L'accord de paix entre le Hamas et Israël à Gaza, les conditions de libération des otages, le tweet d'Emmanuel Macron... Caroline Yadan a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.
L'accord Hamas-Israël sur Gaza "a failli capoter au dernier moment"
Donald Trump a le premier annoncé un accord entre le Hamas et Israël qui pourrait permettre, si ratifié, la libération des otages israéliens et la fin de la guerre à Gaza. Un accord qui reste très incertain, comme le dévoile Caroline Yadan, députée Ensemble pour la République des Français de l'étranger, de retour d’Israël. "Moi, j’ai eu une information cette nuit comme quoi ça a failli capoter au dernier moment." La raison ? Une tentative de rétractation du Hamas sur le "droit de veto accordé à Israël" concernant les terroristes qui peuvent être libérés en échange des otages. "Le Premier ministre israélien a ordonné aux équipes de négociateurs de ne rien céder sur ce point", affirme la députée.
Caroline Yadan "espère" que l’accord sera conclu. "Mais le message c’est : restons prudents jusqu’à la signature définitive d’un accord." Pour la députée, l’accord pourrait être rejeté "jusqu’au dernier moment". Elle demande en outre "une pensée pour les familles des otages qui vivent actuellement un supplice, une torture psychologique à nulle autre pareille".
L'échange otages-prisonniers est inégalitaire : "Ce qui compte avant tout c’est la libération des otages"
Les conditions de détention des otages inquiètent, Caroline Yadan relayant des informations du ministère de la Santé israélien qui fait état de viols, de tortures physiques et psychologiques, y compris sur les enfants. D’où l’urgence d’avancer, la première phase de l’accord prévoyant la libération de 33 otages dès dimanche 19 janvier 2025 si l’accord est signé par les deux parties. Le gouvernement israélien, de son côté, s’engage à libérer des prisonniers palestiniens parmi lesquels il y a des terroristes mais aussi des femmes et des enfants de moins de 19 ans. Les conditions sont vivement critiquées par Caroline Yadan : "c’est un otage mort ou vivant, contre 30, a minima, prisonniers mais aussi terroristes palestiniens". "Ils ne sont pas prisonniers parce qu’ils ont volé un bouquet de fleur."
"Pour un esprit humain normalement constitué, on se dit ‘une vie vaut une vie’ en réalité", juge la députée des Français en Israël. L’échange n’est donc pas égalitaire. Mais "ce qui compte avant tout c’est la libération des otages".
Reconstruction de Gaza : il faut que l’on soit "extrêmement vigilants" sur l’utilisation des fonds
Si l’accord est signé et respecté, la question se posera de l’avenir de Gaza. Qui gérera Gaza ? Sous l’égide de qui ? Cette question est "LA question", selon Caroline Yadan. Pour elle, la réponse doit surtout prendre en compte "deux fronts" principaux : le financement et l’éducation. La question du financement est fondamentale "parce qu’on a vu que depuis 2005, depuis que le Hamas est installé à Gaza, des millions de dollars ont été envoyés au Hamas pour construire aujourd’hui des tunnels" ayant été utilisés par les terroristes. Si "il faut que Gaza se reconstruise", estime la députée Ensemble pour la République, il faut que l’on soit "extrêmement vigilants" sur l’utilisation des fonds.
De l’autre côté, la question de l’éducation des enfants à Gaza est un autre point majeur. Elle rappelle avoir "déposé une proposition de résolution sur l’éducation à la haine des manuels scolaires palestiniens" dès son élection. Elle souligne que la haine des Israéliens est apprise "à des enfants de 3, 4, 5, 6 ans". Cette éducation "de la haine" entraîne logiquement que les jeunes seront des terroristes "15 ans plus tard" pour la députée.
Emmanuel Macron "confond l’origine et la légitimité de l’action israélienne à Gaza"
Emmanuel Macron s’est félicité de l’annonce de l’accord sur X (ex-Twitter). Des propos que Caroline Yadan, bien que membre de la minorité présidentielle, critique très fortement. "On a l’impression qu’on confond, ou en tout cas que l’agresseur et l’agressé, ce serait la même chose, qu’il y aurait deux agresseurs", explique la députée. C’est très précisément le début du tweet du Président qu’elle dénonce : "près de quinze mois de calvaire injustifiable, soulagement immense pour les Gazaouis, espoir pour les otages et leurs familles", écrit Emmanuel Macron. Or, ce terme de "calvaire injustifiable" concernant la population civile de Gaza donne à Caroline Yadan "l’impression que ça vient de nulle part".
Or, rappelle-t-elle, c’est loin d’être le cas : "on confond l’origine et la légitimité de l’action israélienne à Gaza".
Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h30 dans le Grand Matin Sud Radio avec Jean-Jacques Bourdin
Cliquez ici pour écouter "L’invité politique"
Toutes les fréquences de Sud Radio sont ici !