Coupe du monde de rugby, sport à l'école, violence dans les stades, port du voile dans les pratiques sportives : Amélie Oudéa-Castéra a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.
Rugby : "Je ne demande pas l'exclusion de Bastien Chalureau" de la coupe du monde
Déjà une première polémique à 5 jours du match d'ouverture de la coupe du monde de rugby contre la Nouvelle-Zélande. Bastien Chalureau, qui remplace Paul Willemse, a été condamné en première instance à 6 mois de prison avec sursis pour violences racistes. Le joueur a reconnu les faits mais nie avoir tenu des propos racistes, il a fait appel. Deux députés LFI réclament son exclusion de l'équipe de France. "Je ne demande pas son exclusion", affirme Amélie Oudéa-Castéra. La ministre explique "avoir échangé par téléphone avec le manager général des Bleus pour comprendre le contexte, la position du joueur sur la situation. Bastien Chalureau maintient sa version des faits. Il reconnaît la violence mais pas les éléments de racisme".
"Les violences sont évidemment toujours un problème et la dimension du racisme est inacceptable", tient à rappeler Amélie Oudéa-Castéra. "Mais le joueur de rugby a fait appel car il nie cette dimension raciste des propos tenus. C'est à la justice de trancher, il est important qu'elle puisse faire son travail sereinement. Je n'ai pas à interférer. Ce travail serein doit être dans le respect de la présomption innocence". La ministre souhaite toutefois rappeler que "quand on porte le maillot de l'équipe de France, les valeurs d'égalité et de fraternité sont essentielles et impératives. On a un devoir d'exemplarité".
Sport à l'école : "Nous voulons une généralisation des 30 minutes quotidiennes à 100% des établissements"
Le sport à l'école est insuffisamment développé. Il est proposé à chaque enseignant de primaire de consacrer 30 minutes d'activité physique par jour, dans le temps scolaire ou périscolaire. "Nous ne sommes pas encore à 100% des écoles", reconnaît Amélie Oudéa-Castéra. "Nous voulons une généralisation à 100%", affirme-t-elle. "10 à 15% des établissements ne sont pas encore rentrés dans la pratique de ces 30 minutes de sport au quotidien. Les professeurs des écoles ont besoin d'être mieux accompagnés. Nous avons désigné des référents pour le déploiement de ces 30 minutes d'activité physique quotidienne. J'ai également mis en place une équipe de France des athlètes. 150 athlètes ont accepté d'aller dans les écoles pour incarner avec les enfants cette pratique du sport".
En 40 ans, les collégiens ont perdu 40% de leur capacité cardio-vasculaire. Et 17% des collégiens français sont obèses. "Les 2h de sport supplémentaires par semaine dans les collèges ne sont pas encore obligatoires", annonce la ministre des Sports. "On s'appuie sur le socle de l'EPS. Les 40.000 professeurs d'EPS aujourd'hui sont bien formés, ils font du très bon travail. Il faut déjà qu'il n'y ait pas de dispenses de ces cours". Ensuite, "il y a ce que peuvent faire les associations scolaires et le sport en clubs". "Nous sommes sur une expérimentation qui a déjà été multipliée par 6 en un an. Pour l'instant, l'expérimentation a besoin d'être renforcée, avec des comités de pilotages territoriaux".
Violence dans les stades de foot : "Le gouvernement n'a jamais fait autant que dans les derniers mois"
Une famille de supporters de l'Olympique de Marseille a été agressée lors du match de Ligue 1 à Nantes vendredi 1er septembre. Le FC Nantes a indiqué qu'il allait porter plainte. "J'ai voulu dire mon indignation et mon soutien total à la famille en réagissant ce week-end", assure Amélie Oudéa-Castéra. "C'est totalement inacceptable. Je me suis félicitée que la Ligue de foot professionnelle se soit saisie de l'affaire avec la commission de discipline".
La violence dans les stades de foot ne diminuent pas, souligne Jean-Jacques Bourdin. "Notre équipe gouvernementale n'a jamais fait autant que dans les derniers mois pour éradiquer la violence dans les stades", se défend la ministre. "Dans le cadre de la loi olympique et paralympique, nous avons fait passer une disposition qui pose une interdiction judiciaire de stades automatiques désormais pour les auteurs de faits de violence. Ou de propos discriminatoires ou incitatifs à la violence". "Ma feuille de route est très ambitieuse et déterminée pour qu'on éradique les choses".
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