Les agriculteurs en colère, le Mercosur, la grève des enseignants, l'hommage aux victimes du Hamas... Prisca Thevenot a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.
Agriculteurs en colère : "Nous devons être capables de dire que nous ne pouvons pas accepter des normes qui viendraient s’imposer à nous"
La crise du secteur agricole se poursuit en France, avec des blocages partout dans le pays et des agriculteurs qui affirment pouvoir tenir plusieurs semaines et être prêts à le faire. Pour tenter de résoudre en partie le problème, Emmanuel Macron va rencontrer, entre autres, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, à Bruxelles ce jeudi 1er février 2024. Parmi les sujets de tension, l’accord de libre-échange Mercosur avec quatre pays d’Amérique Latine.
Prisca Thevenot, porte-parole du gouvernement, affirme que "la France souhaite continuer à défendre l’exception agricole française". "Pour cela, effectivement, nous devons être capables de dire que nous ne pouvons pas accepter des normes qui viendraient s’imposer à nous alors qu’elles ne correspondent pas à nos ambitions environnementales et sanitaires." Or, affirme-t-elle, le Mercosur "en l’état" ne permet pas "de garantir tout cela".
Agriculture : "Nous avons besoin de partenaires stratégiques"
Le traité fait débat au sein des pays européens, avec certains qui le poussent et d’autres qui rejoignent la position française. Quant à la renégociation pour y insérer des clauses environnementales, la porte-parole souligne qu’elle n’a pas "exactement les termes de renégociation".
Pour autant, elle assure qu’il "ne s’agit pas de dire un ‘non’ borné et buté" dans ces négociations. En particulier car "nous ne sommes pas une île au milieu de l’océan" et que, de fait "nous avons besoin de partenaires stratégiques". "Il faut que nous soyons dans une démarche d’égal à égal". "Tout doit pouvoir être regardé sans renier nos ambitions environnementales et sanitaires."
.@priscathevenot "Mercosur : ce n’est pas un 'non' borné et buté, mais il n’y a aucun doute à avoir sur la volonté du Président de défendre l’exception agricole française" pic.twitter.com/vgM1Db39cW
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Rungis : les agriculteurs "ont franchi une ligne rouge"
Alors que les premiers jours des manifestations des agriculteurs se sont passées sans intervention policière, malgré des dégradations et même l’incendie d’un bâtiment de la MSA, la réponse du gouvernement semble se durcir. Mercredi 31 janvier 2024, la police a interpellé 91 agriculteurs du côté de Rungis. "Je ne sais pas s’il y a encore des gardes à vue", précise Prisca Thevenot. Or, explique-t-elle, ces interpellations sont liées aux actions menées. "Ils ont franchi une ligne rouge. C’est celle de rentrer dans des bâtiments privés et de procéder à des dégradations."
Grève des enseignants : "On doit pouvoir continuer de travailler sur l’attractivité du métier"
En parallèle du mouvement des agriculteurs en colère, les enseignants font grève ce jeudi 1er février 2024. Une grève qui la touche personnellement en tant que mère avec des enfants scolarisés. "Il y a une grève aujourd’hui, qui est annoncée de longue date" mais qui a pris de l’ampleur après les polémiques de la nouvelle ministre de l’Éducation Nationale, Amélie Oudéa-Castéra.
Parmi les revendications des enseignants, un meilleur salaire. "Les enseignants sont déjà mieux payés depuis la rentrée 2023", rappelle la porte-parole du gouvernement. Toutefois, elle n’annonce pas de nouvelles augmentations : "il faut qu’on continue à travailler". "On doit pouvoir continuer de travailler sur l’attractivité du métier d’enseignant."
Plusieurs polémiques ont frappé la nouvelle ministre de l’Éducation nationale. Parmi elles, la scolarisation de ses enfants dans des classes non-mixtes dans le collège privé catholique Stanislas à Paris. Prisca Thevenot estime que les choix qui sont critiqués ne sont pas ceux de la ministre mais bien "de la mère de famille". "Elle a fait des choix en tant que mère de famille, je ne suis pas là pour juger." Pour autant, son choix pour ses enfants est bien différent. "Mes enfants sont scolarisés dans le public, dans des classes donc mixtes", précise Prisca Thevenot.
Une ministre de l’Éducation nationale peut-elle scolariser ses enfants dans une classe non mixte ?@priscathevenot : "@AOC1978 a fait des choix en tant que mère de famille. Un choix que je ne ferais pas" pic.twitter.com/AS7oU7Efcs
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Présence de LFI à l'hommage des victimes du Hamas : "Je ne comprendrai pas qu’ils aient l’audace de venir !"
Autre tension qui naît en ce moment en France : l’hommage annoncé pour le 7 février 2024 pour les victimes de l’attaque terroriste du Hamas du 7 octobre 2023. Les proches des victimes demandent que LFI soit interdit de s’y rendre. "La question est : est-ce que eux vont-ils avoir l’audace de venir ?", estime Prisca Thevenot. Pour autant, "ils peuvent venir", car ce sont des élus et des représentants. "Je ne comprendrai pas qu’ils aient l’audace de venir !"
Hommage aux victimes du Hamas : des familles demandent à Macron "d'interdire" la présence de la @FranceInsoumise @priscathevenot : "Je ne comprendrais pas qu’ils aient l’audace de venir" pic.twitter.com/ORQhDWfU5l
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