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Gouvernement : "Il faut un Premier ministre issu de la gauche", affirme Agnès Pannier-Runacher

Par Jean Baptiste Giraud

"Il faut un Premier ministre issu de la gauche" selon Agnès Pannier-Runacher, députée du Pas-de-Calais et ministre déléguée démissionnaire chargée de l’Agriculture. Elle était “L’invitée politique” sur Sud Radio. 

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Agnès Pannier-Runacher, interviewée par Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio, le 5 septembre 2024, dans “L’invité politique”.

L'absence de Premier ministre, le besoin de coalitions, le risque de démission d'Emmanuel Macron... Agnès Pannier-Runacher a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.

Il est nécessaire "de nommer vite un Premier ministre"

La question de la nomination du Premier ministre, alors que le gouvernement démissionnaire de Gabriel Attal reste en fonction, est le grand sujet politique de cette rentrée 2024. Depuis près de deux mois, en effet, l’incertitude politique règne, faisant en plus craindre des difficultés pour faire adopter le Budget 2025 dans les temps. Agnès Pannier-Runacher, députée du Pas-de-Calais et ministre déléguée démissionnaire chargée de l’Agriculture, confirme que, pour l’instant, aucun nom n’est fixé, ou tout du moins elle ne le connaît pas. "Si je le savais, ça voudrait dire que le Premier ministre serait nommé."

Elle concède qu’il est nécessaire "de nommer vite un Premier ministre". Et que cette nomination doit tenir compte de trois choses. Les Français ont placé le Rassemblement national en tête des législatives au Premier tour : "il y a un besoin d’autorité et d’ordre dans ce pays". De plus, "les Français nous disent, à nous, vous avez perdu", déclare la ministre issue du parti présidentiel. Enfin, selon Agnès Pannier-Runacher, le résultat du deuxième tour des législatives signifie que les Français "ne souhaitent pas que ce soit le Rassemblement National qui dirige le pays".

Les partis n’ont pas l’habitude de se comporter comme si on était dans un régime parlementaire

La situation implique de trouver des coalitions. Mais pas forcément "une coalition à 11", soit auprès de tous les partis, ni même à 10 en excluant le Rassemblement national.a veut dire, tout simplement, de faire en sorte que sur 4-5 points, de trouver un pacte de non-agression, de non-censure, pour pouvoir avancer." La députée du Pas-de-Calais rappelle notamment que la Belgique aussi n’a toujours pas de Premier ministre, malgré des élections qui se sont tenues avant les législatives en France. "C’est une situation classique", affirme-t-elle.

Et si la différence entre la Belgique et la France tient essentiellement dans le régime, la Belgique étant un régime parlementaire et la France un régime présidentiel, Agnès Pannier-Runacher trouve que malgré tout les situations sont similaires. "Nous sommes dans un régime où le Parlement a récupéré une grande partie du pouvoir." Toutefois, "les partis n’ont pas l’habitude de se comporter comme si on était dans un régime parlementaire". "Ils n’ont pas cette tradition de coalition."

Agnès Pannier-Runacher : "Il faut un Premier ministre issu de la gauche"

Reste que pour l’instant on ne sait pas si le Premier ministre sera issu de la gauche ou de la droite. Des noms des deux camps ont en effet circulé, notamment Bernard Cazeneuve, Xavier Bertrand ou encore Lucie Castets. "Aujourd’hui, vous avez plus de 190 députés à gauche", détaille la ministre, "47 dans la droite républicaine" et entre 160 et 190 dans le bloc central. "Ça veut dire que le pays ne penche pas à droite." En excluant le RN, "le barycentre de l’Assemblée nationale est plutôt à gauche", analyse la ministre démissionnaire. "Mais la gauche modérée."

Agnès Pannier-Runacher, issue de l’aile gauche du centre, est donc claire : "il faut un Premier ministre issu de la gauche". Avec une condition : il doit être en mesure "de ne pas hystériser la droite" et donc ne pas se faire censurer.

Destitution d'Emmanuel Macron : "Ce serait un échec qu’il y ait une démission du président de la République"

La France Insoumise veut tenter de lancer une procédure de destitution d’Emmanuel Macron, procédure qui n’a aucune chance d’aboutir. Le parti organise le 7 septembre 2024 une première journée de manifestation, lançant un automne qui s’annonce très tendu sur le plan social. "Ça n’a pas de sens", tacle la ministre. "Il y a une volonté constante et permanente de LFI de contester le résultat de l’élection présidentielle de 2022."

Le risque de présidentielle anticipée n’est pas nul, mais serait une catastrophe pour le pays assure la ministre. "Une démission du président de la République, ce n’est pas bon pour nos institutions." Pour elle, les partis politiques doivent "agir en responsabilité", notamment pour éviter cette démission. "Ce serait un échec qu’il y ait une démission du président de la République."

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h30 dans le Grand Matin Sud Radio avec Jean-Jacques Bourdin

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