Pourquoi Raphaël Glucksmann n'ira-t-il pas débattre sur CNews pendant la campagne des élections européennes ? Le député européen a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.
"CNews a le projet idéologique d'Éric Zemmour"
Raphaël Glucksmann confirme qu'il n'ira pas débattre sur CNews. "Je n'ai pas pris la décision à la légère car je respecte les téléspectateurs de CNews et j'adore la confrontation des idées" précise-t-il. "Mais je n'ai pas eu envie de faire semblant que CNews était une chaîne d'info comme les autres". Pour lui, "CNews est constituée autour d'un projet idéologique, celui d'Éric Zemmour, qui se félicite d'avoir tant contribué au succès de CNews". Pour autant, il n'est "pas pour qu'on interdise CNews". "Ils ont le droit d'être ce qu'ils sont mais moi j'ai le droit de ne pas vouloir cautionner ce projet en m'y rendant comme si de rien n'était. Peut-être que ça me coûtera des voix, qu'ils crachent sur ma famille, mais j'ai des convictions et des principes".
Raphaël Glucksmann rappelle avoir présidé la commission spéciale sur les ingérences étrangères pendant son mandat européen. "J'ai analysé comment certains médias étaient des chambres d'échos des opérations de déstabilisation de nos démocraties. Et j'ai analysé en particulier le cas de CNews en France". Il prend pour exemple la présence sur le plateau d'Anne-Laure Bonnel au lendemain de l'invasion en Ukraine. "Elle travaille pour les intérêts russes, elle est venue à l'antenne expliquer à quel point c'étaient les Ukrainiens qui massacraient et étaient responsables de l'invasion de leur pays". Ou encore l'épisode des punaises de lit et "l'opération de déstabilisation menée par des agents russes qui ont tagué sur les murs de Paris des étoiles de David au lendemain du 7 octobre. Pour créer une atmosphère de guerre civile en France entre Juifs et Arabes". "CNews s'est fait l'immense chambre d'écho de cette opération de déstabilisation".
.@rglucks1 : "@CNEWS n'est pas une chaine comme les autres. Elle a le projet idéologique de @ZemmourEric. Je ne veux pas interdire la chaine, mais j’ai le droit de ne pas y aller et d’avoir des principes" pic.twitter.com/RvMcHQcjOw
— Sud Radio (@SudRadio) March 20, 2024
"Vladimir Poutine est un guerrier et il va aller jusqu'au bout de sa guerre"
Emmanuel Macron aurait proposé une trêve entre l'Ukraine et la Russie pendant la durée des Jeux Olympiques (JO). "Tout ce qui permet qu'il n'y ait pas une tempête de bombes sur l'Ukraine est bon à prendre" reconnaît Raphaël Glucksmann. Mais il assure ne faire "aucune confiance à Vladimir Poutine". "On s'est fait rouler dans la farine pendant 20 ans par cet homme". "C'est un guerrier et il va aller jusqu'au bout de sa guerre" estime-t-il. Pour lui, "l'aide à la résistance ukrainienne n'est pas simplement un acte de solidarité vis-à-vis d'un peuple qui se bat pour sa liberté, mais un acte d'autodéfense des Européens".
JO 2024 : y aura-t-il une trêve olympique en Ukraine ? Poutine se dit prêt à en discuter@rglucks1 : "Pourquoi pas, mais je ne fais absolument aucune confiance à Vladmir Poutine. C'est un guerrier, qui ira jusqu’au bout de sa guerre" pic.twitter.com/7u6TEoGuDt
— Sud Radio (@SudRadio) March 20, 2024
"La Russie doit perdre la guerre" affirme Raphaël Glucksmann. "L'Ukraine doit retrouver les frontières internationalement reconnues de 1991. Parce que sinon, ça veut dire qu'il n'y a plus d'ordre en Europe. Ça veut dire que n'importe quel tyran peut décider d'envahir son voisin pour choper des territoires". "Et le message qui serait envoyé aux Chinois et aux Turcs serait le message d'une faiblesse. Je n'en peux plus de notre faiblesse !" "Quand les tyrans sentent que vous êtes faibles, ils deviennent de plus en plus agressifs et vous marchent dessus". "On s'est laissé marcher dessus pendant des années. Il faut arrêter d'être faibles".
.@rglucks1 : "La Russie doit perdre la guerre. Nous ne devons pas envoyer un signe de faiblesse aux turcs et aux chinois. Quand les tyrans sentent que vous êtes faibles, ils deviennent agressifs et vous marchent dessus. Il faut arrêter d'être faible !" #Ukraine pic.twitter.com/z6xqQGfzHX
— Sud Radio (@SudRadio) March 20, 2024
"Rien ne semble pouvoir guérir Jean-Luc Mélenchon de ce Poutino-pacifisme"
Jean-Luc Mélenchon a affirmé que "Monsieur Poutine est un chef d'État qui fait ce qu'il croit être son devoir, comme nous-mêmes nous faisons ce que nous croyons être notre devoir. Il faut parler de la paix. Voter pour nous, c'est voter pour la paix". "Rien ne semble pouvoir le guérir de ce Poutino-pacifisme" déplore Raphaël Glucksmann. "Voilà pourquoi on a des listes différentes aux élections européennes. Nous n'avons pas la même vision de l'Europe, ses déclarations viennent le souligner une fois de plus".
"Je comprends la paix, mais qu'est-ce qui nous apportera la paix ? C'est ça l'enjeu" estime Raphaël Glucksmann. "Est-ce que la paix, c'est la soumission aux tyrans ? C'est de renier les frontières de l'Ukraine ? Est-ce que la paix, c'est la capitulation ?" interroge-t-il. Jean-Luc Mélenchon "n'est pas le seul" à se soumettre au tyran regrette le député européen. "On a perdu la foi dans la démocratie. On se sent tellement faibles que la seule chose à laquelle on aspire, c'est le repos". Mais "je veux redonner foi aux citoyens dans nos systèmes politiques. Non, l'Europe ne rime pas avec impuissance. Nous sommes forts mais il faut qu'on en ait conscience".
Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) réclame la paix@rglucks1 : "Rien ne semble pouvoir le guérir de ce poutino-pacifisme. C’est bien la raison pour laquelle nous avons des listes différentes" pic.twitter.com/DWiQWWT8Ul
— Sud Radio (@SudRadio) March 20, 2024
Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h30 dans le Grand Matin Sud Radio avec Jean-Jacques Bourdin
Cliquez ici pour écouter "L’invité politique"
Toutes les fréquences de Sud Radio sont ici !