Pour le vote du budget, "on utilisera les moyens à notre disposition", y compris donc le 49-3, selon Franck Riester, ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement. Il était “L’invité politique” sur Sud Radio.
Après les sénatoriales, de nombreux chantiers législatifs sont à venir, pour lesquels le 49-3 sera peut-être utile. Franck Riester a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.
Un 49-3 pour le budget ? "En ce qui concerne les textes financiers, le match est quasiment joué d'avance"
Malgré un résultat mitigé de Renaissance, parti présidentiel, aux élections sénatoriales, Frank Riester se montre satisfait. "Les sénatoriales sont le fruit des élections locales précédentes, on avait des ambitions raisonnables". "On va perdre quelques sénateurs, concède-t-il, mais je pense à un certain nombre de départements où on a gagné." La majorité semble d'ailleurs confortable à Frank Riester, grâce à Horizons, seul parti à avoir tiré son épingle du jeu : "Horizons est dans la majorité donc la majorité sera un peu plus large", se félicite-t-il.
Les élections qui viennent d'avoir lieu sont d'autant plus cruciales que des projets de loi particulièrement importants sont à venir, notamment le budget. D'après Frank Riester, "en ce qui concerne les textes financiers, le match est quasiment joué d'avance" car "quand on est dans l'opposition, on ne vote pas un texte financier". Il est donc possible que le 49-3 soit utilisé car "on utilisera les moyens à notre disposition".
Prix du carburant : "Il faut que chacun fasse sa part, les distributeurs, les raffineurs, et bien sûr l'État quand il le peut"
Outre le budget, l'appareil législatif français doit se concentrer sur des thèmes actuellement chers au Français, à commencer par le coût de la vie, notamment le prix des carburants. Vente à prix coûtant, vente à perte ? Le gouvernement est toujours en discussion avec les distributeurs à ce sujet. "Les distributeurs nous ont dit ‘on ne peut pas faire comme Total, à plafonner à 1,99€ le litre, parce qu'on a le plafond de vente à perte, sinon on le ferait’. On a supprimé le plafond et maintenant ils disent ‘non on ne peut pas’.", explique Frank Riester. Pour que "les choses avancent", le gouvernement "dit aux distributeurs de le faire à prix coûtant", mais n'indiquera rien à ce sujet dans le projet de loi. En revanche, une aide annuelle de 100 euros est prévue pour les travailleurs. "100 euros par an pour un foyer, ce n'est pas rien. Il faut que chacun fasse sa part, les distributeurs, les raffineurs, et bien sûr l'État quand il le peut."
Outre le coût de la vie, c'est l'immigration qui préoccupe beaucoup les Français, avec notamment l'arrivée d'une dizaine de milliers de migrants à Lampedusa et la visite du Pape à Marseille la semaine dernière. "Les paroles du pape sont fortes", reconnaît Frank Riester, et même si "on n'a pas vocation à accueillir ‘toute la misère du monde’”, "la France doit prendre sa part et on continuera de le faire". Il faut pour cela "différencier les réfugiés et les migrants". Les premiers doivent être accueillis car "c'est la grandeur de la France". Quant aux seconds, "on doit regarder avec une politique très ferme".
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