L'allocution d'Emmanuel Macron, la censure du gouvernement, le budget... Sarah Knafo a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.
Allocution d'Emmanuel Macron : "le talent de parler pour ne rien dire"
Emmanuel Macron, le 5 décembre 2024, s’est adressé aux Français à 20 heures à la suite de la censure historique du gouvernement Barnier. Sarah Knafo, députée européenne Reconquête, a évidemment écouté le Président. Si elle estime que "cette fois il a réussi à faire court", l’élue souligne qu’il a "le talent de parler pour ne rien dire". "Il a fait une émission pour encore une fois nous dire qu’il ne prenait pas en compte ce que le reste de la classe politique avait pu dire, que tout le monde était coupable à part lui" et, surtout, qu’il "ne démissionnerait pas". Une annonce qui n’est pas une surprise pour l’élue européenne.
Alors que les appels à la démission se multiplient, Sarah Knafo juge que "c’est du cirque". Et surtout, que ça n’arrivera pas. "Il est du genre à nous dire 'il peut y avoir un million de personnes devant l’Elysée, je resterai là !'"
Finalement, selon elle, alors que les partis voulaient écarter Emmanuel Macron, il l’ont "remis au centre du jeu". C’est en effet au Président de nommer le prochain Premier ministre, ce qui en fait de fait le maître du jeu politique. "C’est lui qui a toutes les cartes en main."
La censure était une "arme nucléaire"
Sarah Knafo critique de plus la stratégie du Rassemblement National qui avait en main une "arme nucléaire", à savoir la possibilité de faire tomber le gouvernement. Or, cette arme n’est pas censée être utilisée, ce que pourtant le RN a fait. "Et quand vous utilisez l’arme nucléaire, qu’est-ce qu’il reste ? Il reste un champ de ruines".
"Ce que je veux, c’est une nouvelle élection présidentielle", affirme Sarah Knafo. Mais elle n’aura pas lieu avant 2027, puisqu’Emmanuel Macron a affirmé qu’il terminerait son mandat. "On doit attendre la prochaine élection présidentielle pour changer radicalement de bord", juge l’élue du parti d’extrême-droite Reconquête.
"Les LFI sont beaucoup plus heureux que les députés du RN"
Qui est le grand gagnant de cette séquence politique historique ? Sans doute pas Macron, mais pas non plus Marine Le Pen, selon Sarah Knafo. C’est "incontestablement" Jean-Luc Mélenchon. "D’ailleurs, vous voyez bien que les LFI sont beaucoup plus heureux que les députés du RN, ils jubilent sur les plateaux." Et pour cause : la motion de censure adoptée est celle de LFI, votée avec les voix du RN, et non l’inverse.
La députée européenne est sans appel : "toute la classe politique est responsable de ce chaos". Mais pour elle, "le vrai débat au sein du peuple français c’est ‘on en peut plus de leur chaos’" et de leur incapacité à se mettre d’accord. "Est-ce que c’est normal qu’aucun parlementaire n’ait demandé un budget à l’équilibre ?"
"C’est pas en taxant les rares qui marchent encore qu’on arrivera à quoi que ce soit"
Concernant le budget, ou plutôt le projet qui a été censuré, Sarah Knafo juge que Michel Barnier n’a pas demandé des "efforts" mais des "sacrifices". Et elle est claire : il ne faut demander "aucun" sacrifice aux grandes entreprises ou aux grandes fortunes. "Je suis une adepte du travail et je suis une adepte de la liberté économique", explique la députée européenne. "C’est pas en taxant les rares qui marchent encore qu’on arrivera à quoi que ce soit."
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