotidien des personnes en situation de handicap, mais sans misérabilisme. Et en même temps, on se pose des questions de dire : ‘ah oui, c'est vrai que là il y a un problème, il y a des freins’. Et donc les Jeux, les artistes, par le biais de ce film par exemple… on peut faire changer les choses. Je reste quand même optimiste. Mais encore faut-il qu'il y ait de la volonté. Et parfois, il faut secouer le cocotier de tous les acteurs pour avancer cette belle cause. Parce que si nous voulons faire en sorte que la société soit juste et inclusive, il faut parfois taper un peu du poing sur la table et dire : ‘attention, il y a des choses à ne pas dire, des choses à faire et il y a encore des choses perfectibles’".

Retrouvez "Les grands débats du matin" chaque jour à 9h24 dans le Grand Matin Sud Radio

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