"Sentiment de submersion migratoire" évoqué par François Bayrou, négociations sur le budget entre le PS et le gouvernement : Philippe Brun a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.
"Au PS, nous souhaitons que les négociations reprennent"
Philippe Brun fait partie des 14 parlementaires choisis pour siéger jeudi 30 janvier dans la commission mixte (CMP) dédiée à l’élaboration du budget 2025. Après les propos de François Bayrou sur le "sentiment de submersion migratoire", le PS a décidé de suspendre ses négociations sur le budget. "On a suspendu les négociations, parce que nous estimions que les mots n'étaient pas dignes du Premier ministre" explique le député PS. "François Bayrou a déraillé hier, nous l'appelons au sursaut".
"Submersion" migratoire : Le PS va-t-il reprendre les négociations sur le budget ? "François Bayrou a déraillé Nous l'appelons au sursaut. Il y aura des explications ce matin avec @BorisVallaud, (...) et j'espère que les négociations reprendront" déclare @p_brun pic.twitter.com/LHoO0X4p5j
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"Il y aura des explications, je crois, ce matin avec nos présidents de groupe" affirme Philippe Brun. "L'intérêt du pays, c'est que le Premier ministre s'explique, retire ses propos, rassure aujourd'hui les députés et les sénateurs. Et puis qu'on reprenne les négociations pour obtenir un budget pour la France". Le PS "espère que les négociations reprendront, et donc que le Premier ministre va s'expliquer auprès de nos présidents de groupe". "Notre responsabilité, c'est de se mettre autour de la table et de négocier un budget. Il faut que tout le monde soit responsable. Il faut que le Premier ministre le soit également en retirant ces mots qui blessent, inutiles".
"Oui, au PS, nous souhaitons que les négociations reprennent. Nous avons besoin d'un budget pour la France" affirme @p_brun pic.twitter.com/7AKy8ShRn9
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"Pour ne pas censurer, il faut des concessions"
La responsabilité du PS est-elle aussi de ne pas censurer le gouvernement ? "Pour ne pas censurer, il faut des concessions" déclare Philippe Brun. "On ne peut pas avoir un budget qui soit austéritaire, qui fasse du mal aux Français, à nos entreprises, aux classes moyennes, aux classes populaires. Donc il faut qu'on négocie. Les négociations sont en cours. Elles sont interrompues depuis hier, j'espère qu'elles reprendront et que le Premier ministre s'en expliquera". "La balle est dans son camp aujourd'hui, nous voulons que les négociations aboutissent. Elles peuvent aboutir dans l'état actuel des discussions".
"Pour ne pas censurer, il faut qu'il y ait des concessions. La balle est dans le camp du Premier ministre. Les négociations peuvent aboutir dans l'état actuel des discussions" signale @p_brun (PS) pic.twitter.com/XN2NHDXtK7
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Mais le PS censurera "si c'est un mauvais budget". "Il faut faire une balance entre le coût de la censure pour l'économie française et le coût du budget. Si nous pensons que le budget est plus dangereux pour les gens que ne l'est la censure, alors nous censurons le budget sans aucun état d'âme. Si nous pensons qu'il vaut mieux adopter un budget même mauvais, qu'il fasse moins mal aux Français et que c'est mieux que la censure, alors nous ne voterons pas la censure. On est en train d'en discuter".
"Si nous pensons que le coût du budget est plus dangereux que la censure, nous voterons la censure, sans état d'âme" prévient @p_brun (PS) pic.twitter.com/tzx8BbzFKt
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"Le PS doit reparler aux employés et aux ouvriers"
Philippe Brun veut sortir le PS de sa léthargie. Mais comment ? "Le PS est un grand parti qui a progressivement perdu ses électeurs" regrette le député. "C'est un parti qui a une utilité en France. C'est le dernier parti de gauche qui a une telle implantation locale. On est le parti de la gauche du quotidien. On tient 60 % des villes de plus de 40.000 habitants, la moitié des régions et 30% des départements". Mais "le PS est dépourvu d'une véritable ligne politique". "Il faut qu'on retrouve une identité".
"Il faut que maintenant, on s'attaque très fermement à ce qu'on raconte aux ouvriers et aux employés qui ne votent plus pour nous. La gauche a été inventée pour servir des intérêts de classe, pour servir les ouvriers et les employés. Le parti socialiste est le parti des ouvriers et des employés, qui aujourd'hui votent Front National ou s'abstiennent". "Il faut faire en sorte qu'ils votent à gauche et qu'on retrouve ces gens-là pour lesquels nous avons été inventés". "Si la gauche perd les ouvriers et les employés, alors elle disparaît, parce qu'elle ne sert plus à rien".
Philippe Brun (@p_brun) veut "sortir le PS de sa léthargie" : "Le PS est le parti de la gauche du quotidien, mais nous n'avons pas de ligne politique, nous naviguons à vue. Il faut reparler aux employés et aux ouvriers" pic.twitter.com/HNHMq77msP
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" Nous déposerons un texte avec la ligne populaire pour être candidat au Congrès du PS"
Philippe Brun est-il candidat pour diriger le PS lors du prochain congrès ? "Pour être candidat pour diriger le parti, il faut d'abord déposer un texte" rappelle le député. "Quand le congrès s'ouvrira, on déposera avec mes amis un texte qui s'appelle 'la ligne populaire'. Où on explique notre programme pour retrouver les ouvriers et les employés. Et faire du PS un parti qui est capable de gagner la prochaine fois et de battre l'extrême droite".
Philippe Brun espère que le prochain congrès aura lieu avant juin. "Parce qu'il faut qu'on l'ait avant une potentielle dissolution qui verrait probablement, si elle avait lieu aujourd'hui, la victoire de l'extrême droite". "Si on veut être prêts avant la dissolution, le PS doit se mette à travailler sur un vrai programme crédible qui parle aux vrais problèmes des gens avant cette potentielle dissolution".
"Nous déposerons un texte avec la @lignepopulaire pour être candidat au Congrès du PS" révèle @p_brun pic.twitter.com/CDm8GtzW9K
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