Drame à Annecy, questions autour de l'immigration et le droit d'asile : Nathalie Loiseau a répondu aux questions de Patrick Roger.
"Une personne qui ne relève manifestement pas de l'asile n'entre pas"
Après le drame à Annecy, où six personnes, dont quatre enfants, ont été poignardées par un réfugié syrien, la question de l'immigration revient sur le devant de la scène. La députée européenne et ancienne tête de liste pour La République en Marche, Nathalie Loiseau, souhaite "changer les règles européennes sur l'asile et l'immigration". "On est en train de le faire", assure-t-elle. Le Parlement européen ainsi que les ministres des 27 pays membres auraient trouvé accord, ces dernières semaines.
En projet, un renforcement des contrôles dès l'entrée de l'Union européenne. "Une personne qui ne relève manifestement pas de l'asile n'entre pas", explique l'élue qui a rejoint le parti d'Édouard Philippe, Horizons. Le cas du ressortissant serait alors examiné à la frontière, puis devrait repartir d'ici douze semaines après des vérifications de sécurité et de santé. "C'est un vrai changement, une fermeté supplémentaire", se félicite l'ancienne ministre.
"Beaucoup de gens ont parlé beaucoup trop vite"
Une politique migratoire compliquée à mettre en place à l'échelle européenne. "Tout le monde n'a pas les mêmes intérêts", admet l'eurodéputée. La solidarité doit permettre de "soulager" les pays de première entrée, comme l'Italie, la Grèce ou Malte, tout en leur demandant "de mieux faire leur travail" avant qu'ils ne se dirigent vers les pays de destination, comme l'Allemagne et la France. "Il faut mieux enregistrer et mieux faire repartir ceux qui n'ont aucune raison d'entrer en Europe", plaide Nathalie Loiseau.
Selon l'élue Horizons, depuis le drame d'Annecy, "beaucoup de gens ont parlé beaucoup trop vite". "J'aurais préféré des jours de silence, plutôt qu'une minute", réagit-elle, alors que certains des quatre enfants sont toujours hospitalisés et qu'il persiste encore "beaucoup d'inconnu" autour de cette attaque au couteau.
"Un coupable : Bachar Al-Assad"
La crise migratoire est apparue en 2015, depuis notamment la Syrie et l'expansion de l'État islamique. "Il y a une certitude, le coupable c'est Bachar Al-Assad", accuse la députée européenne. "L'état dans lequel il a mis son pays a envoyé des millions de Syriens sur la route et a traumatisé une population entière", estime l'ancienne secrétaire d'État chargée des Affaires européennes.
Depuis les manifestations réprimées et la guerre civile dans le pays du Moyen-Orient, "on est face à quelque chose pour lequel on peine à trouver une solution", s'inquiète Nathalie Loiseau. Seul point positif autour de la personnalité de l'assaillant d'Annecy, sa demande d'asile a été examinée plus rapidement, "six mois contre dix-huit mois lorsque j'étais au gouvernement", souligne-t-elle. Mais la demande "aurait dû être refusée dès le premier jour", estime l'élue, dès lors qu'il avait déjà obtenu l'asile en Suède.
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