Les taxes douanières de Donald Trump, la reconnaissance de l'État de Palestine, les ZFE, l'élection du Premier secrétaire du Parti socialiste... Boris Vallaud a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.
Guerre des taxes : Donald Trump "essaye de donner rétrospectivement du sens politique, économique, à des déclarations à l’emporte-pièce"
Donald Trump a suspendu les taxes douanières qu’il venait d’annoncer, sauf pour la Chine, dans une volte-face inattendu. L’annonce a même parfois pris de court sa propre administration. Ce n’est que "la dernière vote-face", affirme Boris Vallaud, député des Landes et Président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale. "On n’est pas à l’abri d’une nouvelle annonce fracassante, désordonnée, compulsive…" Selon le député, Donald Trump "essaye de donner rétrospectivement du sens politique, économique, à des déclarations à l’emporte-pièce". Le comportement est "inquiétant", selon Boris Vallaud. "La guerre commerciale qu’il avait été annoncée, qui a l’air d’être provisoirement remisée, aurait eu des conséquences extrêmement importantes sur l’économie mondiale."
"L’Europe a aussi le devoir de protéger son marché intérieur"
L’Europe pourrait être une victime collatérale de la guerre commerciale, même si elle restait cantonnée à la Chine. La fermeture, de facto, du marché américain pourrait pousser les géants chinois à inonder le marché européen. "Il y a un risque", confirme le député des Landes. C’est notamment "une des inquiétudes des acteurs européens" du textile, assure-t-il.
"L’Europe a aussi le devoir de protéger son marché intérieur, de ne pas être ‘l’idiot utile du village global’." Comment faire ? "il y a bien des outils". Négociation, frais de douanes, mesures non-tarifaires… "il y a en tout cas la nécessité pour l’Union européenne de se faire respecter" que ce soit pas les États-Unis ou les autres partenaires commerciaux.
"Voilà longtemps que nous demandons la reconnaissance de l’État palestinien"
Emmanuel Macron a annoncé le 9 avril 2025 que la France allait reconnaître officiellement l’État palestinien en juin 2025. Une demande de longue date d’une partie de la classe politique, notamment la gauche, qui confirme et conforte la position française historique d’une solution à deux États. "Voilà longtemps que nous demandons la reconnaissance de l’État palestinien", rappelle Boris Vallaud qui reconnaît néanmoins "l’avancée" d’Emmanuel Macron. "Il le faut."
"Si nous plaidons, et c’est la cas du président de la République, et c’est le cas des socialistes, pour une solution à deux États, il faut la reconnaissance des deux États." Mais il faut également soutenir le plan de reconstruction de Gaza en cours de discussion entre certains États arabes, complète le député. "Nous ne devons avoir qu’un camp, celui de la paix."
La reconnaissance de l’État palestinien doit également s’accompagner de la reconnaissance de l’État israélien, notamment de la part de certains pays arabes qui ne l’ont toujours pas reconnu. "La solution à deux États, la formule en elle-même en est le résumé, c’est deux États."
"Aujourd’hui, l’État se planque : soit il recule sur les ZFE, soit il recule sur les mesures sociales"
La question des ZFE (Zones à Faibles Emissions) continue de diviser la classe politique. Alors que certains veulent les supprimer purement et simplement, le gouvernement semble pencher pour des ZFE maintenues mais uniquement à Paris et Lyon. "Il y a un sujet sanitaire" sur les ZFE, rappelle Boris Vallaud. "Il y a 40.000 morts prématurées chaque année." La mesure est donc sanitaire, mais le député socialiste demande à ce qu’elle soit également "sociale".
"On ne peut pas tenir à la périphérie d’un certain nombre de villes des Françaises et des Français qui n’ont pas les moyens de changer leur véhicule."
"Ce que nous proposons, nous, c’est qu’aux ZFE corresponde un effort important" pour aider les Français à acheter des voitures électriques. "Aujourd’hui, l’État se planque : soit il recule sur les ZFE, soit il recule sur les mesures sociales", analyse Boris Vallaud.
Municipales 2026 : "il n’y aura pas d’accord national" avec LFI
L’année 2026 sera marquée par les élections Municipales dans une majorité de communes françaises. Le Parti Socialiste fera-t-il des alliances au niveau national avec La France Insoumise ? "Je crois que la réponse a été donnée : non, il n’y aura pas d’accord national", déclare le Président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale.
"Moi, ma proposition, c’est celle de l’unité de tous les socialistes"
Le Parti socialiste se prépare par ailleurs à élire son Premier secrétaire, en amont et en prévision de la Présidentielle de 2027. Boris Vallaud est un des candidats à ce poste et rappelle que "le Parti socialiste est un grand parti démocratique". "On a un grand rendez-vous démocratique : le Congrès."
"Moi, ma proposition, c’est celle de l’unité de tous les socialistes", explique le candidat car "nous n’avons plus beaucoup de désaccords". Il demande que les efforts soient tournés vers les Municipales et vers la Présidentielle. Et pour ce faire, "nous devons d’abord nous unir, mettre le Parti socialiste au travail".
Boris Vallaud : "Je lance la proposition de rendez-vous de l’unité"
Afin de réussir ce challenge, alors que, comme il l’explique, "il y a six propositions sur la table" Boris Vallaud propose un "rendez-vous de l’unité". "Retrouvons-nous, rencontrons-nous, discutons, formulons cette promesse, pour notre parti, du meilleur, c’est-à-dire de la mobilisation générale pour les idéaux auxquels on croit."
"Je lance la proposition de rendez-vous de l’unité."
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