L'ouverture des Jeux Paralympiques, l'absence de gouvernement, l'insécurité en France... Harold Huwart a répondu aux questions de Jean-Marie Bordry.
Cérémonie d'ouverture des Jeux Paralympiques de Paris 2024 : "Je pense que ça a fait aussi beaucoup de bien à beaucoup de gens, et fait beaucoup réfléchir"
Les jeux paralympiques de Paris 2024 ont ouvert mercredi 28 août 2024 et alors qu’une polémique était attendue, aucune n’a eu lieu. Contrairement à celles qui ont découlé de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques. Harold Huwart, député Liot d'Eure-et-Loir ironise sur cette situation : "il nous reste à faire une polémique sur le fait qu’il n’y a pas de polémique. Comme ça on aura bouclé la boucle".
"J’ai trouvé que c’était une belle mise en scène, une fois de plus, de la France et de Paris." Mais, surtout, "une immense leçon d’humanité" du fait de la mise en avant des athlètes handicapés. "Je pense que ça a fait aussi beaucoup de bien à beaucoup de gens, et fait beaucoup réfléchir."
Seule petite ombre au tableau, l’absence de la traduction en langue des signes des discours faits lors de l’ouverture de Jeux Paralympiques. Une occasion ratée. "C’est un peu curieux", confirme le député Liot. "D’autant plus qu’il faut prendre en compte toutes les formes du handicap" et pas seulement les plus mises en avant qui sont généralement liées à la mobilité dans les villes.
Crise politique : "La France a besoin d’un gouvernement"
La France continue de ne pas avoir de nouveau gouvernement et d’être dirigée par le gouvernement Attal démissionnaire. Alors que la date limite pour le budget 2025 approche, les lettres plafond ont été envoyées aux ministères, leur distribuant les crédits pour l’année à venir. De nombreux ministères ont vu leur budget être raboté, dont celui du ministère du Travail qui, selon les informations du journal Le Monde, voit son budget réduit de 3 milliards d’euros. Harold Huwart explique que c’est "difficile" de juger si c’est un bon ou un mauvais choix sur la base seulement des lettres plafond. "Il faut savoir sur quels types de dépenses ça porte." Il rappelle que le gouvernement démissionnaire ne fait que maintenir un budget fixe en faisant des arbitrages et souligne que certains crédits "exceptionnels" devaient de toute manière "tomber". "La vraie réponse, c’est de dire qu’il faut vraiment, maintenant, passer à l’action."
"La France a besoin d’un gouvernement", souligne le député qui affirme que certains sujets vont rapidement nécessiter des réponses. Entre autres, la crise de l’agriculture ou encore "un pic de défaillances d’entreprises" attendu dès début septembre 2024. Les défaillances, en particulier dans le secteur du bâtiment, devraient atteindre "un record historique".
"On ne peut pas juste se regarder le nombril et dire qu’on a gagné"
Reste à savoir qui pour gouverner, alors qu’Emmanuel Macron a écarté Lucie Castets, la candidate du NFP. "Je pense qu’on se fait depuis des semaines et des semaines une montagne de sujets qui peuvent être beaucoup plus simples que ça", analyse le porte-parle du groupe Liot. "Les Français ont exprimé un vote majoritaire en faveur du Front Républicain, en faveur de l’idée d’une coalition des forces politiques pour un gouvernement de défense républicaine."
"Les partis, les appareils politiques, doivent entendre le message", affirme Harold Huwart. "Je crois qu’il y a une majorité de députés qui sont prêts à tenter cette expérience."
Le député d’Eure-et-Loire ne penche toutefois pas pour un gouvernement de gauche, bien que la gauche soit arrivée en tête. "La gauche est arrivée en tête, mais pour gouverner il faut une majorité. Et pour avoir une majorité, il faut nécessairement élargir les blocs en présence."
Mais quels alliés pour la gauche, qui semble isolée ? Harold Huwart ne s’avance pas, mais souligne que "la gauche ne fait aucun geste pour essayer d’élargir son socle". "On ne peut pas juste se regarder le nombril et dire qu’on a gagné", critique le député. Il faut "vouloir considérer qu’on n’a pas seuls la vérité" ou "toutes les solutions".
Insécurité : "Je ne peux pas, en tant qu’élu, dire que la justice est laxiste"
L’insécurité en France est revenue sur le devant de la scène, en particulier après la mort d’un gendarme après un refus d’obtempérer. Le conducteur était un multirécidiviste et alcoolisé. Il cumulait une dizaine de condamnations, ce qui a conduit la veuve de la victime à déclarer que "la France a tué mon mari". Des mots durs liés à la détresse et à l'insécurité croissante en France. "Je respecte toujours l’émotion des familles", affirme Harold Huwart qui rappelle qu’il a été confronté à des drames lors de ses mandats locaux. Les obsèques sont "des moments poignants, terribles". Et "parfois il y a aussi des paroles qui dépassent largement ce qu’on a l’habitude de dire", analyse l’élu qui ne dénonce pas les propos liés à l’émotion.
Toutefois, sur la question de l'insécurité, "je ne peux pas, en tant qu’élu, dire que la justice est laxiste". "Je pense que l’autorité des lois impose et est liée à l’autorité des magistrats et l’autorité de la justice." Pour expliquer le fait qu’un multirécidiviste se retrouve toujours en liberté, il souligne une nécessité de clarté et de fermeté dans les textes pénaux. Mais, surtout, les magistrats ont besoin "de moyens". "Il faut des moyens d’emprisonnement, il faut des places de prison, il faut des textes pénaux plus fermes."
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