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Jeunesse : "Nous n'avons pas les moyens de la généralisation du SNU", affirme Gil Avérous

Par Jean Baptiste Giraud

"Très clairement, aujourd’hui on n’a pas les moyens" de généraliser le SNU selon Gil Avérous, Ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative. Il était “L’invité politique” sur Sud Radio. 

Gil Avérous interviewé par Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio, le 28 octobre 2024, dans “L’invité politique”.

Les chants racistes et homophobes dans les stades, la jeunesse et le SNU, les jours de carence des fonctionnaires... Gil Avérous a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.

Homophobie et racisme dans le foot : "on est arrivés à un point quasiment de non-retour"

Le Classico qui oppose le PSG et l’OM s’est déroulé le 27 octobre 2024 et s’est terminé avec une victoire nette de l’équipe parisienne avec 3 buts à zéro. Mais au-delà de la déception des supporters marseillais, une nouvelle fois le match a été entaché par des chants à caractère raciste et homophobe, véritable fléau dans les stades français. Gil Avérous, Ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative, confirme non sans sourire que "le résultat n’a pas été à la hauteur des attentes des Marseillais". Mais concernant les chants, "ça démontre qu’on a encore du chemin à faire". La lutte contre ces propos, ces chants, "ça va être mon cheval de bataille", assure le ministre.

Selon lui, ce n’est pas totalement la faute des supporters. "Certains parlent de folklore, moi je considère qu’effectivement on a une sorte de culture qui s’est imposée au fil des ans qui amène les clubs de supporters à s’affronter de plus en plus violemment verbalement." Un problème majeur qu’il faut traiter au plus vite : "on est arrivés à un point quasiment de non-retour". Toutefois, il se veut rassurant et optimiste : "je suis convaincu qu’on peut inverser les choses".

"Ceux qui tiennent des chants homophobes, racistes, il faut individuellement aller les repérer, les identifier, les interpeller et les interdire de matchs"

La manière de lutter contre les chants et propos racistes et homophobes, mais également contre la violence dans les stades et aux abords en général, reste une question majeure. "Il y a des règles dans le foot, il y a des règles dans la société", rappelle Gil Avérous. Et dans le foot, c’est la FIFA qui les dicte. "Il faut appliquer les règles de la FIFA", explique Gil Avérous qui rappelle qu’elles sont graduées.

En premier lieu il y a une suspension temporaire du match, puis un arrêt temporaire et, dans les cas les plus extrêmes, l’interruption pure et simple de la rencontre. "Mais il ne faut pas en arriver à ça." "Même quand on arrive à la première suspension, c’est un échec", confie le ministre des Sports. D’autant plus que les chants problématiques ne représentent qu’une petite partie des chants de supporters.

"Ceux qui tiennent des chants homophobes, racistes, il faut individuellement aller les repérer, les identifier, les interpeller et les interdire de matchs." Une mesure peu prise par les autorités françaises et que Gil Avérous veut étendre. "On a aujourd’hui, en France, à date, 200 personnes qui sont interdites de match", dévoile le ministre. C’est très peu : au Royaume-Uni pas moins de 3.000 personnes ont reçu cette sanction, et 1.500 en Allemagne. "Effectivement, on n’a pas pris en compte la mesure de la situation", regrette le ministre des Sports.

Selon lui, "tout le monde est conscient" du problème et "tout le monde est volontaire" pour le résoudre. "La semaine dernière on a eu une réunion avec tous les intervenants, y compris l’association nationale des supporters. Tout le monde était volontaire. Personne n’a contesté le fait que ça ne pouvait pas continuer."

Jeunesse : le SNU est "en panne" mais ne sera pas supprimé

En pleine discussion d’un budget d’austérité pour la France, le Service National Universel (SNU) est souvent ciblé, notamment à cause de son coût très élevé et son moindre succès. Et ce alors qu’Emmanuel Macron a promis sa généralisation à tous les jeunes et à toute la France en 2026. Un projet irréaliste, pour Gil Avérous, ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative, qui en est pourtant un fervent défenseur. "Très clairement, aujourd’hui on n’a pas les moyens" de généraliser le SNU, confie le ministre. "Financièrement, on n’a pas les moyens de la faire."

La généralisation ne se fera donc pas en 2025, et même pas en 2026 : "j’imagine mal qu’il puisse l’être". Le budget du SNU pour 2025 sera par ailleurs calé sur celui de 2024, dévoile Gil Avérous, soit un maximum de 64.000 jeunes, niveau non-atteint en 2023. Toutefois, "il n’est pas prévu de le supprimer".
Le SNU "est en panne", juge le ministre. "Je crois que le modèle doit aussi être interrogé parce qu’on a des remontées sur les conditions d’organisation, sur le coût individuel…"

3 jours de carence pour les fonctionnaires ? "On aurait dû le faire depuis longtemps."

Autre sujet, très d’actualité puisque mesure potentiellement insérée dans le Projet de loi de Finances de la Sécurité sociale (PLFSS), la possible extension du nombre de jours de carence pour les fonctionnaires en arrêt maladie. Alors que dans le privé les jours de carence sont au nombre de trois, il n’y en a qu’un dans la fonction publique. "C’est très clairement une mesure d’équité", juge le ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative qui y est donc favorable. "On aurait dû le faire depuis longtemps."

Maire de Châteauroux et président de Châteauroux Métropole, il explique avoir "institué une ponction sur le régime indemnitaire en fonction de l’absentéisme". Et ça a fonctionné : "on a divisé presque par deux l’absentéisme".

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h30 dans le Grand Matin Sud Radio avec Jean-Jacques Bourdin

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