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Jean-Christophe Combe "totalement défavorable" à la suppression des allocations pour les émeutiers

Par Jean Baptiste Giraud

"Pourquoi on pénaliserait l’ensemble d’une famille alors qu’un de ses enfants aurait commis des actes répréhensibles ?" demande Jean-Christophe Combe, ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées. Il était “L’invité politique” sur Sud Radio. 

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Jean-Christophe Combe, interviewé par Benjamin Glaise sur Sud Radio, le 17 juillet 2023, dans “L’invité politique”.

La canicule qui arrive en France et inquiète, les sanctions contre les familles des émeutiers... Jean-Christophe Combe a répondu aux questions de Benjamin Glaise.

 

"On a beaucoup appris depuis 2003 et la première canicule"

La canicule arrive en France. Le Sud-Est se prépare à des températures qui pourraient avoisiner les 40 degrés, selon Météo France. De quoi inquiéter, surtout concernant les personnes âgées. "On va rentrer sans doute dans un épisode caniculaire", confirme Jean-Christophe Combe, ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées. Pour rappel, on parle de canicule lorsque les températures restent au-dessus d’un certain seuil, y compris durant la nuit. Néanmoins, le ministre se veut rassurant : "on a beaucoup appris depuis 2003 et la première canicule". Cette année-là, le bilan avait été catastrophique avec "plus de 10.000 personnes âgées qui étaient décédées", rappelle-t-il.

Les principaux risques pour les personnes âgées sont la déshydratation et les coups de chaleur. "Il faut boire. Il faut garder son logement, son habitation, au frais le plus possible. Il faut reste aussi en lien", soit en contact avec des proches. Des conseils que le ministre donne à nouveau. Et des conseils qui sont également prodigués par les CCAS (centres communaux d'action sociale) qui se chargent d’identifier et contacter les personnes âgées isolées.

 

Canicule : "Ça fait plusieurs mois, déjà, qu’on prépare cet été"

Pour les contacter, le "fichier canicule", mis en place après l’épisode de 2003, est régulièrement alimenté. Des jeunes du SNU mais aussi, en guise d’expérimentation, La Poste, ont été chargés d’identifier et recenser les personnes âgées isolées. "Plusieurs centaines de milliers" de personnes sont ainsi inscrites dans ce fichier, souligne Jean-Christophe Combe. Toutefois, "ce n’est pas suffisant. Il faut qu’on continue à se mobiliser".

Dans la loi sur le bien vieillir, "il y a des mesures" à ce sujet, explique le ministre des Solidarités. Le gouvernement aimerait par exemple utiliser certains fichiers départementaux ou régionaux pour alimenter le fichier canicule.

Mais ce n’est pas tout. "Aujourd’hui, les établissements, comme les Ehpads, sont mobilisés. Il y a des pièces rafraîchies dans chacun des établissements. Là aussi, on passe des consignes, on mobilise des professionnels", explique le ministre.

Afin d’avoir suffisamment de professionnels pour faire face à la canicule, plusieurs mesures ont été mises en place. La mobilisation d’étudiants, de professionnels de la santé à la retraite, mais aussi en activité, notamment via des primes. Car l’été, avec les vacances, le nombre de professionnels disponibles baisse. "Ça fait plusieurs mois, déjà, qu’on prépare cet été."

Mais la situation ne s’améliorera pas. "Depuis vingt ans, avec le changement climatique, ces épisodes de chaleur vont être plus intenses, ils vont être plus fréquents. Et donc on doit quelque part se préparer à des étés qui seront de plus en plus difficiles."

 

Famille des émeutiers : "Je suis contre le fait de leur retirer les allocations familiales"

Les émeutes qui ont touché la France après la mort de Nahel continuent de faire débat dans la classe politique. La responsabilité des parents est au centre des demandes de mesures, notamment de la part de la droite et l’extrême-droite qui voudraient la suppression des aides pour les familles des émeutiers. "J’y suis totalement défavorable", affirme Jean-Christophe Combe. Il évoque trois raisons. "Pourquoi on pénaliserait l’ensemble d’une famille alors qu’un de ses enfants aurait commis des actes répréhensibles ?" De plus, "ce serait rajouter de la misère à la misère", estime le ministre alors que les familles sont déjà en situation de pauvreté. Et, de plus, le fait de "jeter dans la pauvreté des familles, ça aurait un coût pour la société beaucoup plus important".

Néanmoins, il juge qu’il faut "responsabiliser les parents". "Je ne suis pas contre des sanctions. En revanche, je suis contre le fait de leur retirer les allocations familiales qui sont là pour les soutenir et les aider à éduquer et élever leurs enfants."

Alors que la société change et que les relations parents-enfants se compliquent, "il faut aider ces parents", estime le ministre des Solidarités. Il propose par exemple de soumettre ces parents "à un stage de parentalité pour pouvoir les aider à être parents".

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h15 dans le Grand Matin Sud Radio avec Patrick Roger.

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