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La dissolution a été "l’acte de rupture absolue" entre Français et élus, analyse Frédéric Dabi

Par Aurélie Giraud

"Cette dissolution, cet acte du 9 juin, c’est l’acte de rupture absolue" selon Frédéric Dabi, directeur général de l'IFOP et auteur de "Parlons nous tous la même langue?" (Éditions de l'Aube). Il était “L’invité politique” sur Sud Radio. 

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Frédéric Dabi interviewé par Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio, le 2 janvier 2025, dans “L’invité politique”.

La dissolution de l'Assemblée nationale, le possible référendum en 2025, les attentes des Français pour 2025... Frédéric Dabi a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.

La dissolution du 9 juin 2024, "c’est l’acte de rupture absolue"

Lors de ses vœux pour la nouvelle année 2025, Emmanuel Macron a une nouvelle fois évoqué la possibilité d’interroger les Français directement sur des sujets importants. Si référendum il y a, bien qu’il n’ait pas prononcé le mot, ce sera 20 ans après le dernier, dont les résultats n’ont pas été respectés. "2025, c’est 20 ans après le dernier référendum, le fameux référendum du 29 mai", rappelle Frédéric Dabi, directeur général de l'IFOP et auteur de "Parlons nous tous la même langue?" (Éditions de l'Aube). Le pays s’est "passionné" malgré la complexité du texte avec une participation record de plus de 70% des Français. "Il y a eu une déception parce que, dans un sens, les résultats de ce référendum n’ont pas vraiment été respectés". "Il est fréquent qu’il parle de référendum", souligne Frédéric Dabi au sujet d’Emmanuel Macron.

Lors de ses vœux de fin d’année 2024, qui ont été "innovants" selon le directeur général de l’IFOP, ont montré que "impossible n’est pas français" grâce à des images des réussites de l’année, comme la reconstruction de Notre-Dame ou encore les JO de Paris, il a également "confessé une erreur", à savoir la dissolution. "On le voit dans les enquêtes Fiducial pour SudRadio : cette dissolution, cet acte du 9 juin, c’est l’acte de rupture absolue." Depuis le début des sondages sur ce sujet, "jamais une décision d’un Président a été, non pas rejetée à ce point, mais rejetée et incomprise".

Un référendum sur la fin de vie en 2025 ? Il faudra "changer la Constitution"

Si référendum il y a, il reste la question du sujet. Qui va le choisir et quel sujet sera soumis au vote ? Pour Frédéric Dabi, il ne fait aucun doute que c’est "le Président et le gouvernement" qui vont choisir le sujet. Et ce ne sera pas simple. "Si on veut soumettre au référendum le sujet dont personne ne parle, qui passionne le plus les Français, qui est le sujet sur lequel il y a le plus grand décalage entre ceux que disent les Français dans nos enquêtes" et ce qui leur est proposé, "à savoir la fin de vie", il faudra "changer la Constitution". Mais sur d’autres questions, il est tout à fait possible d’organiser un référendum. Peut-être sur la réforme des retraites qui continue de crisper les tensions ?

Ou alors sur l’immigration ? Sur ce sujet, souligne Frédéric Dabi, "le clivage gauche-droite s’est effondré dans le discours des Français". "Les Français sont beaucoup plus consensuels" que ce que ne le sont les élus.

Mais le directeur général de l’IFOP met en garde : "on sait ce que c’est qu’un référendum". Il peut à tout moment se transformer en un vote pour ou contre Emmanuel Macron. "C’est toujours l’émetteur qui est jugé."

Démission de Macron en 2025 ? "Il n'y a quasiment aucun Français qui appelle à son départ de l’Élysée"

2025 verra-t-elle Emmanuel Macron démissionner comme le réclament certains parlementaires, dont Jean-Luc Mélenchon ou encore Marine Le Pen ? "C’est aujourd’hui les deux candidats qui sont peut-être le plus prêts pour une élection présidentielle", analyse Frédéric Dabi. Mais "ils sont en décalage avec ce que nous disent les Français". "Spontanément, il n'y a quasiment aucun Français qui appelle à son départ de l’Élysée". Les Français semblent donc vouloir qu’Emmanuel Macron termine son mandat et attendent la Présidentielle de 2027.

Depuis la dissolution, "les Français n’attendent plus grand-chose de la scène politique nationale"

Pour 2025, quelles sont les réelles priorités des Français ? "Les Français ne sont pas plus en colère que d’habitude", explique le directeur général de l’IFOP. "La part de colère n’a jamais été aussi faible", et très loin de la période des Gilets jaunes. "Il y a une sorte d’indifférence", analyse Frédéric Dabi qui estime que "depuis le 7 juillet", la France est entrée dans ce qu’il appelle "l’éclipse du politique". Finalement, "les Français n’attendent plus grand-chose de la sphère politique nationale".

Les priorités des Français sont claires, selon un sondage à paraître. "La santé est la première des préoccupations depuis 2019", rappelle Frédéric Dabi, soit avant la Covid-19. Viennent ensuite la question de l’Éducation, le pouvoir d’achat, le chômage et enfin la sécurité du quotidien.

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h30 dans le Grand Matin Sud Radio avec Jean-Jacques Bourdin

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