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L'Iran en guerre contre Israël : "quand on veut attaquer on agit discrètement" - Antoine Basbous

Par Adélaïde Motte

L'Iran en guerre contre Israël : "quand on veut attaquer on agit discrètement", selon Antoine Basbous, fondateur et directeur de l'Observatoire des pays arabes. Il était “L’invité politique” sur Sud Radio. 

Iran
Antoine Basbous interviewé par Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio, le 12 avril 2024, dans “L’invité politique”.

Guerre entre Israël et le Hamas, place de l'Iran, menace nucléaire : Antoine Basbous a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.

Menaces de l'Iran contre Israël : "quand on veut la guerre, on ne l'annonce pas, on la fait"

L'Iran pourrait-il attaquer Israël, comme il semble le promettre ? Antoine Basbous n'y croit guère. "Ce que je vois ce sont des mises en scène, beaucoup de menaces, mais quand on veut attaquer on agit discrètement, secrètement. Quand on est vraiment sérieux, quand on veut la guerre, on ne l'annonce pas, on la fait. Je vois plutôt les prémisses d'une négociation à chaud." Quant aux réponses d'Israël et des Etats-Unis, "ça fait peut-être partie du jeu." Au reste, l'Iran ne veut pas entrer dans une guerre avec les Etats-Unis, on l'a vu avec l'attaque d'une base américaine en Irak. "À l'époque les Iraniens ont menacé. Pour ne pas perdre la face ils ont lancé des missiles sur une base américaine en Irak en prévenant les Américains 'allez dans les abris nous allons lancer des missiles'. Il n'y a eu aucun mort."

En réalité "l'Iran ne veut pas faire la guerre directement, mais par procuration. C'est pour ça que l'Iran a créé des proxys, des essaims de frelons autour d'Israël sans faire la guerre lui-même, c'est la stratégie de l'unité des fronts." Et la menace nucléaire ? "Si jamais un pays utilise l'arme nucléaire contre d'autres pays tout le monde est mort, il n'y aura personne pour sabrer le champagne. C'est une arme psychologique, l'Iran veut être dans le club des puissances nucléaires. Comme la porte est fermée l'Iran veut rentrer par la fenêtre, en débranchant les caméras et en empêchant les inspecteurs de venir voir ce qui se passe." C'est pour cela que "l'AEIA n'a plus accès, les inspecteurs n'ont plus accès, c'est le trou noir de ce programme." On sait néanmoins que "l'enrichissement de l'uranium, au lieu d'être à 3,76, a dépassé les 60%. L'Iran dispose aujourd'hui de quoi fabriquer trois ou quatre bombes."

"Si Israël arrête la guerre c'est le Hamas qui aura gagné"

Israël se trouve en difficulté dans sa guerre contre le Hamas. "Si Israël arrête la guerre c'est le Hamas qui aura gagné." Concernant la libération des otages, "il y a une vraie difficulté, blanchir les prisons israéliennes des prisonniers palestiniens c'est une victoire pour le Hamas." L'attaque du 7 octobre est une véritable victoire car "la dissuasion israélienne a vécu après le 7 octobre." C'est d'ailleurs pour cela que "l'Iran peut se permettre de le menacer." "Le seul espoir qui puisse exister se trouve à la Maison Blanche, mais une Maison Blanche qui a un plan et qui s'investit. Ça fait quand même cinquante ans que cette dynamique a été enclenchée, il ne faut pas laisser tomber, il faut que les Américains s'impliquent et imposent leur plan aux deux parties."

Pourtant, Israël a encore les moyens de se battre contre ceux qui l'encerclent, notamment les différents bras armés de l'Iran. "Après l'échec d'Israël face au Hezbollah en 2006, ils ont constitué une base de cibles extrêmement précise. Il n'y a pas beaucoup de dégâts, les drones les touchent dans leur chambre à coucher, dans leur voiture, le Hezbollah n'est pas à l'aise sur cette affaire. Le Hezbollah a subi beaucoup de pertes." Israël surveille également de près le programme nucléaire des Iraniens. "Israël a fait assassiner le père du programme nucléaire iranien et plusieurs scientifiques. Israël a aussi fait détruire une partie de ce programme à trois reprises, par des attaques cyber, par l'attaque d'une machine piégée, la troisième fois c'était une attaque en surface."

"Il faut moins de tolérance envers ceux qui veulent imposer leur foi"

Que dire de l'importation en France du conflit entre Israël et le Hamas? "La France a été trop laxiste", regrette Antoine Basbous, "comme une auberge espagnole, elle ne contrôlait pas les gens qu'elle accueillait, quand ils ne partagent pas les valeurs ils ne sont pas renvoyés." On voit le résultat à Bordeaux, où un Afghan a attaqué deux Algériens parce qu'ils buvaient de l'alcool pendant le Ramadan. "Ce sont des gens qui veulent imposer leur foi et qui ne reconnaissent pas qu'en France la liberté c'est primordial, chacun peut croire à ce qu'ils veut ou pas du tout. Il faut moins de tolérance envers ceux qui veulent imposer leur foi."

"Il ne faut pas que cette frange des musulmans de France impose leur loi et leur mode de pensée, qui est acheminée par Internet essentiellement", avertit Antoine Basbous, qui rappelle que "le rigorisme a disparu des pays d'origine, pourquoi doivent-ils s'exprimer aussi aisément en France ?" "Ces pratiques ne sont plus, depuis 2015, à l'ordre du jour. L'Arabie lutte pied à pied, les wahabites rasent les murs, ils n'ont plus voix au chapitre, avant ils faisaient la pluie et le beau temps. Cette idéologie est combattue alors qu'en Europe elle prospère. Il faut plus de rigueur et faire respecter l'ADN de l'identité française contre vents et marées."

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h30 dans le Grand Matin Sud Radio avec Jean-Jacques Bourdin

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