La CEDH (Cour Européenne des Droits de l'Homme) condamne la France pour avoir refusé de rapatrier 2 femmes de djihadistes et leurs enfants.
D’abord, question sémantique, pointée par Sonia Mabrouk : le terme "rapatriement" indique un devoir moral, absurde pour des gens ayant renié leur patrie.
La CEDH a été saisie par les familles de 2 femmes écartées des retours du 5 juillet au cours desquels 16 femmes et 35 mineurs ont pu revenir en France. Saisis dans un premier temps, le Tribunal Administratif et le Conseil d'État s’étaient déclarés incompétents.
La CEDH ne condamne pas la France à reprendre ces 2 femmes et leurs enfants et ne prévoit aucun droit général au retour malgré que la Convention Européenne des Droits de l'Homme, sur laquelle la Cour se base, stipule que « nul ne peut être privé du droit d'entrer sur le territoire de l'État dont il est le ressortissant ».
La Cour estime que la décision française a été prise de façon arbitraire et demande à Paris que les refus soient motivés et susceptibles de recours devant une instance indépendante. On a le sentiment qu’elle est plus soucieuse des droits des djihadistes que de notre droit collectif à nous protéger.
Cette décision doit vous agacer, n'est-ce pas ?
Oui, mais il faut reconnaître que la CEDH fait son boulot. Les coupables sont les gouvernements qui ont accepté sa juridiction notamment les recours individuels. Le seul moyen de recouvrer notre souveraineté juridique serait de dénoncer tout ou partie de la Convention.
La doctrine française stipule que les coupables doivent être jugés là où ils ont commis des crimes. Cela pose 2 problèmes : nous râlons quand les États étrangers ne veulent pas reprendre leurs criminels et deuxièmement, il n'a pas d’État kurde.
Cette décision de reprendre ces personnes ou non appartient précisément à l’exécutif dont l’objectif prioritaire doit être de protéger les Français. Qu’est-ce qui est plus sûr ? Les camps kurdes en Syrie dont ils peuvent s’échapper ou une prison française dont ils sortiront ? Pour les enfants, cela dépend de leurs âges et de notre capacité à les rééduquer. Pour les adultes, la doctrine des services est changeante.
Il n'y a pas de solution simple. Ce qui est certain, c’est que ces femmes ont suivi leurs maris et emmené leurs enfants. Elles n’ont aucun titre à réclamer la protection de nos lois. Nous aurions les mains plus libres si elles n’étaient pas françaises. En conséquence, il faut remettre sur le tapis le débat sur la déchéance. Les Français y sont massivement favorables. Arrêtons de nous laisser intimider par des gauchistes bornés et des journalistes déconnectés.