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"Il faut légaliser le cannabis avec un monopole d'État" affirme Antoine Léaument

Par Aurélie Giraud

Antoine Léaument, député LFI de l'Essonne, était “L’invité politique” sur Sud Radio.

Antoine Léaument cannabis
Antoine Léaument, interviewé par Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio, le 8 novembre 2024, dans “L’invité politique”.

Lutte contre le narcotrafic, légalisation du cannabis, tifo "Free Palestine" : Antoine Léaument a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.

"Nous proposons la légalisation du cannabis avec un monopole d'État"

Bruno Retailleau a déclaré que "sniffer de la coque ou fumer un joint, c'est une balle dans la tête d'un enfant de 5 ans". Mais pour Antoine Léaument, "il faut inverser la logique sur ce sujet. Depuis des années on criminalise les consommateurs stupéfiants. Or il faut prendre les choses complètement à l'envers. Il faut faire de la prévention pour éviter que les gens tombent dans la drogue". "Le cannabis est illégal. Il est interdit de consommer du cannabis en France mais 47,3% des Français ont déjà consommé du cannabis. Il faut sortir de l'hypocrisie". "Est-ce qu'il y a 30 millions d'assassins en France ?Non. On ne va pas dire que chaque fumeur de cannabis est un assassin comme le fait Monsieur Retailleau".

"Nous proposons la légalisation du cannabis avec un monopole d'État, pour que ça n'enrichisse pas le trafic" affirme Antoine Léaument. "Si on ne fait pas un monopole d'État, si on fait des systèmes libéraux comme ça a pu être mis en place par exemple au Canada, ceux qui s'enrichissent sont des entreprises". "Si vous laissez ça aux mains du privé, les entreprises vont avoir de l'intérêt à vendre du cannabis pour faire de l'argent. L'État, lui, a un intérêt à ce qu'on récupère l'argent de la légalisation du cannabis, mais que la consommation de cannabis diminue. C'est ce qu'on a fait sur l'alcool et sur le tabac, et ça fonctionne assez bien".

Narcotrafic : "La corruption est l'un des principaux problèmes"

Antoine Léaument est corapporteur depuis plus d'une mission d'information sur la lutte contre le trafic de stupéfiants. Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau est à Marseille vendredi 8 novembre, avec le garde des Sceaux Didier Migaud. Ils vont annoncer un plan anti-narcotrafic, avec notamment la création d'un parquet anti-stupéfiants, pour combattre le trafic comme l'on combat le terrorisme. "Le parquet en soi pourquoi pas" estime le député LFI. "Mais le problème du parquet, c'est qu'il n'est pas indépendant du pouvoir exécutif".

D'après Antoine Léaument, "l'un des problèmes qui est posé dans la lutte contre la criminalité organisée, c'est la question de la corruption". "Donc il faut que tout le monde puisse être contrôlé, y compris potentiellement l'exécutif". Le député rappelle que "Monsieur Retailleau a dit que quelqu'un de la DGSI communiquait des informations aux trafiquants. Oui il y a de la corruption, partout" affirme-t-il. "Et c'est normal compte tenu du fait que les trafiquants sont capables d'aligner des sommes considérables". "Sur les infrastructures portuaires, ça peut aller jusqu'à 100.000 euros".

"Il y a 10 à 12 millions d'armes en circulation en France"

Selon Olivier Faure, "toute la gauche doit s'engager dans ce combat contre le narcotrafic". Antoine Léaument "n'aime pas trop l'expression narcotrafic, car ça donnerait l'impression que le trafic de stupéfiants est le seul problème". "En réalité, c'est une criminalité organisée dans laquelle il y a la question des stupéfiants avec notamment un moyen de financement. Mais il n'y a pas seulement ça, il y a le trafic d'êtres humains et le trafic d'armes". "Nous pensons avec LFI que la question du trafic d'armes devrait être une des priorités de l'exécutif". "Ces armes à feu sont détenues illégalement et il y a dans le pays entre 10 et 12 millions d'armes qui sont en circulation légalement ou illégalement. Notre priorité, désarmer la criminalité organisée au sens littéral du terme".

Le président du Salvador affirme que la seule manière de réduire la criminalité est de retirer les criminels des rues. "Il faut les attraper, les juger, et une fois qu'ils sont jugés, les condamner" reconnaît Antoine Léaument. Mais pour le député, "c'est la partie immergée de l'iceberg". "Le vrai problème, c'est les grands trafiquants. Le système du trafic de stupéfiants comme de l'ensemble de la criminalité organisée, c'est un système capitaliste". Et "c'est la tête du réseau capitaliste qui, au final, devrait être la cible". "Il faut les frapper au portefeuille, récupérer les avoirs qu'ils ont et les mettre à disposition des moyens, par exemple, de police".

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h30 dans le Grand Matin Sud Radio avec Jean-Jacques Bourdin

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