Le conflit à Gaza, l'évolution de la Nupes qui pourrait disparaître, les inondations dans le nord de la France... Marine Tondelier a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.
Guerre Israël-Hamas : "Sur le droit international, sur le droit humanitaire, il y a de multiples violations"
La réponse militaire d’Israël aux attaques terroristes du Hamas se poursuit, en particulier dans l’hôpital Al Shifa, le plus grand de Gaza, désormais aux mains de Tsahal. Pour certains observateurs, cette opération dans l’hôpital pourrait constituer un nouveau crime de guerre de la part d’Israël. "On voit bien que même les guerres ont des règles", affirme Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes. Or, dans ce conflit, "sur le droit international, sur le droit humanitaire, il y a de multiples violations", à la fois de la part du Hamas et d’Israël. Marine Tondelier demande, de fait, que la France "renoue avec la voix singulière qu’elle a eue pendant des années sur le plan international sur ce genre de situations". Une voix qu’elle a perdue, et qui affaiblit, selon les diplomates, la puissance de la France à l’international.
La riposte d’Israël et sa légitimité sont de plus en plus mises en cause du fait de la violence de celle-ci. Pour Marine Tondelier, toutefois, "quand un pays est attaqué, qu’il se défende, ça paraît normal". Mais elle estime que "la proportion que prend cette défense est préjudiciable". Le Hamas annonce en effet plus de 10.000 morts palestiniens, dont plus de 5.000 enfants.
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Guerre Israël-Hamas : "Sans démantèlement des colonies illégales, sans arrêt de la politique de colonisation, on n’y arrivera pas"
La secrétaire nationale des Écologistes demande tout simplement un "cessez-le-feu" et un "cessez-le-siège". Et la possibilité d’acheminer l’aide humanitaire. "De plus en plus de diplomates disent que sans un cessez-le-feu, la libération des otages n’arrivera pas", souligne Marine Tondelier alors qu’Israël ne cesse de mettre en avant les otages pour justifier de son invasion.
"On est tous très inquiets du risque d’embrasement", explique-t-elle. Surtout depuis que certains ministres israéliens ont tenu des propos durs, comme l’idée de lancer une bombe atomique sur Gaza ou encore de menacer le Liban de faire de Beyrouth la nouvelle Gaza. "On voit bien que ce n’est plus juste le conflit israélo-palestinien" et "les risques d’embrasement".
Pour que la paix revienne, selon Marine Tondelier, il faut respecter "le droit international". Et cela vaut aussi pour "les colonies israéliennes". Un sujet laissé de côté depuis quelques années, qui est revenu sur le devant de la scène avec l’attaque du 7 octobre 2023. "Sans démantèlement des colonies illégales, sans arrêt de la politique de colonisation, on n’y arrivera pas."
.@marinetondelier "Israël : nous sommes inquiets du risque d’embrasement (...) Il n’y aura pas de paix sans respect du droit international et l'arrêt de la politique de colonisation"https://t.co/ST0r4Ro9bL pic.twitter.com/NPQ9lMvr23
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La Nupes est aujourd'hui "une source de désespoir"
La crise politique au sein de la Nupes a pris une toute nouvelle dimension avec les déclarations de Fabien Roussel, à la tête du Parti Communiste Français, qui juge que l’alliance est définitivement enterrée. Marine Tondelier explique avoir été choquée par les propos et l’attitude de Jean-Luc Mélenchon et certains députés LFI, en particulier sur les réseaux sociaux. "La situation politique actuelle est nuisible, en fait, au débat public", juge-t-elle. Les Écologistes, explique-t-elle, veulent défendre "des causes et des personnes". Or, ce ne semble plus être le cas à la Nupes. "Je trouve que quand on a créé la Nupes, au début, c’était une grande source d’espoir", raconte Marine Tondelier. Mais elle a déchanté : "ce qui était une source d’espoir est devenue, pour moi-même, une source de désespoir".
"La Nupes, c’était un accord électoral aux législatives", rappelle la secrétaire nationale des Écologistes. De fait, il y a des députés qui sont élus dans le cadre de cet accord, pour la durée de leur mandat. "Tant qu’ils sont élus, la Nupes existe."
.@marinetondelier : "La NUPES enterrée ? Tant que les députés sont élus, la NUPES existe, mais si on veut gagner en 2027, nous devons très rapidement travailler sur un projet commun, autour de l’union de la gauche, des écologistes, et ceux qui le veulent"https://t.co/ST0r4Ro9bL pic.twitter.com/PEE1WqHcLz
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"Mon sujet, c’est comment on gagne en 2027", explique Marine Tondelier. "Nous souhaitons que, très rapidement, on commence à travailler au projet commun pour 2027. Avec ceux qui veulent ! Et beaucoup de gens veulent !"
Crues et inondations dans le Nord : "On va vers un effondrement climatique, les choses s’emballent"
En tant que conseillère régionale des Hauts-de-France, Marine Tondelier se rendra, ce jeudi 16 novembre 2023, dans le Pas-de-Calais, frappé par d’importantes inondations. Le triangle Dunkerque-Calais-Saint-Omer, c’est "un polder", rappelle l’élue. "Depuis des siècles, il y a un système, on appelle ça des wateringues dans le Nord, de canaux, de digues, de pompes" permettant de gérer les marées et les pluies. Un système qui a "marché pendant des siècles", mais qui "aujourd’hui, ne fonctionne plus". En cause, la gestion générale du dispositif, son entretien mais également une augmentation des phénomènes météorologiques intenses. Les gens, "sont dans une détresse folle. Je leur adresse mon total soutient".
Marine Tondelier estime qu’on "aurait pu prévoir" et mieux gérer, bien qu’il aurait été impossible d’éviter tout dégât. "Nos territoires, il va falloir qu’ils soient plus résilients", estime-t-elle. "On va vers un effondrement climatique, les choses s’emballent." Elle demande donc à ce que les territoires soient préparés au dérèglement climatique qui "augmente la fréquence et la gravité" des crues.
.@marinetondelier "Nord-Pas-de-Calais : aujourd’hui le système de wateringues ne fonctionne plus. Les gens sont dans une détresse folle (...) Le dérèglement climatique augmente la fréquence et la gravité des catastrophes naturelles"https://t.co/ST0r4Ro9bL pic.twitter.com/H5gXiHVDoY
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