Son bafouillage à l'Assemblée nationale, les propos de François Ruffin, la destitution d'Emmanuel Macron, Marseille... Sébastien Delogu a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.
Sébastien Delogu revient sur son bafouillage à l'Assemblée nationale : "J’étais juste un peu fatigué, j’ai écorché juste un mot"
Depuis lundi 9 septembre 2024, une polémique a enflé, portée par la droite et l’extrême-droite concernant le député LFI Sébastien Delogu qui a eu du mal à lire un texte. Plusieurs élus et personnalités se moquent du député. "J’étais juste un peu fatigué, j'ai écorché juste un mot, après j’ai sauté une phrase et puis, d’un coup, je me suis retrouvé à bafouiller", explique le député invité de Sud Radio. Traité de "racaille" par la droite, il demande "est-ce que M. Ciotti c’est une racaille ?"
Le député LFI rappelle que le président du futur parti UDR a été épinglé pour des emplois fictifs de sa femme ou encore pour des avantages en nature obtenus pour sa mère malade. "Il a réussi à faire 500.000 euros d’économies sur le dos des Françaises et des Français."
"Aujourd’hui, peu importe la manière dont je parle, peu importe la manière dont je vais me comporter, je suis détesté par la droite et l’extrême-droite." Sébastien Delogu affirme que les partis de droite n’aiment pas ce qu’il représente. "Parce que je suis un Marseillais, un enfant des quartiers populaires."
"Toutes les ordures comme Balkany, Odoul, Hanouna, Jean Messiah, ces pourritures-là, des représentants du syndicat de police Alliance… moi, ces gens-là, je n’ai pas le temps pour eux. Moi j’ai le temps pour les gens qui ont envie de travailler et de faire avancer la République."
"Ce que fait François Ruffin, c’est absolument pitoyable, il est tombé bien bas"
François Ruffin, député du groupe Écologiste à l’Assemblée nationale après avoir été membre de la Nupes, a créé une polémique interne au Nouveau Front Populaire (NFP) en affirmant que LFI "abandonne une partie de la population". Le député écologiste reproche à LFI de ne pas s’adresser à toute la population et de faire de l’électoralisme, voire de l’ethnicisation de la politique, ce que semble confirmer Jean-Luc Mélenchon quand il explique qu’il vaut mieux cibler les personnes lors d’un tractage. Pour le député LFI Sébastien Delogu, Jean-Luc Mélenchon veut tout simplement dire que "peut-être, on perd notre temps à aller essayer de convaincre quelqu’un, et il faut plutôt aller chercher les abstentionnistes".
"Ce que fait François Ruffin, c’est absolument pitoyable, il est tombé bien bas. Je pense qu’il va terminer comme notre ami Fabien Roussel." Pour le député des Bouches-du-Rhône, les deux personnalités de gauche tentent d’obtenir des "brevets de respectabilité" en attaquant LFI.
"Ruffin, il dit, il faut parler à la France entière. Mais il est pitoyable ce type. Parce qu’il dit vouloir parler à la France entière, mais quand il y a une marche contre l’islamophobie, il nous dit ‘moi j’ai foot’. Donc ce mec ne parle pas à la France entière."
Drapeau palestinien : Yaël Braun-Pivet, "on aurait dit qu’elle avait vu le diable"
Le député LFI avait créé la polémique en sortant un drapeau palestinien dans l’enceinte de l’Assemblée nationale, ce qui lui a valu une lourde sanction. Et il n’a toujours pas récupéré son drapeau, malgré les demandes. "Je n’ai pas récupéré mon drapeau. Parce que de toute manière, le jour où j’ai sorti ce drapeau, la présidente de l’Assemblée [Yaël Braun-Pivet, ndlr], on aurait dit qu’elle avait vu le diable."
Il explique que brandir le drapeau palestinien était "un appel à la paix" ainsi qu’un appel à cesser la vente d’armes à Israël. Pour le député, la présidente de l’Assemblée nationale est "une pauvre femme, parce qu’elle se rend d’une certaine manière complice de ce qu’il se passe aujourd’hui, en refusant de regarder la réalité en face". Il rappelle qu’Israël a tué plus de 40.000 personnes dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023. Mais il tient à souligner que l’attaque du Hamas est bien "une tragédie".
Destituer Emmanuel Macron par la rue ? "S'il le faut"
Autre polémique de cette rentrée 2024, l’appel à l’Intifada de la part d’Elias Imzalène dimanche 8 septembre 2024 lors d’une manifestation pro-palestienne. Un appel à l’insurrection et même à chasser Emmanuel Macron de l’Élysée. "Nous, on utilise des moyens qui sont un peu plus politiques, c’est-à-dire la destitution", rappelle Sébastien Delogu. Et la destitution par la rue ? "S’il le faut", déclare le député, avant de revenir sur ses propos expliquant que "la rue doit s’exprimer, c’est un droit de pouvoir manifester".
Il assure ne pas appeler "à brûler les mairies" et affirme s’être "trompé". "Ce que j’essaye d’expliquer c’est que les gens ont le droit d’aller dans la rue."
Élections municipales de Marseille : "Si on me le demande, je pourrais y réfléchir"
Un sujet très local commencera à se frayer un chemin dans l’actualité politique française : celui des élections municipales prévues pour 2026. Sébastien Delogu, originaire de Marseille, pourrait tenter de briguer le mandat. "Pour le moment, je suis député", explique-t-il sans faire d’annonces. Toutefois, "si on me le demande, je pourrais y réfléchir". Mieux : "j’y réfléchis déjà", notamment en réponse à la politique actuelle de la mairie de Marseille.
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