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Budget 2025 : "C'est un budget de pompier !" affirme Thierry Breton

Par Aurélie Giraud

Thierry Breton, ancien Commissaire européen et ancien ministre, était “L’invité politique” sur Sud Radio.

Thierry Breton Budget 2025
Thierry Breton, interviewé par Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio, le 11 octobre 2024, dans “L’invité politique”.

Au lendemain de la présentation du budget pour 2025, Thierry Breton a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.

"C'est un budget de pompier, on colmate les brèches"

Le budget 2025 a été présenté jeudi 10 octobre par le gouvernement. Le déficit annoncé est de 6%. Y a-t-il eu il y a un an mensonge d'État ? "On ne peut pas dire ça, car un budget se construit en fonction des prévisions et des rentrées" explique Thierry Breton. Mais il tient à préciser que "6% de déficit, ça veut dire qu'on dépense 180 milliards d'euros de plus que ce qu'on gagne. Depuis 1981, avec l'arrivée de François Mitterrand au pouvoir, tous les ans, la France dépense 57 milliards de plus que ce qu'elle gagne. 60 milliards en gros multipliés par 60 ans, vous avez la dette d'aujourd'hui".

"Tous ces déficits qui s'accumulent année après année se transforment en dette". "La moyenne de la dette de la France depuis 1980, c'était 57 milliards. Aujourd'hui on est à 150 milliards". "Ça va durer jusqu'à quand ? C'est la question qu'il faut que les Français se posent, et pas dire quelle rustine on va mettre". Thierry Breton dénonce "un budget de pompier. On colmate les brèches ! Pour nous dire que l'année prochaine on fera 5% de déficit. Ça fait encore 150 milliards de plus. Depuis 60 ans, on est sur un rythme de trois fois plus".

"Il va falloir dissoudre tous les ans l'Assemblée nationale car on a un budget difficile ?"

"La seule question qui vaille n'est pas d'intervenir en pompier tous les ans avec un psychodrame" estime Thierry Breton. "On nous a expliqué qu'il a fallu dissoudre l'Assemblée nationale pour affronter un moment difficile en septembre parce que le budget allait être très difficile. Mais c'est tous les ans que le budget va être difficile ! Il va falloir que tous les ans on dissolve l'Assemblée nationale, parce qu'on aura un budget toujours plus difficile ? Non. Il faut désormais qu'on se pose la question de comment on fait pour vivre ensemble, pour baisser la dépense de l'État. Pour revoir les dépenses structurelles, pour sortir de ce mythe français de 1981".

Thierry Breton a réduit le déficit lorsqu'il a été ministre de l'Économie et des Finances de 2005 à 2007. "Surtout la dette ! Avec Jean-François Copé, on a baissé de 3 points de PIB. C'est la seule fois où on a baissé la dette. Mais on avait une politique qui était résolue". "On est passé de 67% de dette à 64%. 3 points de PIB, c'était énorme. C'était pour démontrer que si on a une politique, on peut le faire". "j'ai alerté Emmanuel Macron cet été" affirme Thierry Breton. "Je lui ai dit attention, le budget va être difficile. Ça va être un sujet majeur pour la rentrée".

"Tous les partis politiques ont proposé des augmentations de dépenses plutôt que des économies"

"Les bras m'en sont tombés de Bruxelles !" confie Thierry Breton. "On nous a expliqué qu'il fallait dissoudre l'Assemblée nationale parce qu'il n'y avait plus de majorité pour supporter la discussion légitime sur ce qu'il faut faire pour remettre la France sur les rails". Et "pendant la campagne des élections législatives, tous les partis politiques, y compris ceux qui sont dans la coalition, n'ont pas mis sur la table les économies structurelles à faire". "De LFI au RN, et tous les autres partis, sont venus avec des dépenses supplémentaires". "On a raté, une fois de plus, un moment peut-être court, mais où on avait l'occasion d'expliquer aux Français ce qui se passe et de discuter ensemble de la vision".

Le ruissellement n'a pas marché. "C'est structurel !" assure Thierry Breton. Pour savoir "comment on en est arrivé là", il faut faire "un retour en arrière". "En 1974, la dette de la France est de 14,5% par rapport au PIB. Après les deux chocs pétroliers, la dette monte jusque 21%. Quand Mitterrand arrive au pouvoir, la dette est de 21% et quand il part après deux septennats, la dette est à 53%. Comment on a fait pour augmenter de 30 points de PIB ? Parce que Mitterrand va découvrir la dette et l'usage de la dette pour un usage politique". "On a fait croire aux Français qu'on était dans une troisième voie, la voie française. On pouvait travailler moins et maintenir un niveau de prestation sociale très élevé. Comment on a payé tout ça ? Par la dette".

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h30 dans le Grand Matin Sud Radio avec Jean-Jacques Bourdin

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