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Immigration : "Bruno Retailleau a eu des propos simplistes" affirme Roland Lescure

Par Aurélie Giraud

Roland Lescure, député Ensemble pour la République des Français de l'étranger, vice-président de l'Assemblée nationale et ancien ministre, était “L’invité politique” sur Sud Radio.

Roland Lescure
Roland Lescure, interviewé par jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio, le 3 octobre 2024, dans “L’invité politique”.

Propos de Bruno Retailleau sur l'immigration, déclaration de politique générale de Michel Barnier, projet de budget : Roland Lescure a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.

Immigration : "Bruno Retailleau a eu des propos simplistes"

Bruno Retailleau a-t-il eu tort de dire que l'immigration n'est pas une chance pour la France ? "On a plus de 7 millions d'immigrés qui travaillent en France, qui payent leurs impôts, qui payent leurs cotisations sociales, qui s'occupent de nos aînés", explique Roland Lescure. "Il faut arrêter de tout simplifier". Pour le député, "l'expression de Bruno Retailleau répond au candidat Emmanuel Macron qui a dit en 2016 que l'immigration peut être une chance. Il faut qu'elle le soit", estime-t-il.

"Nous ne sommes pas aveugles, il y a des défis énormes autour de l'immigration illégale qu'on doit traiter. Gérald Darmanin avait commencé à le faire". "Mais l'immigration est un sujet trop sérieux pour être laissé aux populistes et aux simplistes". Roland Lescure dénonce "les propos simplistes de Bruno Retailleau". "Ce sont des propos de quelqu'un qui a été parlementaire pendant 15 ans et jamais ministre. Maintenant il est ministre, ce ne sont pas les mots qui comptent mais les actions et les résultats. Il a beaucoup parlé pendant 15 jours, on va voir ce qu'il va faire".

"On est prêts à soutenir ce gouvernement, mais pas à n'importe quel prix"

Michel Barnier a été assez dur avec Gabriel Attal lors de son discours de politique générale. "Gabriel Attal n'était Premier ministre que depuis le 1er janvier", rappelle Roland Lescure. "Il n'était pas le seul responsable du budget". "Mais il y a surtout une centaine de députés avec Gabriel Attal, qui sont prêts à soutenir le gouvernement. Je ne suis pas sûr que la meilleure manière d'assurer le soutien de ces députés soit de mettre une petite gifle au président de groupe en passant !" "Les actes vont compter, il y a des choses que nous sommes prêts à soutenir, d'autres pas".

Roland Lescure pourrait-il censurer le gouvernement de Michel Barnier ? "Dans la déclaration de politique générale, je ne vois pas en quoi on peut raisonnablement dire que l'on va le censurer quoi qu'il arrive". "Ensuite, il y aura un budget, des articles qui seront votés ou pas. Et ensuite peut-être des motions de censure. Mais on n'en est pas là !" "On fait partie du socle majoritaire, on est prêts à soutenir ce gouvernement, mais pas à n'importe quel prix. On jugera sur pièces, la confiance n'est pas automatique".

"Surtaxer les grandes sociétés, je dis non !"

Les hausses d'impôts annoncées dans le budget concerneront les plus riches. "Ça ne me choque pas, je suis prêt à le voter", affirme Roland Lescure. En revanche, il est "très vigilant sur l'impôt sur les sociétés". "Une grande entreprise n'est pas juste un grand méchant loup qui se balade en France pour essayer de payer moins d'impôts. Ce sont des millions d'emplois. Les surtaxer, je dis non ! Il faut être très prudent sur l'impôt sur les sociétés". Emmanuel Macro a dit "oui, mais elle doit être limitée". "Là aussi je vais juger sur pièces. Très probablement je voterai contre une hausse de l'impôt sur les sociétés, on a besoin de compétitivité, derrière c'est des millions d'emplois".

Gérald Darmanin a affirmé qu'en l'état, le projet de budget est inacceptable. "Gérald est extrêmement remonté depuis 15 jours-3 semaines", souligne Roland Lescure. "La liberté est peut-être parce qu'il ne porte plus de cravate, il est libéré, il se lâche !" Roland Lescure quant à lui juge le projet de budget "perfectible, améliorable". Votera-t-il le budget ? Le député ne souhaite pas se prononcer "avant que le match soit joué", il insiste sur le fait "qu'il faut l'améliorer". "Côté recettes, on va trop loin, notamment concernant l'impôt sur les sociétés. Côté dépenses, à ce stade, il n'y a rien qui me choque".

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h30 dans le Grand Matin Sud Radio avec Jean-Jacques Bourdin

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