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"La Grande Mosquée de Paris est sous l'influence des Frères musulmans" affirme Florence Bergeaud-Blackler

Par Aurélie Giraud

Florence Bergeaud-Blackler, docteur en anthropologie, auteur de "Le Frérisme et ses réseaux, l'enquête" (Odile Jacob) et présidente du CERIF (centre européen de recherche et d'information sur le frérisme), était “L’invitée politique” sur Sud Radio.

Florence Bergeaud-Blackler Frères musulmans
Florence Bergeaud-Blackler, interviewée par Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio, le 7 janvier 2025, dans “L’invité politique”.

Entrisme des Frères musulmans en France, lutte contre l'islamophobie : Florence Bergeaud-Blackler a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.

"L'entrisme des Frères musulmans, c'est la volonté de soumettre sans combattre"

Il existe en Grande-Bretagne des tribunaux et des polices islamiques. "On connaît son arrangement en terme d'intégration, c'est-à-dire plutôt le modèle communautariste" explique Florence Bergeaud-Blackler. En France, "nous avons préféré plutôt un modèle assimilationniste. Mais en réalité, il y a en France des tribunaux informels. Les musulmans qui ne respectent pas les règles religieuses dans certains quartiers sont exclus, mal traités, parfois menacés de mort". "C'est le cas des apostats. Ceux qui quittent l'islam font l'objet de véritables discriminations et même des menaces de mort".

"Ce n'est pas une stratégie guerrière violente mais une guerre psychologique, de subversion. L'entrisme des Frères musulmans, c'est la volonté de soumettre sans combattre. C'est faire perdre ses capacités avant même de réaliser qu'on nous a déclaré la guerre. En nous faisant perdre nos repères, en nous culpabilisant, c'est tout le narratif de la lutte contre l'islamophobie". "Il s'agit de détruire avant de pouvoir imposer ses propres règles". "Les Frères ont un projet de société islamique, ils ne font pas ça gratuitement. Ils ne nous détestent pas pour ce que nous sommes, ils nous voudraient autrement avec des lois religieuses. Ils veulent nous réislamiser".

"La Grande Mosquée de Paris est sous l'influence des Frères musulmans"

Les Frères musulmans "se sont d'abord attaqué aux familles musulmanes en les culpabilisant" explique Florence Bergeaud-Blackler. "Ça commence à partir des années 80-90. Ils ont rééduqué les enfants depuis les mosquées, les centres culturels islamiques". "Ils leur ont expliqué qu'ils vivaient dans une société islamophobe parce qu'on les détestait pour ce qu'ils étaient. Et qu'il fallait donc qu'ils se rapprochent de l'islam, qu'ils les rendraient plus forts". "Dans le même temps, les Frères se sont aussi attaqué aux structures religieuses. Par exemple, la Grande Mosquée de Paris a été très violemment attaquée dans les années 80-90, avant qu'elle se soumette aux Frères musulmans. Aujourd'hui, elle est placée sous leur influence".

Par ailleurs, "les Frères ont également établi un réseau associatif, maillé le territoire d'associations religieuses, périscolaires, culturelles, par lesquelles ils influencent plusieurs secteurs". "Les fédérations d'écoles musulmanes, les fédérations des femmes, d'acteurs de la santé, les réseaux d'avocats, les aumôneries, les associations d'étudiants, le secours islamique. Et ça, c'est sur tout le territoire, avec un maillage transnational qui part aussi en Europe". "À tout cela s'ajoutent les sentinelles, les influenceurs, qui ont eux infiltré un certain nombre de milieux, les associations antiracistes, les syndicats, le milieu du sport, les partis et surtout les partis de gauche. Les écoles de formation des hauts fonctionnaires sont aussi l'objet d'entrisme". "Il n'y a pas de secteur qui échappe à leur volonté d'influence".

"La lutte contre l'islamophobie est un djihad défensif"

Toutes les analyses de Florence Bergeaud-Blackler "font l'objet d'une suspicion, alors qu'elle devrait rentrer simplement dans le débat public" explique-t-elle. "Le simple fait de parler d'islam vous amène à être suspect d'être islamophobe" regrette-t-elle. Mais "je ne suis pas islamophobe". "Ce dispositif, enclenché chaque fois qu'un individu musulman prétend avoir été offensé, fait partie d'une stratégie beaucoup plus vaste". Pour Florence Bergeaud-Blackler, "la lutte contre l'islamophobie est un djihad défensif".

"Quand l'état islamique a été défait, le djihad offensif a décru". "Les Frères musulmans ont fait croire aux deux générations de jeunes musulmans qu'ils ne sont pas aimés par la France, qu'ils sont des victimes d'islamophobie. Ça a créé une espèce de ressentiment chez eux. Et ils se sentent sans arrêt attaqués, malmenés. Et ils sont en position finalement de se mettre en djihad défensif, c'est-à-dire d'attaquer avec les moyens proportionnés, c'est-à-dire peut-être de mener une guerre psychologique contre la société française".

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h30 dans le Grand Matin Sud Radio avec Jean-Jacques Bourdin

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