Futur Premier ministre, déclarations de Jean-Luc Mélenchon, situation en Syrie et au Proche-Orient : Julien Dray a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.
Futur Premier ministre : "François Bayrou est un homme de compromis avec qui on peut travailler"
Pour Julien Dray, "il faut trouver un compromis" pour constituer le futur gouvernement. Mais quel Premier ministre peut conduire le compromis ? L'ancien député PS estime "qu'il y a toujours des gens qui ont de l'expérience". Il souligne n'avoir "aucune hostilité à l'égard de François Bayrou". Pour lui, "c'est un homme de compromis avec qui on peut travailler". "Mais Bernard Cazeneuve a aussi ce potentiel", estime-t-il. "Il faudra que tout le monde apprenne à travailler ensemble pendant 3 ans. Cette notion de compromis est problématique en France", affirme-t-il.
Futur Premier ministre : "François Bayrou est un homme de compromis avec qui on peut travailler. Bernard Cazeneuve a aussi ce potentiel" estime @juliendray pic.twitter.com/qv8s9q3Bmv
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Pourtant, Julien Dray précise que "c'est compliqué à l'extérieur". Car "à l'intérieur, dans l'hémicycle, sur bien des textes, quand on discute sérieusement, on arrive à des compromis". "Et surtout Jean-Luc Mélenchon fait régner une sorte de terreur intellectuelle. Pour lui, un compromis signifie compromission". Mais "quand il travaillait avec Monsieur Dassault, Jean-Luc Mélenchon faisait des compromis en Essonne. Il sait passer des compromis", raille-t-il.
.@juliendray : "Quand @JLMelenchon travaillait avec Monsieur Dassault, il savait discuter et passer des compromis" pic.twitter.com/mhH2wNNj1s
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"Jean-Luc Mélenchon pense qu'il a une opportunité"
"Jean-Luc Mélenchon joue la présidentielle anticipée", déplore Julien Dray. Pourquoi s'acharne-t-il sur cette volonté de pousser Emmanuel Macron à la démission ? "Il y a d'abord l'âge qui compte. Et Jean-Luc Mélenchon pense qu'il a une opportunité, renforcée depuis le 7 octobre. Car il a assis une forme d'autorité sur une partie de la jeunesse". D'après l'ancien député, "Jean-Luc Mélenchon se dit que le rapport de force lui est favorable, d'autant plus que les autres ne sont pas prêts. Il veut aller à la confrontation et pense qu'en face, il aura Marine Le Pen. Et il se dit que s'il perd, elle aura le chaos, et s'il gagne, 'vous verrez l'homme d'État que je suis'. C'est son calcul".
"@JLMelenchon joue la présidentielle. Il pense qu'il a une opportunité, que les autres ne sont pas prêts, que la gauche n'a pas d'alternative, et qu'il gagnera face à Marine Le Pen. C'est son calcul" explique @juliendray pic.twitter.com/DMfXYh96u6
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Julien Dray, qui a quitté le PS en 2022, confie penser à reprendre sa carte. "On est dans un moment important où il faut que le PS choisisse bien. Est-ce qu'on s'enferme dans un tête-à-tête avec Jean-Luc Mélenchon, et d'un certain point de vue, on entraîne le pays dans une situation chaotique ? Ou est-ce qu'on accepte une coalition, de faire un compromis ?" "Est-ce qu'on fait le choix de la République, ou est-ce qu'on fait le choix de l'aventure ?"
"Je pense que je vais reprendre ma carte au @partisocialiste car nous sommes dans un moment important : Est ce qu'on s'enferme dans un tête à tête avec @JLMelenchon ou est-ce qu'on fait le choix de la République ?" lance @juliendray pic.twitter.com/BDuP9IqcWi
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"Jean-Luc Mélenchon a une vision campiste, il y a les bons et les méchants"
Après la chute de Bachar al-Assad en Syrie, LFI, Jean-Luc Mélenchon, Rima Hassan, les Chrétiens d'Orient, Thierry Mariani, tous ceux qui se sont précipités à Damas, payés par Monsieur Assad, se félicitent tout-à-coup de sa chute. "Ça fait d'autant plus sourire" Julien Dray qui tient à "raconter deux anecdotes". "Quand Jean-Luc Mélenchon était ministre du gouvernement Jospin, personne ne voulait accompagner Bachar al-Assad quand il était là à Paris. Lionel Jospin lui a demandé, il l'a fait et il l'a assumé. Et il a continué dans ce sens-là".
"Quand @JLMelenchon était ministre dans le gouvernement de Lionel Jospin, personne ne voulait raccompagner Bachal Al Assad à l'aéroport. Il l'a fait, et a assumé" indique @juliendray pic.twitter.com/eDmFU67bua
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Par ailleurs, "pendant le quinquennat de François Hollande, j'ai milité comme un fou pour défendre les Kurdes", rappelle Julien Dray . "J'ai 'permis' que que François Hollande mobilise la France aux côtés des Kurdes. Je me suis fait engueuler par tous les militants LFI, parce que les Kurdes étaient suspectés d'être peut-être des agents pro-Américains". "Jean-Luc Mélenchon a une vision campiste, il y a les bons et les méchants", dénonce l'ancien député PS. "Et peu importe si dans ce qu'il a défini comme étant le camp des bons, il y a des personnages infréquentables".
"Pendant le quinquennat de François Hollande, j'ai milité pour défendre les Kurdes. Je me suis fait engueuler par tous les militants de LFI... qui suspectaient les Kurdes d'être des agents américains" déclare @juliendray pic.twitter.com/d76ARupdZG
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Syrie : "La chute de Bachar al-Assad est une bonne chose, mais ça peut devenir le pire"
Le nouvel homme fort en Syrie, islamiste avéré, ancien d'Al-Qaïda, se pare tout-à-coup d'une forme de respectabilité. Il a réussi en 12 jours à renverser Assad pratiquement sans effusion de sang. Selon Julien Dray, "le régime s'est effondré pour deux choses. D'abord, les Iraniens n'avaient plus de force pour pouvoir le soutenir. Et les Russes avaient décidé de se replier. Ils ont négocié discrètement la protection de leurs bases et se sont mis un peu à l'écart, ils en avaient marre dans une relation conflictuelle avec le régime".
Mais pour Julien Dray, "on est maintenant dans une situation un peu similaire à la chute du Shah d'Iran en 1979. Quand dans un premier temps, tout le monde a regardé Khomeini comme un libérateur. Et on a vu ce qui s'était passé. Donc il ne faut pas recommencer les mêmes erreurs. Évidemment, la chute de Bachar al-Assad est une bonne chose pour le peuple syrien. Mais ça peut devenir le pire. On peut avoir un régime islamiste encore plus terrible".
Syrie : "La chute de Bachar al-Assad est une bonne chose, mais ça peut devenir le pire. Nous sommes dans une situation similaire à la chute du Shah en 79, il ne faut pas recommencer les mêmes erreurs" signale @juliendray pic.twitter.com/g5G51I4S08
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