Immigration, droit d'asile, courage, motion de censure : Manuel Valls a répondu aux questions de Patrick Roger.
Immigration : "Il faut tout remettre à plat"
Le gouvernement devrait déposer sa proposition de loi sur l'immigration durant l'été. "Nous sommes à un rendez-vous crucial, il faut un changement de politique", plaide Manuel Valls. "Nous menons les mêmes politiques depuis quarante ans", souligne l'ancien Premier ministre qui espère un consensus entre Renaissance, les Républicains et les socialistes "responsables".
Pour l'ancien député de l'Essonne, "il faut tout remettre à plat", avec pour priorité "l'assimilation", sans avoir à assumer une immigration supplémentaire. "Nous n'avons pas besoin d'une nouvelle immigration économique", estime Manuel Valls pour qui "il y a suffisamment de possibilités dans notre pays" pour répondre à la demande des métiers en tension.
🔴🗣️Manuel Valls : "La démocratie ne va pas bien. Nous vivons partout une crise démocratique, civique"
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— Sud Radio (@SudRadio) June 13, 2023
"Nous sommes très loin de ce qu'il faudrait faire"
L'ancien Premier ministre sous François Hollande dénonce "un détournement" du droit d'asile, avec seulement 30% des demandes acceptées en France. "Cela se règle d'abord aux frontières européennes", plaide-t-il en souhaitant "un accord européen nécessaire". L'auteur du livre "Le courage guidait leurs pas" (Tallandier) invite à "mieux expulser" pour répondre "au sentiment d'impuissance" de l'État parmi les concitoyens. Manuel Valls admet que "nous sommes très loin de ce qu'il faudrait faire" actuellement.
Le socialiste républicain appelle à couper les pompes aspirantes, regrettant un pays "très attractif", par ses politiques sociales en matière d'hébergement et de regroupement familial. "Il faut revoir et réformer l'aide médicale d'État", explique l'ancien élu qui invite également à "revoir les accord avec l'Algérie de 1968".
"Il faut un accord entre le Sénat et l'Assemblée"
Manuel Valls appelle à "des accords larges". "Ce sont des politiques qui demandent du temps, de la profondeur et du consensus si nous voulons être efficace", explique-t-il. Le texte de loi sera débattu à l'Assemblée nationale dans les deux prochains mois, avait annoncé Élisabeth Borne.
Le texte de loi du gouvernement pourra être agrémenté de propositions de l'opposition. "J'ai la conviction que les bases d'un accord large sont réunies", espère l'ancien ministre. C'est désormais à la majorité présidentielle et à l'opposition de trouver ces bases. "Chez nos compatriotes, ce sujet nourrit le désespoir et une colère profonde", rappelle-t-il.
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