Le gouvernement Barnier qui tarde à être nommé, la situation budgétaire de la France, la justice fiscale, la politique du futur gouvernement... Prisca Thevenot a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.
Michel Barnier "a la possibilité de rassembler plus largement que sa propre famille politique"
Le gouvernement français tarde à être nommé, bien que la France ait enfin un Premier ministre, Michel Barnier. Les rumeurs vont bon train, y compris certaines prétendant des tensions entre le nouveau locataire de Matignon et le président de la République. Prisca Thévenot, députée Ensemble pour la République, ne confirme pas les rumeurs : "je peux vous dire de façon certaine et confiante que Michel Barnier a toutes les conditions réunies pour réussir la tâche qui lui a été confiée". La députée explique que Michel Barnier dispose d’un petit "groupe socle" de 47 députés Les Républicains. Mais "il a la chance d’avoir des opposants politiques qui vont devenir des partenaires politiques". "Il a la possibilité de rassembler plus largement que sa propre famille politique."
Prisca Thévenot assure que son groupe politique mettra "tout en place pour que cela fonctionne". Mais avec une condition : "faire ne devra pas se résumer à défaire ce qui a été fait".
La situation budgétaire de la France "est sue et connue de tous"
La France, pour qui la date-limite pour avoir un budget 2024 s’approche rapidement, doit redresser ses comptes publics. "Nous avons commencé à le faire au début de l’année", souligne la députée des Hauts-de-Seine. "Et nous continuons à le faire." La situation budgétaire de la France "est sue et connue de tous", rappelle Prisca Thévenot. Elle demande à Michel Barnier d’expliciter "quels sont les cadres sur lesquels il veut avancer, quelles sont ses lignes rouges et quelles sont ses lignes d’ambition".
Ce qui permet à la députée de rappeler les lignes rouges de son parti. "On ne revient pas sur la réforme des retraites" et "comment on fait pour pouvoir redresser les comptes publics sans alourdir la pression fiscale des Français". Des lignes rouges claires et qui risquent de créer des tensions alors que Michel Barnier semble vouloir faire sauter le tabou des hausses d’impôt pour réduire le déficit du pays. Prisca Thévenot avance des pistes pour résoudre le problème : "la lutte contre l’optimisation fiscale" ou encore "les superprofits".
Quant aux lignes rouges de la réforme des retraites et des impôts, l’ancienne ministre l’assure : "on les partageait avec un certain nombre des Républicains il n’y a pas si longtemps que ça".
Politique du gouvernement Barnier : "Sur un certain nombre de sujets, nous avons des interrogations légitimes"
La question de l’absence de gouvernement reste entière. Mais Prisca Thévenot assure qu’il y a une solution. Alors que ça fait 14 jours que Michel Barnier a été nommé à Matignon, il manque de l’ordre dans la méthode. "On va faire quoi ? Et ensuite, on regarde ce quoi, avec qui." En somme, l’ancienne ministre demande des éclaircissements. "Sur un certain nombre de sujets, nous avons des interrogations légitimes" sur la future politique de Michel Barnier.
Toutefois, "nous sommes plus que prêts à vouloir continuer à être autour de la table". Ce que prouve la demande de Gabriel Attal d’un "point de rendez-vous" pour fixer les priorités. La clarté, "ça va venir", assure Prisca Thévenot.
La justice fiscale, "c’est différent qu’augmenter les impôts pour l’ensemble des Français"
La question de la justice fiscale et des impôts s’annonce comme centrale dans les futurs débats parlementaires et gouvernementaux. D’autant plus que chez les alliés d’Ensemble pour la République, le Modem n’est pas opposé à une meilleure justice fiscale. "Nous non plus", affirme Prisca Thévenot. Toutefois, "est-ce que vous considérez que la justice fiscale est de l’ordre d’augmenter la pression fiscale sur celles et ceux qui payent déjà beaucoup d’impôts ?" "Je ne considère pas que c’est ça la justice fiscale."
Pour l’ancienne ministre, la justice fiscale ce serait plutôt "lutter contre l’optimisation fiscale", contre "les effets de rente" ou encore la lutte contre "les superprofits". "Mais c’est différent qu’augmenter les impôts pour l’ensemble des Français."
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