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Enseignement supérieur : "nous ne sommes pas pour" le revenu minimum étudiant, déclare Sylvie Retailleau

Par Jean Baptiste Giraud

"Quand on a une recherche de qualité, derrière, c’est la garantie d’un enseignement de très haut niveau" selon Sylvie Retailleau, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Elle était “L’invitée politique” sur Sud Radio. 

Sylvie Retailleau interviewée par Jean-Marie Bordry sur Sud Radio, le 16 août 2024, dans “L’invité politique”.

Les résultats du classement de Shanghai des universités, la qualité de l'enseignement supérieur en France, le revenu universel pour les étudiants... Sylvie Retailleau a répondu aux questions de Jean-Marie Bordry.

Classement de Shanghai des universités : "On peut être fiers de nos universités"

Dans le dernier classement de Shanghai sur les meilleures universités du monde, les universités françaises s’améliorent. La France peut même se targuer d’avoir une université, Paris-Saclay, dans le top 15, à la 12e place et à la première au niveau de l’Europe continentale (le Royaume-Uni surpassant la France). "On peut être fiers de nos universités", souligne Sylvie Retailleau, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Elle rappelle en outre que l’université est "dans le top 20 depuis 2020" et que la France a 4 universités "dans le top 100". Ces résultats sont dus "à nos chercheurs, nos enseignants-chercheurs et toutes les équipes qui les entourent". Mais, surtout, "au travail à long terme". "Parce que la recherche c’est un travail de long terme."

Le "bond en avant" des universités françaises se confirme. Pour la ministre, c’est le résultat d’une "stratégie que l’on mène depuis plusieurs années qui porte ses fruits". Les "restructurations" ont également joué un rôle dans ce succès, tout comme "le financement, à la fois de France 2030" dont 13 milliards sur 54 milliards d’euros ont été dévoués à l’enseignement et la recherche. "Et puis, la loi programmation recherche." Une loi qui tente d’améliorer l’attractivité de la France pour les chercheurs, explique Sylvie Retailleau, un "point faible de la France". "Il faut continuer à renforcer l’attractivité de la recherche."

"Dire que la recherche s’oppose à l’enseignement et ne montre pas la qualité de l’enseignement supérieur" c'est de la méconnaissance du sujet

Le classement de Shanghai est toutefois décrié, notamment par Libération qui reproche au classement de Shanghai de favoriser et privilégier la recherche au détriment des enseignements dispensés. "C’est l’argument qu’il ne faut pas utiliser", affirme la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

Si "on peut critiquer ce classement de Shanghai" car il n’est pas parfait ni complet, il ne faut pas tout dire. "Il a des plus et des moins." Toutefois, pour Sylvie Retailleau, "dire que la recherche s’oppose à l’enseignement et ne montre pas la qualité de l’enseignement supérieur, c’est peut-être méconnaître ce que veut dire l’enseignement supérieur dans le monde entier".

"Quand on a une recherche de qualité, derrière, c’est la garantie d’un enseignement de très haut niveau."

Coût de la vie étudiante en hausse : "pour un étudiant qui s’inscrit en licence, en 2017 il payait 401 euros, cette année, en 2024, il paiera 278 euros"

Selon l’Unef, qui a publié son dernier baromètre sur le sujet, le coût de la vie étudiante est une nouvelle fois en hausse, de 2,25%. L’Unef accuse le gouvernement de précariser les étudiants. Sylvie Retailleau assure que "ce type d’enquête est important" et qu’elle en tient compte dans son travail. "Mais, évidemment, on n’est pas toujours d’accord ni sur les chiffres ni sur les résultats."

Pour expliquer l’augmentation de la vie étudiante, elle souligne que "les étudiants ne sont pas en-dehors de la société" et qu’ils subissent, de fait, l’inflation. Pour y répondre, "j’ai fait la réforme des bourses" dont la première partie est actée et la deuxième partie est programmée. Cette réforme prévoyait de "mettre 500 millions d’euros pour l’année 2023-2024 sur la table". "Avec une augmentation historique sur les bourses étudiantes, parce que les étudiants en ont besoin."

Elle se félicite en outre d’avoir "pérennisé le repas à un euro" pour tous les étudiants qui en ont besoin. Une mesure que La France Insoumise a tenté d’étendre à tous les étudiants, proposition rejetée par les élus du parti présidentiel en février 2023. Ce repas à 1 euro n’est donc pas pour tous les étudiants, mais ceux qui peuvent en bénéficier "l’obtiennent instantanément en un clic sur le site du Crous". "On vient d’éditer un guide de la Rentrée pour les étudiants qui donne toutes les aides", précise par ailleurs la ministre.

Autre mesure en faveur des étudiants, la baisse des frais d’inscription à l’université. "Depuis 2017, ils ont baissé", assure Sylvie Retailleau. "Pour un étudiant qui s’inscrit en licence, en 2017 il payait 401 euros, cette année, en 2024, il paiera 278 euros." Soit une baisse de 123 euros.

Un revenu universel pour les étudiants de l'enseignement supérieur ? "Nous ne sommes pas pour, je l’ai déjà dit plusieurs fois."

Pour aider les étudiants, certaines communes proposent désormais un revenu minimum étudiant. Un dispositif très local, toutefois, puisqu’il est à l’initiative des collectivités locales. "Je pense que c’est intéressant, et bien, que les communes participent. Parce que quand on a une université, un établissement d’enseignement supérieur, implanté sur le territoire, il faut une implication de la commune, des collectivités territoriales."

Néanmoins, le revenu universel étudiant ne convainc pas la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. "Nous ne sommes pas pour, je l’ai déjà dit plusieurs fois." Elle préfère mieux distribuer les bourses et "mieux aider les étudiants dans le besoin".

Elle explique en outre qu’un tel revenu universel au niveau national signifierait "25 milliards, si vous faites 1.000 euros pour 3 millions d’étudiants". Or, ce montant, "c’est le budget total de mon ministère".

Enfin, "les étudiants sont des adultes", rappelle la ministre qui veut qu’ils prennent "conscience d’un modèle social qui est, finalement, un modèle distributif."

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h30 dans le Grand Matin Sud Radio avec Jean-Jacques Bourdin

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