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Désinformation : "La Russie pourrait s'en prendre aux élections européennes" pour Jean-Noël Barrot

Par Aurélie Giraud

Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de l'Europe, était “L’invité politique” sur Sud Radio.

Jean-Noël Barrot
Jean-Noël Barrot, interviewé par Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio, le 11 juin 2024, dans “L’invité politique”.

Alors que la France accueille lundi 26 février une vingtaine de chefs d'États pour une conférence de soutien à l'Ukraine, en guerre depuis deux ans avec la Russie, Jean-Noël Barrot a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.

"La Russie pourrait s'en prendre aux élections européennes"

"L'objectif de cette réunion à l'Élysée est de prendre acte du régime de Poutine", précise Jean-Noël Barrot. "Nous sommes à un nouveau tournant, deux ans après. Depuis quelques mois, à la fois sur le champ de bataille, mais aussi dans d'autres champs comme l'espace informationnel, le cyberespace, la position de Vladimir Poutine s'est durcie. Désormais, la Russie de Vladimir Poutine cible nos intérêts, avec des campagnes de désinformation qui touchent nos démocraties. Il nous faut donc réagir, et ne surtout pas détourner les yeux, alors que nous entrons dans la troisième année de la guerre".

"Nous avons déjà été victimes de manœuvres qui nous visaient directement, de campagnes de désinformation depuis deux ans", souligne le ministre délégué chargé de l'Europe. "Et singulièrement depuis ces dernières semaines, avec une intention claire : affaiblir le soutien dans l'opinion publique à l'Ukraine et déstabiliser nos démocraties". "Il y a une volonté d'agression très claire de Vladimir Poutine dans des champs qu'on appelle désormais hybrides, c'est-à-dire dans l'information". Les Russes pourraient-ils s'en prendre aux prochaines élections européennes ? "C'est sans doute leur intention, et nous allons y faire échec".

"La Russie a des alliés objectifs en France : le RN, fasciné par Vladimir Poutine"

La Russie a-t-elle des complices politiques en France ? "Elle a des alliés objectifs", affirme Jean-Noël Barrot. Comme "celles et ceux qui refusent de condamner l'agression russe en Ukraine. Ou qui refusent le soutien à l'Ukraine dans les domaines civil, humanitaire et militaire. Ceux qui continuent de miser sur une forme de bienveillance de Vladimir Poutine". Le ministre délégué chargé de l'Europe "pense évidemment au RN. À l'extrême droite qui reste fascinée par Vladimir Poutine". Pour lui, "ils ne rendent pas service à la France. Le combat des Ukrainiens, c'est le nôtre. Ce qui se joue sur la ligne de front en Ukraine, c'est notre existence, notre sécurité et notre liberté". 

"Si l'Ukraine tombe, la ligne de front se déplacera à l'Ouest", prévient Jean-Noël Barrot. "Il faut s'attendre à ce que Vladimir Poutine viole d'autres frontières, les pays baltes, la Pologne. C'est donc l'Union européenne (UE) qui sera touchée directement". Y a-t-il un risque d'envahissement de l'Europe ? "Si l'Ukraine devait tomber, et nous ferons tout pour que ça ne se produise pas, c'est en UE que les combats se poursuivront". "Les Ukrainiens se battent et tombent pour nous, pour la sécurité du continent européen". "Il faut poursuivre le soutien massif à l'Ukraine et l'inscrire dans la durée. Démontrer que nous sommes là sur le long terme".

"Nous ne sommes pas en guerre, nous sommes en résistance"

Quel durcissement pourrions-nous montrer au monde face à Poutine ? "À l’heure qu’il est, l'important est de répondre à la demande des Ukrainiens de leur fournir de l'armement. Nous voulons que cet armement soit dans la mesure du possible européen. En parallèle, nous devons continuer à sanctionner les intérêts russes et asphyxier la Russie de Vladimir Poutine", explique Jean-Noël Barrot. "Les discussions qui auront lieu ce soir seront peut-être l'occasion de franchir cette nouvelle étape dans la résistance au régime de Vladimir Poutine". "Nous ne sommes pas en guerre, nous sommes en résistance".

Y a-t-il un risque de nouvelle guerre mondiale ? "Nous avons un ordre international fondé sur le droit et sur le principe du respect des frontières", constate Jean-Noël Barrot. "Nous ne voulons pas d'un ordre international fondé sur la force. C'est la raison pour laquelle il faut résister à cette tentative impérialiste. Si Vladimir Poutine devait réussir son pari, tous les dictateurs, les autocrates du monde considéreraient qu'on peut violer les frontières de ses voisins. Ce serait des conflits partout, chacun tentant par la force de devenir le dominateur de ses voisins".

 

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