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"C'est possible qu'Elon Musk devienne un génie du mal" affirme Fabrice d'Almeida

Par Aurélie Giraud

Fabrice d'Almeida, historien et auteur de "Génies du mal" (Plon), était “L’invité politique” sur Sud Radio.

Fabrice d'Almeida Elon Musk
Fabrice d'Almeida, interviewé par Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio, le 24 janvier 2025, dans “L’invité politique”.

Dans son livre Génie du mal, Fabrice d'Almeida mène une enquête au plus près de la noirceur humaine et rappelle que "les salauds font aussi l'histoire". "C'est un peu en théorie les gentils qui font l'histoire. Et en fait, quand on creuse un peu, on se rend compte que les salauds, les vrais méchants, les durs, les tueurs, les massacreurs comme Hitler font aussi l'histoire". Quid de Donald Trump ou Elon Musk ? Fabrice d'Almeida a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.

"C'est possible qu'Elon Musk devienne un génie du mal"

Nous vivons un moment d'histoire à travers Elon Musk et Donald Trump. "Nous vivons un moment très dangereux" estime Fabrice d'Almeida. Selon l'historien, "c'est possible que Musk devienne un génie du mal". "Ce sont des gens comme les autres" explique-t-il. L'histoire prend l'exemple des viols de Mazan. "Ce n'est pas des monstres particuliers. Mais à un moment donné, ils font des actes monstrueux".

"Il y a une dérive qui pousse les gens à adopter des conduites terrifiantes pour le profit, la jouissance, ou le plaisir de la violence. Et ils vont ramener derrière eux plein de gens". "Ce qui est le plus effrayant chez les génies du mal, c'est qu'ils arrivent à manipuler les autres. Ils arrivent à pousser des gens à se mettre derrière eux et à accomplir, comme eux, des choses monstrueuses".

"Hitler est le plus grand génie du mal, il était national-socialiste"

Tout se télescope dans l'histoire. Elon Musk affirme qu'Hitler n'était pas d'extrême-droite mais socialiste. "Il était national-socialiste, il ne faut pas se tromper !" précise Fabrice d'Almeida. "Il n'était pas socialiste au sens premier du terme. Puisqu'il construit son idéologie contre le socialisme, c'est-à-dire contre le communisme. Il se bat aussi contre les socialistes allemands, les 'sozis'". "Le socialisme c'est la lutte de classes. Le national socialisme, c'est la lutte des races".

"Il considère qu'il y a un conflit dans les sociétés entre la grande race nationale dominante, les Aryens, et les races minoritaires, c'est-à-dire les Juifs, les Tziganes et les Slaves". "Leur obsession, c'est la pureté de la race. C'est ce qui va permettre de faire du national socialisme, c'est-à-dire une fusion, une société unie derrière son chef, derrière son Führer, derrière celui que nous considérons comme le monstre absolu, c'est-à-dire Adolf Hitler. Adolf Hitler est le plus grand génie du mal" estime Fabrice d'Almeida.

"Elon Musk n'a pas les mêmes délires obsessionnels, raciaux, qu'Hitler"

Lors de l'investiture de Donald Trump, Elon Musk a tendu la main, dans un geste ressemblant au salut nazi. Mais il s'en défend. "Est-ce qu'on a besoin de ça pour réfléchir sur Elon Musk ?" interroge Fabrice d'Almeida. "Non. On est dans une autre époque, un autre moment". Pour lui, "Elon Musk n'est pas quelqu'un qui a les mêmes délires obsessionnels, raciaux, qu'Hitler". "Mais Musk est intéressant pour nous aujourd'hui, parce qu'il pose la question du travail et de ses limites". "Comme patron, il est celui qui trouve que les ouvriers ne travaillent pas assez".

"Elon Musk estime qu'on devrait tous travailler sur le modèle des ouvriers chinois. Vivre dans nos usines, manger dans nos usines, se marier dans l'usine, ne penser qu'au travail. Parce que Musk est obsédé par le travail et le profit" dénonce Fabrice d'Almeida. "Et l'autre chose qui est intéressante, c'est que Musk est obsédé par l'idée que chacun doit pouvoir être son propre média". Pour lui, "tout doit se passer uniquement sur les réseaux sociaux, là où chacun peut s'exprimer. Et donc, d'une certaine manière, il dynamite aussi l'idée qu'il puisse avoir un consensus et une vérification sur l'information".

"Il y a toujours une espèce de révisionnisme"

Dans son livre, Fabrice d'Almeida raconte l'histoire d'Élisabeth Báthory au début du XVIIe siècle. "Cette comtesse hongroise richissime a la hantise de vieillir. Persuadée que le sang des jeunes femmes sur sa peau la fait rajeunir, elle va tuer entre 200 et 500 jeunes femmes avec l'idée de prendre des bains de sang. Elle sera jugée avec ses complices lors d'un procès fait par le roi Hongrie".

"Aujourd'hui des gens mettent en cause le procès. Il y a toujours une espèce de révisionnisme" déplore Fabrice d'Almeida. "On n'arrive pas à croire que le mal puisse avoir une forme aussi violente et brutale". "Il y aura toujours quelqu'un un jour pour dire que Hitler, finalement, il avait ses raisons. On le fait déjà pour plein d'autres tyrans qui ont massacré des tonnes de gens. Il n'y a jamais eu de procès de Mao. Alors qu'on estime que c'est entre 50 et 80 millions de morts".

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h30 dans le Grand Matin Sud Radio avec Jean-Jacques Bourdin

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