Le ralentissement de l'inflation et l'inflation en 2024, le Black Friday, les prix des carburants... Michel-Edouard Leclerc a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.
Inflation alimentaire : "Sur deux ans, c’est 21%" de hausse des prix"
Les centres E.Leclerc marchent bien. En 2023, selon Michel-Edouard Leclerc, la progression du chiffre d’affaires de son groupe devrait atteindre 10%. "On cartonne." La raison ? L’anticipation de la période inflationniste. "Quand je disais l’inflation qui allait venir, jusqu’où elle allait monter, on me prenait un peu pour l’agité du marché", explique l’entrepreneur. Mais lui y a cru et a préparé le coup en organisant ses centres pour y faire face. "On a développé des marques distributeur", "on a pris une position de prix vraiment de leader, de moins cher"… Une stratégie gagnante : "il y a 1,8 million de nouveaux consommateurs qui sont venus dans les centres Leclerc depuis un an et demi."
L’inflation reste élevée en France, l’Insee prévoyant plus de 5% en moyenne sur l’année 2023. Pour l’alimentaire, c’est environ 9% de hausse des prix. "Sur deux ans, c’est 21%", précise Michel-Edouard Leclerc. "C’est un mur d’inflation."
Inflation : "Il ne va pas y avoir une chute de tension, comme ça, dès janvier 2024"
La question reste de savoir si l’augmentation des prix va ralentir et, surtout, ce que l’inflation donnera en 2024. Michel-Edouard Leclerc a une bonne nouvelle : "la hausse des prix ralentit", assure-t-il. "Les prix avaient flambé, on a eu beaucoup d’inflation spéculative et nous allons essayer de remettre ça au carré." En particulier lors des nouvelles négociations anticipées dans le secteur de la grande distribution, après l’aval du gouvernement.
"Oui, l’inflation va diminuer", assure le président du comité stratégique des centres E. Leclerc. Pour autant, les Français devront composer encore toute l’année 2024 avec une inflation alimentaire élevée. "Ça va être sans doute 4-5% sur l’année 2024." La baisse aura lieu, mais "tout doucement", précise-t-il. "Il ne va pas y avoir une chute de tension, comme ça, dès janvier 2024."
.@Leclerc_MEL "Les prix ont augmenté de 21% sur 2 ans. C'est une réalité objective. Mais la hausse ralentit, l'inflation va diminuer, on ira vers -4/5% sur 2024. Les distributeurs vont négocier, nous allons batailler"https://t.co/ST0r4Ro9bL pic.twitter.com/Y52qS6FaBR
— Sud Radio (@SudRadio) November 23, 2023
Black Friday : "Je ne crois pas que c’est utile"
Vendredi 24 novembre 2023 se tient en France comme ailleurs dans le monde l’événement Black Friday. Une période de promotions attendue, notamment du fait de sa date à un mois de Noël. "Pour moi, c’est une grosse opération de promos", confirme Michel-Edouard Leclerc. Pour autant, "en tant que consommateur, je ne crois pas que c’est utile". Il ne peut toutefois pas échapper à la tendance : "celui qui ne le fait pas loupe des ventes".
Si les consommateurs sont "critiques", "ils achètent" affirme le président du comité stratégique des centres E. Leclerc. Et tout n’est pas ça jeter : "il y a de vrais belles opportunités chez tout le monde". "Mais c’est quand même une séquence qui casse le rythme normal de la consommation."
Titres-restaurant : "Faisons-en des tickets repas"
La prolongation de l’autorisation sur l’ensemble de 2024 d’acheter ses courses en titres-restaurant dans les supermarchés pour lutter contre l’inflation a fait polémique. Les restaurateurs, par la voix du chef Thierry Marx, se sont insurgés. Pour Michel-Edouard Leclerc, cette prolongation est une bonne idée et il juge qu’il faut la pérenniser. Les titres-restaurant, "faisons-en des tickets repas". "Comme le dit Dominique Schelcher de Système U, si les gens cuisinent à la maison, c’est bien aussi." Sa position, sur cette polémique, est donc claire : "je suis pour la prolongation" car "ça aide les gens".
Tickets restaurant pour les achats alimentaires : "Il faut le prolonger, ça aide les gens et c’est bien", @Leclerc_MEL au micro de @JJBourdin_off https://t.co/ST0r4Ro9bL pic.twitter.com/FS526wxT1I
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Prix des carburants : "L’engagement des centres Leclerc, c’est d’essayer de rester le moins cher"
Le prix de l’essence et du gazole reste proche des 1,80 euro le litre, alors que les tensions en Bourse ont baissé sur le front du prix du brut, qui est retombé sous la barre des 80 dollars le baril. "Les prix baissent un peu là", assure le président du comité stratégique des centres E. Leclerc. Les enseignes du groupe avaient lancé l’opération "prix coûtant" lorsque le gouvernement avait lancé son appel à aider les automobilistes. Mais pour Michel-Edouard Leclerc, ce qui compte n’est pas tant le prix coûtant que "être le moins cher". "Prix coûtant, si vous avez mal acheté, ça ne fait pas moins cher."
.@Leclerc_MEL sur le carburant : "Nous continuerons la vente à prix coûtant, en restant les moins chers, c'est notre engagement !"https://t.co/ST0r4Ro9bL pic.twitter.com/CZe1r7Ut2k
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"L’engagement des centres Leclerc, c’est d’essayer de rester le moins cher." Une opération, ou en tout cas une stratégie, qui va continuer. "L’idée d’être le moins cher n’a pas de raison de s’arrêter !"
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