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"L'immigration est devenue un outil de guerre hybride" affirme François-Xavier Bellamy

Par Aurélie Giraud

François-Xavier Bellamy, député européen et vice-président exécutif des Républicains, était “L’invité politique” sur Sud Radio.

François-Xavier Bellamy immigration
François-Xavier Bellamy, interviewé par Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio, le 217 mars 2025, dans “L’invité politique”.

Immigration, accords franco-algériens, défense européenne, retraites, guerre en Ukraine, présidence des Républicains : François-Xavier Bellamy a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.

"L'immigration est devenue un outil de guerre hybride"

François-Xavier Bellamy a lancé un signal d’alerte sur les enjeux de l'immigration en Europe. Selon lui, la pression migratoire n’est plus seulement un phénomène social, elle est devenue une arme géopolitique. "Aujourd’hui, c’est très concret : l’immigration est devenue un outil de guerre hybride", affirme-t-il. Il dénonce la stratégie de la Russie qui, selon lui, "organise une crise migratoire à la frontière de la Pologne et de la Lituanie". Pour le député européen, "la guerre, ce n’est plus seulement deux armées qui se font face".

François-Xavier Bellamy évoque également le rôle de la Turquie dans l’envoi de migrants à la frontière grecque et bulgare. Pour le député européen, l’Europe doit retrouver le contrôle de ses frontières pour préserver sa sécurité. "Si on veut que l’Europe soit forte, si on veut que nos pays retrouvent leur sécurité, ils doivent retrouver leurs frontières." Cette stratégie est "la seule manière d’assurer notre sécurité", et elle doit être portée par une majorité européenne, déjà acquise selon lui puisqu'il y a "15 chefs d'États et de gouvernements qui sont de droite et qui sont prêts à agir".

"Une directive européenne nous empêche d’expulser les personnes sous OQTF"

Le vice-président des Républicains s’est aussi attaqué aux obstacles juridiques européens à l’expulsion des étrangers en situation irrégulière. Il pointe directement "une directive européenne sur les expulsions qui en réalité empêche les États d’expulser". Les Obligations de Quitter le Territoire Français (OQTF), sont, selon lui, "quasiment inapplicables" en raison du droit communautaire.

François-Xavier Bellamy défend une refonte du droit européen pour permettre aux États membres de retrouver la maîtrise de leurs politiques migratoires. Il propose une réponse collective à l’échelle de l’Union. "Si demain tous les pays européens disent : nous ne donnons plus un seul visa à un État qui ne coopère pas sur les retours, je vous garantis qu’on n’aura plus de problème de laissez-passer consulaire." Pour lui, la souveraineté migratoire passe par une solidarité de fermeté entre États européens.

"Nous voulons dénoncer les accords de 1968 avec l'Algérie"

François-Xavier Bellamy a réaffirmé la volonté de son parti de remettre en cause les accords bilatéraux entre la France et l’Algérie, signés en 1968. "Nous, demain, si nous avons une vraie majorité, nous dénoncerons les accords de 1968", assure-t-il. Ces accords facilitent notamment l’installation des ressortissants algériens en France. Le député européen estime qu’ils ne sont plus adaptés à la situation actuelle, notamment en matière de sécurité.

François-Xavier Bellamy relie directement ce dossier à l’affaire Boualem Sansal, écrivain franco-algérien retenu arbitrairement selon lui. "Nous devons exiger sa libération matin, midi et soir jusqu’à l’obtenir enfin." Pour François-Xavier Bellamy, la fermeté à l’égard d’Alger est nécessaire non seulement pour reprendre le contrôle migratoire, mais aussi pour défendre les citoyens français pris en otage à l’étranger. Il salue la position du Premier ministre, mais regrette un manque d’audace. "Nous voudrions aller beaucoup plus loin."

"79% de l’armement des pays européens a été acheté hors d’Europe"

Sur le dossier de la Défense, François-Xavier Bellamy alerte sur la dépendance stratégique de l’Europe. "L’an dernier, les pays européens ont acheté 79% de leur armement hors d’Europe", déplore-t-il. Ce constat nourrit son combat pour une industrie européenne de défense autonome. "Je vais me battre pour que les Européens investissent dans une industrie de défense autonome, souveraine, capable d’assurer à nos forces armées les moyens de leur mission."

Pour François-Xavier Bellamy, ce n’est pas seulement une question militaire, mais un enjeu de prospérité économique. Il rejette l’idée d’une armée européenne institutionnelle. "Nous n'aurons jamais d'armée européenne, pas de fantasme !", assure-t-il. Mais il plaide pour des armées nationales plus robustes et mieux équipées, avec un tissu industriel propre. Le député LR insiste également sur la responsabilité des États membres. "Dire que les États-Unis sont nos alliés ne veut pas dire qu’ils sont nos suzerains et que nous sommes leurs vassaux."

"C’était mentir aux Français de leur faire croire que nous pouvions revenir sur l’âge de départ à la retraite à 62 ans"

Sur le plan intérieur, François-Xavier Bellamy n’a pas mâché ses mots au sujet de la réforme des retraites. Selon lui, il était "irresponsable" de promettre un retour à la retraite à 62 ans. "C’était mentir aux Français", tranche-t-il. Il dénonce un système économique qui pousse à l’appauvrissement général du pays, et estime que "la France est vulnérable à cause de sa dette".

François-Xavier Bellamy rappelle que "la France est le pays de l’OCDE où l’on travaille le moins, en moyenne, par habitant sur une vie". Il milite donc pour une réforme structurelle et durable du système, y compris par capitalisation. "Le système par répartition, aujourd’hui, c’est un schéma de Ponzi." Pour lui, la survie du modèle social français passe par un redressement économique appuyé sur le travail.

"Oui, je soutiens Bruno Retailleau à la présidence des Républicains"

François-Xavier Bellamy confirme son soutien sans ambiguïté à Bruno Retailleau dans la course à la présidence des Républicains. "Je l’ai dit dès le début", affirme-t-il, tout en prenant soin de ne pas alimenter les divisions internes. "Dans une élection interne, il n’y a pas d’adversaires, il y a des concurrents." Pour lui, l’enjeu dépasse la compétition personnelle. "Ce qui est en jeu, c’est de reconstruire cette famille politique, un parti de droite clair, cohérent, courageux."

Il insiste sur la nécessité de se concentrer sur le travail de fond, et non sur l’échéance présidentielle de 2027. "La présidentielle, c’est dans deux ans. Il va se passer beaucoup de choses avant : municipales, législatives anticipées, peut-être des référendums", rappelle-t-il. L’élu européen critique l’obsession autour de 2027, au détriment du redressement politique. "Notre formation politique ne doit pas attendre 2027 pour se mettre au travail." Il appelle à "reconstruire non pas pour le parti, mais pour le pays."

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h30 dans le Grand Matin Sud Radio avec Jean-Jacques Bourdin

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