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CETA : "Je voterai contre", assure Bruno Retailleau

Par Jean Baptiste Giraud

"Nous serons une très grande majorité, dans mon groupe, à voter contre" le CETA au Sénat selon Bruno Retailleau, sénateur de Vendée et président du groupe LR au Sénat. Il était “L’invité politique” sur Sud Radio. 

Bruno Retailleau Bardella
Bruno Retailleau, interviewé par Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio, le 21 mai 2024, dans “L’invité politique”.

Le vote sur l'accord de libre-échange CETA, la panique face au déficit public, la guerre contre la drogue... Bruno Retailleau a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.

 

 

CETA : "Nous serons une très grande majorité, dans mon groupe, à voter contre"

Jeudi 21 mars 2024, le Sénat va devoir se prononcer sur l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada, mieux connu sous l’acronyme CETA. Un accord qui a été négocié en 2008 et adopté en 2016, et qui est désormais remis en cause sur fond de crise de l’agriculture. "Bien sûr, je voterai contre", affirme Bruno Retailleau, sénateur LR de Vendée. "Et nous serons une très grande majorité, dans mon groupe, à voter contre."

 

 

Ce vote d’opposition est justifié par le sénateur par le fait qu’aujourd’hui, "on ne peut plus importer des pratiques, des molécules, en l’occurrence du Canada, qu’on interdit pour nos agriculteurs". L’agriculture française, analyse Bruno Retailleau, est désormais soumise au même problème que celui qui a conduit au démembrement de l’industrie française : "très peu de règles, un laisser-faire, au niveau des frontières extérieures européennes" qui s’opposait à une "suradministration" au sein de l’UE. "L’industrie française, est morte de cela."

Alors qu’on a perdu "le socle" de la production industrielle, "on est en train de perdre, depuis 10 ans, le socle de la production agricole", juge le président du groupe Les Républicains au Sénat.

 

 

CETA : "On n’est plus à l’époque de la mondialisation heureuse"

Le CETA, dont le début des négociations a commencé en 2008, est "un accord daté". "On a changé d’époque. On n’est plus à l’époque de la mondialisation heureuse. C’est le retour de la souveraineté, on l’a vu pendant la Covid !"

Toutefois, l’accord semble être bénéfique pour les agriculteurs. Il y a, par exemple, six fois plus d’exportations de viande bovine de la France vers le Canada que l’inverse. Et il en va de même pour d’autres produits. Aux producteurs qui pourraient être touchés par la suppression de l’accord, "je vais leur dire qu’on exporte très peu de fromage", déclare Bruno Retailleau. "On a atteint nos contingents."
Inversement, "ils n’ont pas atteint, eux, leur contingent", assure le sénateur de Vendée en parlant du Canada. Pour autant, Bruno Retailleau n’est pas contre les traités de libre-échange per. "Il faut les équilibrer." Or, "avec le Canada, on a un rapport de force qui est favorable", le marché européen étant près de dix fois plus grand que le marché canadien. "C’est eux qui profitent de nous, d’abord."

 

Déficit public : "Il y a une panique" du gouvernement

Le président de la République, Emmanuel Macron, a convoqué les chefs de la majorité pour une réunion de crise à l’Élysée, le 20 mars 2024. Le sujet ? Le déficit public de l’année 2023 qui pourrait atteindre 5,3% et serait alors largement plus élevé que les 4,9% attendus. Pour certains, ce serait un aveu de panique de la part de l’exécutif. "Bien sûr qu’il y a une panique." Bruno Retailleau affirme qu’elle est due à "la date du 26 avril 2024". Ce jour-là, "deux grandes agences de notation internationales risquent de dégrader la note française".

 

 

Or, souligne le sénateur, "au Sénat, ça fait des mois et des mois que nous les avons avertis". En particulier, le budget 2023 "était insincère", affirme-t-il. "On nous présentait une croissance à 1,4%, ils le savaient : jamais l’économie française ne ferait 1,4%. Le consensus des grands établissements économiques, c’était autour des 0,8%."

Concernant les économies, revenues largement sur le devant de la scène, elles étaient "fausses", assure le sénateur de Vendée. "C’était, notamment, 14 milliards d’arrêt du bouclier énergétique, qui est une dépense exceptionnelle." Or, analyse-t-il, quand une dépense exceptionnelle est stoppée, ce n’est pas une économie sur le budget.

 

 

Lutte contre la drogue : "Je pense que cette opération coup de poing a des vertus, mais il faudra la tenir dans le temps"

Le gouvernement a vivement été critiqué pour son opération anti-drogue à Marseille, lancée en grande pompe devant les caméras. Dès le départ des autorités et des membres du gouvernement en déplacement, les dealers sont revenus dans les points de deal et ont même moqué l’exécutif sur les réseaux sociaux. Invité de Public Sénat le 20 mars 2024, Bruno Retailleau a mis en avant la dissonance entre les peines encourues, les peines prononcées et les peines effectuées. Il demande un durcissement pour les trois.

Pour autant, le sénateur de Vendée n’est pas favorable à l’envoi de l’armée sur place pour lutter contre les trafics, ce que demandent certains élus. "Je pense que cette opération coup de poing a des vertus, mais il faudra la tenir dans le temps. Si on ne la tient pas dans le temps, ça ne marchera pas", assure-t-il.

Il déclare vouloir "des peines minimales", une "excuse de minorité qui soit abaissée" pour pouvoir condamner plus lourdement les mineurs. "Il faut être dur, avec ces jeunes." Ce qui passerait notamment par "des courtes peines de prison".

 

 

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