La condamnation de Nicolas Sarkozy, le gouvernement Bayrou, le Budget 2025... Boris Vallaud a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.
Nicolas Sarkozy condamné pour corruption : "Je ne peux qu’être accablé par ce dont je suis le témoin"
L’information judiciaire majeure du 18 décembre 2024 est sans aucun doute la condamnation définitive de Nicolas Sarkozy à 3 ans de prison dont un ferme sous bracelet électronique. L’ancien Président est condamné pour corruption active et trafic d’influence. "C’est un désastre pour Nicolas Sarkozy", estime Boris Vallaud. "Je ne peux qu’être accablé par ce dont je suis le témoin." Le député des Landes explique que ce n’est "pas glorieux" qu’un ex-Président soit sous bracelet électronique. "C’est pas l’idée qu’on se fait d’un serviteur de l’État."
Alors que certains voix à droite critiquent le verdict, Boris Vallaud rappelle que "nous sommes tous et toutes des citoyens", et donc "des justiciables". "On ne peut pas se plaindre d’une justice trop laxiste pour les uns", ce que fait régulièrement la droite, "et qui serait trop dure pour les autres".
Futur gouvernement : François Bayrou "a-t-il compris que les Français réclament du changement ?"
Le gouvernement Bayrou tarde à être dévoilé, les consultations se poursuivant entre François Bayrou et les partis. Ce 19 décembre 2024, notamment, le Parti Socialiste est invité à 14 heures à Matignon. "On y va en disant qu’on est inquiets de ses premiers pas", affirme le patron des socialistes à l’Assemblée nationale. "On est inquiets de ce qu’il nous a dit, ou plutôt de ce qu’il nous a pas dit." François Bayrou enchaîne en effet les couacs et les polémiques depuis sa nomination, notamment sur Mayotte.
"Est-il un Premier ministre ouvert au compromis ?", demande Boris Vallaud. "A-t-il compris que les Français réclament du changement ? De quelle manière entend-il répondre aux aspirations des Français ?" Le PS demande donc un "budget juste" qui fasse porter les efforts "sur ceux qui le peuvent" et épargne les plus démunis.
"Les électeurs ne nous ont pas demandé de constituer une coalition. Ils nous ont demandé de prendre acte qu’il y a du pluralisme." D’ailleurs, il est clair : "nous sommes dans l’opposition, nous ne rentrons pas au gouvernement", déclare le député. Mais il prévient : "le président de la République, en ne nommant pas un ministre de gauche, prend le risque d’aggraver la crise institutionnelle et politique qu’il a ouvertes avec la dissolution."
Parlementarisme : "Est-ce qu’on est capables d’être une démocratie parlementaire adulte ?"
Sa demande au Premier ministre porte essentiellement sur l’urgence d’avoir un Budget pour la France et de la stabilité. En premier lieu, il juge que Bruno Retailleau devrait partir, alors qu’il est pressenti pour reste au ministère de l’Intérieur. "Je ne veux pas de cette politique qui est une politique qui n’aide pas la vie des Français." De fait, un maintien de Bruno Retailleau ne "serait pas un bon signe", souligne Boris Vallaud qui, pour autant, ne lance pas de menace de censure contre le futur gouvernement Bayrou.
"Je dis au Premier ministre : au boulot." Boris Vallaud demande à ses collègues : "est-ce qu’on est capables d’être une démocratie parlementaire adulte, c’est-à-dire de chercher des compromis ?" Le parlementarisme, désormais central dans la politique française, est une nouveauté dans l’Hexagone. Pour que ça marche, Boris Vallaud demande au Premier ministre "la confiance dans le Parlement" mais sans le "brutaliser".
Dès début 2025, le futur gouvernement devra trouver un Budget pour 2025. "Je veux un Budget qui arrive vite. Et je veux un Budget juste", explique le député des Landes. Il demande, vue l’urgence, de raccourcir les vacances des parlementaires qui devraient durer jusqu’au 13 janvier 2024. "Ouvrons la session dès le 6 janvier !"
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