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Agriculteurs : "On ne veut pas de la CGT à nos côtés !" affirme Arnaud Gaillot, président des JA

Par Aurélie Giraud

Arnaud Gaillot, président des Jeunes Agriculteurs, était “L’invité politique” sur Sud Radio.

Arnaud Gaillot Agriculture
Arnaud Gaillot, interviewé par Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio, le 26 janvier 2024, dans “L’invité politique”.

Alors que l'on compte près de 100 points de blocages d'agriculteurs en France, Arnaud Gaillot a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.

Jeunes Agriculteurs : "On ne veut pas de la CGT à nos côtés !"

La CGT appelle ses militants à rejoindre les agriculteurs mobilisés et à élargir le mouvement. "On ne veut pas de la CGT à nos côtés !" affirme Arnaud Gaillot. "On ne s'est jamais ralliés à des mouvements sociaux, on n'a jamais profité d'autres mouvements sociaux pour aller expliquer notre désarroi. Donc pour l'instant, il n'est pas question que la CGT se rallie à nous". Pour le président du syndicat des Jeunes Agriculteurs, "apolitique et indépendant", "on n'est pas sur les mêmes combats, ou les mêmes enjeux. Il n'est pas question qu'on mélange les sujets. Si c'est une stratégie de division, de noyer le sujet, ça ne m'intéresse pas".

Arnaud Gaillot estime "qu'il y a une récupération politique". "On dit à nos adhérents de ne pas aller au populisme, au facile. La crise qui est face à nous est complexe. Celui qui va venir vous raconter sur votre point de blocage ou sur des télés que grâce à lui tout va s'arranger du jour au lendemain, c'est faux. Tous ceux qui parlent sont des politiques depuis des années. Pourquoi auraient-ils des recettes miracles du jour au lendemain ? Qu'ont-ils fait depuis ces années pour l'agriculture ? Rien !" dénonce l'agriculteur.

"Monter sur Paris est une des actions possibles"

L'heure est grave pour le gouvernement alerte Arnaud Gaillot. "Il ne faudrait pas tomber dans le pourrissement de la situation". Que le gouvernement délivre un "message de désintérêt ou qu'il n'assumerait pas sa responsabilité". "Ça fait plus de 10 ans qu'on alerte ce gouvernement, en disant que s'ils continuent dans cette trajectoire, on va finir dans le mur, au clash". Si l'agriculteur "n'espère pas" l'explosion, "le risque est que les gens n'aient plus rien à perdre. Il faut que le gouvernement accepte de reculer sur certaines mesures".

Paris sera-t-elle bloquée ? "À l'heure où l'on parle, il n'y a pas de mot d'ordre national pour rentrer dans Paris" assure Arnaud Gaillot. "C'est bloqué autour de Paris car nos syndicats régionaux et départementaux d'Île-de-France sont entrés en action depuis ce matin". "Depuis 3-4 mois qu'on est en mobilisation, s'ils ne sont pas capables ce soir d'être au rendez-vous, ça veut dire qu'ils n'ont pas compris et qu'il faudra monter d’un cran". "Monter sur Paris est une des actions possibles, mais on décidera ensemble, collectivement".

 

"Des jeunes agriculteurs n'ont pas touché les aides de l'État un an après leur installation"

12.000 jeunes agriculteurs s'installent chaque année, trop peu pour permettre la succession et le remplacement. "La moitié des agriculteurs d'ici 10 ans partiront en retraite, il en faut au moins 20.000 par an" confirme Arnaud Gaillot. Le syndicat des Jeunes Agriculteurs "se bat pour améliorer l'installation des jeunes, pour perfectionner les aides à l'installation et les mesures de transmission".

"Des jeunes agriculteurs qui se sont installés il y an un an n'ont toujours pas touché leur aide à l'installation !" dénonce-t-il. "Quand l'État vous réclame de l'argent, il n'attend pas un an pour venir le chercher". "Ils ont contracté des prêts à court terme auprès des banques pour avancer l'aide. Ils doivent les rembourser mais ils n'ont toujours pas touché les aides de l'État. Pour certains ça représente 40.000 euros. C'est un vrai sujet, c'est dramatique".

 

 

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h30 dans le Grand Matin Sud Radio avec Jean-Jacques Bourdin

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