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"La France part à vau-l'eau, il n'y a plus de capitaine" affirme François Ruffin

Par Aurélie Giraud

François Ruffin, député écologiste/Picardie Debout de la Somme, était “L’invité politique” sur Sud Radio.

François Ruffin France
François Ruffin, interviewé par Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio, le 13 novembre 2024, dans “L’invité politique”.

Budget 2025 de la France, crises sociales : François Ruffin a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.

"Emmanuel Macron a rajouté de l'instabilité politique au pays avec sa dissolution improvisée"

La partie recettes du budget 2025 de la France a été rejeté par l'Assemblée nationale, le texte initial du gouvernement est parti au Sénat. Le 49.3 se dessine pour l'adoption définitive du budget, après une commission mixte paritaire. LFI a déjà promis une motion de censure. À quoi vont servir tous les débats qui se sont tenus à l'Assemblée ? François Ruffin dénonce "un imbroglio, un chaos". "Ce qu'a fait le président de la République le 9 juin au soir continue de peser. On avait déjà une instabilité sociale, économique et budgétaire dans le pays. Il y a rajouté de l'instabilité politique".

Emmanuel Macron "a choisi de mener une dissolution improvisée. Il a déclaré jeter une grenade dans les pattes des partis. Mais il a jeté une grenade dans les pattes du pays, de la démocratie. On a aujourd'hui une situation qui est complètement confuse, en lambeaux, avec un espèce d'imbroglio auquel personne ne comprend rien" déplore le député LFI. Si le budget est adopté avec le 49-3, "je voterai la motion de censure" confirme-t-il.

"On a un bateau France qui part à vau-l'eau"

Pour François Ruffin, "nous sommes dans un temps de tempête. Et dans ce temps de tempête-là, nous n'avons plus de capitaine ni d'équipage". "On a un bateau France qui part à vau-l'eau. Voilà la situation dans laquelle le président de la République nous a mis. Il n'y a plus personne à bord. Donc on va faire de la gestion à la petite semaine quand ça souffle fort" déplore le député.

Sur l'industrie, "ce qu'on a vu pendant 40 ans, ça suffit !" fustige François Ruffin. "L'Europe ouverte à tous les vents mauvais de la mondialisation, ça suffit. Maintenant, nous avons un choix. Soit on ne veut plus d'industrie chez nous et on continue ce qui se fait depuis 40 ans. Et on signe tous les accords internationaux. On respecte les règles de l'Organisation Mondiale du Commerce en étant les seuls à la respecter. Soit on dit qu'on veut une industrie dans le pays. Qu'on veut défendre nos entreprises, nos emplois". "Il faut aller peser pour avoir des protections douanières, des taxes frontières, des quotas d'information".

"Je souhaiterais une colère sociale mais je ne pense pas qu'elle aura lieu"

Sommes-nous au bord d'une révolte sociale dure ? "Je crains que non" déclare François Ruffin, qui confie "souhaiter aujourd'hui qu'il y ait l'expression d'une révolte sociale". "Et que soient identifiés des adversaires". "Ce n'est pas comme si on était dans un pays où tout allait mal !" raille-t-il. "J'aimerais une colère sociale qui se dise comment ça se fait que ceux qui ont tenu le pays debout, les ouvriers, les employés, sont aujourd'hui rationnés tandis que ça se gave là-haut ?"

"Je souhaiterais cette colère sociale. Mais je ne pense pas qu'elle aura lieu" insiste François Ruffin. "Je redoute que ça soit la résignation qui l'emporte". D'après le député, "il y aura une autre traduction : une colère politique. C'est une colère politique froide et qui se dessine dans la durée".

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h30 dans le Grand Matin Sud Radio avec Jean-Jacques Bourdin

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